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Les ratés du dépistage systématique du cancer du sein

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 125 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 17/05/2010
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le cancer du sein reste la forme de cancer la plus fréquente chez la femme. On parle de 9.600 nouveaux cas chaque année chez nous. En Wallonie, on détecte chaque année une centaine de cancers invasifs dans le cadre du dépistage systématique.

    Les femmes semblent préférer le dépistage individuel ou bilan sénologique au dépistage systématique. Et seuls 10 % des Wallonnes seraient convaincues par le mammotest.

    Les résultats d’une étude menée au Danemark montre que le taux de mortalité a diminué partout, mais davantage dans les régions qui ne pratiquaient pas le dépistage systématique.

    Un constat qui va raviver la controverse qui divise les défenseurs du dépistage de masse et les partisans du dépistage individuel.

    Sans prendre parti pour l’un ou l’autre test, il me paraît essentiel de se pencher sur le sujet chez nous au vu des dégâts qu’occasionne aujourd’hui le cancer du sein.

    Madame la Ministre dispose-t-elle du même constat que l’étude danoise ?

    Les deux types de tests visent-ils les mêmes résultats ?

    Les gestionnaires de l’assurance-maladie (l’INAMI) envisagent de restreindre le remboursement du bilan sénologique pour encourager les femmes à recouvrir au dépistage systématique !

    L’homologue fédérale de Madame la Ministre n’aurait pas l’intention d’accepter la proposition de l’INAMI.

    Madame la Ministre a-t-elle rencontré la Ministre Onkelinx pour débattre de cette problématique ? Soutient-elle et encourage-t-elle le dépistage de masse ?

    Le « mammobile » ne permet-il pas d’aller à la rencontre de femmes socialement et économiquement plus précaires, qui ne feraient pas la démarche pour un bilan sénologique ?

    Le dépistage de masse n’est-il pas une première étape indispensable avant d’éventuels autres examens plus approfondis ?

    Quelles sont les prochaines actions de Madame la Ministre en matière de prévention contre le cancer du sein en Wallonie ?

    D’après l’étude danoise, la mammographie détecte des cancers qui n’auraient pas évolué, mais qui génèrent des traitements inutiles, alors que l’échographie permet de détecter notamment dans les seins plus denses, des cancers plus « méchants » invisibles aux mammotests.

    Madame la Ministre rejoint-il ces propos ?

    Ne faudrait-il pas dès lors coupler systématiquement mammographie et échographie pour un résultat complet sur l’état de santé de la personne concernée ?

  • Réponse du 08/07/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    Alors que la controverse continue à diviser les tenants de la mammographie systématique (le mammotest) et les partisans du bilan sénologique opportuniste, une étude danoise - que cite l'honorable Membre opportunément - met sérieusement en doute l'utilité du dépistage de masse que les responsables de l'INAMI souhaiteraient favoriser au détriment du remboursement du bilan sénologique individuel.

    Mon homologue, la Ministre fédérale de la Santé, Laurette Onkelinx a clairement dit à la Chambre qu'elle n'avait « pas l'intention, a priori » d'accepter la proposition de l'INAMI. Mais, je n'ai pas eu l'occasion d'en débattre avec elle pour la simple et bonne raison que la problématique du dépistage relève exclusivement des compétences de la Communauté française.

    J'invite donc l'honorable Membre à adresser sa question à ma collègue, Madame Fadila Laanan.