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La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et la prise en compte des spécificités des personnes handicapées dans le cadre des politiques et des programmes

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 280 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 06/04/2010
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2006 et ouverte à la signature en mars 2007, la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées a pour objectif de dresser un inventaire des droits des personnes handicapées et d’en favoriser l’application dans l’ensemble des pays signataires.

    Cette Convention et le protocole facultatif qui l’accompagne sont entrés en vigueur le 3 mai 2008, 30 jours après le 20ème acte de ratification. Quant à la Belgique, celle-ci a ratifié la Convention et le protocole facultatif le 2 juillet 2009. Notre pays est dès lors tenu de respecter l’ensemble des engagements pris en signant ce document international.

    La Convention a notamment voulu imposer une modification de la vision du handicap par la société. Ainsi, le handicap n’est plus la déficience en tant que telle mais la non adéquation de l’environnement à la déficience. La société, qui devient donc acteur de l’intégration, doit mettre en place des aménagements raisonnables qui permettront à la personne ayant une déficience de ne plus être en situation de handicap.

    Ce changement met donc considérablement les autorités publiques face à leurs responsabilités à l’égard des personnes en situation de handicap. Il est ainsi du devoir de tous, et en premier lieu des politiques, de mettre en œuvre les aménagements raisonnables en vue de permettre l’intégration des personnes handicapées dans nos sociétés.

    La Belgique est donc tenue de respecter ce traité international suite à la ratification de cette Convention. Quand on parle de Belgique, on parle bien entendu également de ses entités fédérées.

    Ainsi, selon l’article 4 de la Convention, point 1 c, les parties signataires, et donc la Région wallonne, doivent prendre en considération la protection et la promotion des droits de l’homme des personnes handicapées dans toutes les politiques et dans tous les programmes.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà pu faire procéder à une évaluation de la prise en compte de la protection et de la promotion des droits de l’homme des personnes handicapées dans le cadre des politiques et des programmes qu’il mène ? Quand les résultats de cette conformité aux politiques et programmes menés vis-à-vis de la Convention seront-ils connus ? Quelles sont les modifications qui seront éventuellement proposées par Monsieur le Ministre en vue de mettre en conformité les programmes et politiques qui dépendent directement de sa responsabilité au prescrit de la Convention de protection des droits des personnes handicapées ?




  • Réponse du 04/06/2010
    • de LUTGEN Benoît

    Pour ce qui relève de l’application générale et transversale de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et la prise en compte des spécificités des personnes handicapées dans le cadre des politiques et des programmes, je vous renvoie à ma collègue Madame la Ministre Tillieux en charge de la politique d’intégration des personnes handicapées.

    Pour ce qui relève de mes compétences, c’est l’article 9 de la Convention qui est le plus relevant. Celui-ci prévoit que la meilleure accessibilité aux infrastructures et services doit être promue. Cela concerne notamment les bâtiments, les voiries et tous les services ouverts au public.

    Pour ce qui concerne les bâtiments, les normes sont établies par le CWaTUP. Dans le cas particulier des immeubles classés se pose souvent la question de l’arbitrage entre la protection du patrimoine historique et l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (P.M.R.). Afin de trouver, in concerto, les solutions les plus pragmatiques à ces deux objectifs, j’ai demandé que la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles et que le Département du Patrimoine consultent systématiquement un représentant d’une association de P.M.R. dans le cadre de l’examen des dossiers de travaux sur biens classés. Cette mesure est d’application depuis la fin de l’année dernière.

    En ce qui concerne les routes, l’essentiel des aménagements destinés aux piétons relèvent des compétences communales et, dans certains cas particuliers, d’une compétence conjointe. Pour ce type d’aménagements, la Direction générale opérationnelle Routes et Bâtiments a édité, en partenariat avec les associations de P.M.R., des recommandations applicables aux travaux sur trottoirs, passages pour piétons, etc.

    J’ai demandé à mes services d’établir une première évaluation de la mise en œuvre de la convention pour la fin de cette année.