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La campagne "Laissez-nous entreprendre !"

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 132 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 01/04/2010
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles


    Je me dois de faire part à Monsieur le Ministre de mon indignation quant à la campagne publicitaire actuelle développée par la FEB.

    A en croire la Fédération des Entreprises de Belgique, rien ne permet aux entrepreneurs, au sens premier du terme, de développer leur secteur d'activité, et donc de favoriser l'emploi.

    Les slogans évocateurs enfoncent les politiques gouvernementales actuelles, en dénigrant les efforts considérables entrepris par le Plan Marshall 2.Vert, ainsi que les mesures de simplification administrative d'ores et déjà mises en œuvre par la législature actuelle.

    Dans ce contexte, quelles mesures Monsieur le Ministre envisage-t-il prendre afin de pallier les inconvénients inhérents à une telle campagne, que je qualifierai de désinformation ?

    Ne serait-il pas judicieux d'en référer à ses Collègues du Gouvernement afin d'adopter une réponse concertée sur cette problématique ?

    Dans ce cadre, quelles mesures concrètes et communes va-t-il prendre afin d'obvier au caractère néfaste de cette campagne ?
  • Réponse du 22/04/2010
    • de MARCOURT Jean-Claude

    En ces temps de crise financière, économique et sociale, il paraît important que chaque acteur puisse s'exprimer, d'une part, et entendre les craintes et préoccupations des autres acteurs, d'autre part.

    La campagne « Laissez nous entreprendre » lancée fin janvier par les 11 organisations belges d'employeurs, dont la FEB, représentait la position de quelque 25.000 entrepreneurs inquiets mais aussi, pour nombre d'entre eux, responsables.

    Tous les entrepreneurs ne sont pas des fervents adeptes du libéralisme et tous ne réalisent pas des profits au détriment de la sécurité d'emploi de leurs employés et ouvriers, fort heureusement.

    Le message principal de cette opération, adressé aux syndicats et au Gouvernement fédéral, était de laisser aux entreprises l'espace nécessaire pour entreprendre. Les entreprises disant qu'elles ne sont pas une partie du problème mais un maillon essentiel de la société et qu'elles veulent contribuer à un meilleur climat socio-économique.

    Parmi les principales revendications, figuraient :
    - le refus de toute augmentation de charges, de toute formalité administrative supplémentaire, de nouveau droit au congé;
    - la mise sur pied du statut unique ouvriers/des employés, assorti d'un droit de licenciement unique pour tous;
    - l'élaboration d'un pacte sur les fins de carrière et les pensions afin de permettre l'allongement de la durée de la carrière;
    - la stimulation de l'innovation et la mise en œuvre d'une économie plus verte.

    La pétition a été remise aux Ministres fédéraux qui ont naturellement insisté sur les réductions de charges et les mesures anti-crise prises au profit des entreprises. Ils ont souligné que certains problèmes (permis divers, difficulté à trouver du personnel qualifié ... ) ne relevaient pas des responsabilités fédérales.

    Le message est également passé auprès des syndicats. Le Premier Ministre a en outre invité les partenaires sociaux séparément pour tenter de renouer le dialogue. Les uns et les autres ont convenu de fixer un agenda de négociations.

    Le contexte wallon n'est pas plus défavorable que d'autres en matière d'esprit d'entreprise et d'entreprendre.

    Depuis une trentaine d'années, les milieux d'affaires, la communauté scientifique et les Gouvernements ont montré un intérêt croissant pour l'entrepreneuriat, notamment en raison du rôle économique central joué par les petites et les moyennes entreprises.

    Ces dernières années, le Plan Marshall a placé l'entrepreneur au centre du système économique wallon. C'est pourquoi une série de mesures et d'opérateurs ont été mis en place ou soutenus en matière d'aide à la création, d'accompagnement, de financement. La plupart des entrepreneurs wallons et étrangers s'implantant en Wallonie le reconnaissent.

    Fort de cette expérience, mais également conscient que le niveau est toujours trop peu élevé, le Gouvernement wallon a décidé de poursuivre cette politique avec le Plan Marshall 2.Vert, dont les axes « Faciliter l'entrepreneuriat » et « Esprit d'entreprendre ».

    Les différents Gouvernements doivent être à l'écoute des acteurs du monde économique, dont les entrepreneurs qui représentent un des piliers de l'économie. Ils sont pour la plupart d'entre eux également des créateurs de valeurs, il est donc primordial de continuer à développer avec eux un partenariat constructif, dans la confiance et le respect réciproque.