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La hausse spectaculaire des cas de gonorrhée en Flandre

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 112 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 03/05/2010
    • de SENESAEL Daniel
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le nombre de contaminations à la gonorrhée (infection sexuellement transmissible des organes génito-urinaires) a très fortement augmenté en Flandre ces dernières années. On est passé d'une septantaine de cas diagnostiqués en 2000 à plus de 600 en 2009, soit une augmentation d'un facteur 9 en moins de 10 ans.

    Les séquelles de cette maladie sont sérieuses:

    - elle peut abîmer de façon permanente les organes reproducteurs de la femme et entraîner la stérilité, des douleurs pelviennes chroniques et un risque accru de grossesse extra-utérine;
    - il est possible qu'une mère transmette la gonorrhée à son enfant pendant l'accouchement, infectant les yeux du bébé. Si l'on ne traite pas rapidement l'infection, les yeux du bébé risquent d'être sérieusement abîmés de façon permanente;
    - chez l'homme, la gonorrhée non traitée atteint les testicules et cause un gonflement ainsi que des douleurs. Les complications associées peuvent provoquer la stérilité.

    La plupart des cas recensés étaient des hommes apparemment contaminés lors de rapport homosexuels. Selon l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, le recul de la crainte du Sida a comme conséquence que de plus en plus de personnes ont des rapports non protégés. Cela est d'autant plus inquiétant lorsque l'on sait que quand la gonorrhée n'est pas traitée, elle augmente le risque de contracter ou de transmettre le VIH. En outre, cette maladie se révèle de plus en plus difficile à traiter, et cela en raison de la résistance aux antibiotiques accrue de la bactérie qui la cause.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de données qui nous permettraient de savoir si une telle évolution est également observée en Wallonie ? Des dispositions particulières ont-elles été mises en œuvre pour lutter efficacement contre cette MST, de même que contre les autres dont la plus connue est bien entendu le virus du Sida? Si oui, lesquelles? Dans le cas contraire, a-t-elle l'intention de mettre en œuvre des mesures de prévention, de lutte et de prise en charge?
  • Réponse du 03/06/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    L'infection sexuellement transmissible qu'évoque l'honorable Membre est une infection bactérienne, appelée aussi « blennorragie », relativement courante et qui concerne majoritairement les hommes.

    L'Institut de Santé publique souligne, néanmoins, que cette infection reste habituellement soignable facilement avec des antibiotiques, d'où la nécessité d'une détection rapide.

    Le dépistage est réalisé lors d'un examen médical et il importe de consulter dès l'apparition de symptômes.

    La gonorrhée se transmet très facilement. Dès lors, le préservatif constitue le meilleur moyen pour se protéger.

    La prévention générale en matière de Maladies Sexuellement Transmissibles relève des compétences de la Communauté française.

    Quant à la hausse des cas de gonorrhée en Flandre, selon les responsables des laboratoires vigies de santé, l'augmentation se situe principalement dans les grandes villes et plus particulièrement à Bruxelles et Anvers.

    Cette augmentation est observée depuis les années 2000 et s'accélère depuis 2004. Les chiffres 2007 relatés démontrent que plus de la moitié des 585 diagnostics sont posés en Flandre (333), 28% en Région bruxelloise (163) et 12,5% en Wallonie (73).

    En outre, pour la Wallonie, aucune augmentation n'a été observée entre le premier trimestre 2009 et le premier trimestre 2010.

    Il convient aussi de mettre en évidence l'importance de l'action des centres de planning. Au travers de leurs actions quotidiennes, ces centres luttent contre la propagation du virus, via des animations à l'attention de la population wallonne notamment dans le cadre scolaire. Les thèmes de ces animations sont variés, la prévention des MST et notamment du Sida est naturellement envisagée.

    Par ailleurs, dans le cadre des relations thérapeutiques ou dans le cadre de leurs missions en lien avec le réseau, les professionnels des associations de santé intégrée, des relais santé, voire des services de santé mentale ou des services spécialisés en matière d'assuétudes participent à la lutte contre le sida et les MST en général. Leur participation résulte de leurs actions relatives à la réduction des risques sous forme de conseils individuels ou dans le cadre d'actions spécifiques comme l'échange de seringues.

    Les ASI participent à cette lutte par l'information à leurs patients et par des actions de santé communautaire. Toutes ces actions rentrent dans les missions développées dans les décrets régionaux respectifs.

    De plus, dans le cadre des politiques transversales du domaine socio-sanitaire, diverses initiatives en matière de prévention du sida ont été soutenues en 2009 et le seront encore cette année.

    Ensuite, je développe également d'étroites collaborations avec le fédéral et la Communauté française, notamment dans le cadre de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida du 1er décembre, de façon à organiser des campagnes de sensibilisation, comme le prévoit la Déclaration de Politique Régionale.

    Force est de constater que la Wallonie, au travers des organismes qu'elle finance, est bien plus présente dans la lutte contre la propagation des MST et en particulier du Sida que par le passé.