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Le phénomène des rallyes alcoolisés

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 129 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 19/05/2010
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances
    C’est avec effroi et colère que j’ai pris connaissance d’un drame survenu à Mons début mai : une jeune fille de 19 ans plongée dans le coma après avoir été renversée par une voiture dans un contexte particulièrement aberrant, celui d’un rallye alcoolisé ! Une manifestation organisée par une marque d’alcool anisé, le cercle d’étudiants des FUCaM et plusieurs bars locaux.

    Le principe : les étudiants étaient invités à acheter pour huit euros un t-shirt reprenant le nom des bars où ils pouvaient boire gratuitement l’alcool sponsor.

    Soutenu par plusieurs associations, le Crioc a déposé plainte auprès du jury éthique publicitaire contre la firme sponsor ainsi que contre les bars impliqués.

    Que ce soit des jeunes ou des adultes, comment n’ont-ils pas eu conscience du danger que ce type d’organisation pouvait provoquer ?

    N’existe-t-il pas des chartes de bonne conduite signée par les professionnels du secteur et la Région dans le cadre d’actions de prévention ?

    Suite à ce drame, Madame la Ministre a-t-elle entrepris des démarches auprès de ses homologues fédéral et communautaire pour définir des mesures communes ; auprès du secteur horeca ?

    Comment compte-t-elle conscientiser les wallons qu’ils soient étudiants, adultes, parents, tenanciers, brasseurs, organisateurs, bref, toutes les personnes concernées par les ravages de l’alcool ?

    Le danger réside dans la consommation excessive d’alcool – l’abus nuit en tout – les actions de prévention et d’information sont nécessaires, elles existent. Même si au final, le choix reviendra toujours à la personne impliquée, que peut-elle entreprendre comme actions complémentaires à la sensibilisation ?

    Le Gouvernement wallon a un rôle autre qu’observateur à jouer ?
  • Réponse du 06/07/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    Je partage l'émotion de l'honorable Membre au regard de cet événement dont les conséquences sont désastreuses.

    Face à la répartition des compétences entre le Fédéral, les Communautés et les Régions, une déclaration conjointe sur la politique future en matière d'alcool a été signée par les Ministres de la Santé le 17 juin 2008. Cette déclaration concerne l'ensemble des Ministres concernés par la thématique de l'alcool et leur a d'ailleurs été adressée. Celle-ci a aussi été communiquée à la cellule générale politique drogues. Cette cellule est chargée par la Conférence Interministérielle Drogues (regroupant 24 Ministres), qui s'est tenue le 25 janvier, de suivre l'exécution de cette Déclaration.

    Les objectifs qui en découlent sont les suivants :
    - prévenir et réduire les dommages liés à l'alcool;
    - combattre la consommation inadaptée, excessive, problématique et risquée d'alcool et non pas seulement la dépendance;
    - avoir une politique orientée vers des groupes cibles à risques et des situations à risques.


    Pour atteindre ces objectifs généraux, diverses mesures sont recommandées et concernent la responsabilité d'un grand nombre de Ministres.

    Ces mesures sont principalement relatives à la disponibilité de l'alcool, à la législation, au marketing et à la publicité, à l'alcool au volant et enfin, à la politique des prix.

    La volonté de mener une politique globale et intégrée apparaît sans conteste, il convient à présent, à chacun, eu égard à ses compétences, de concrétiser les mesures qui lui appartiennent.

    En outre, la Déclaration de Politique Régionale wallonne et la Déclaration de Politique Communautaire ont exprimé le souhait de voir s'organiser une table ronde sur les assuétudes réunissant les différents niveaux de pouvoir concernés. Conscientes de la nécessité urgente de mener des politiques cohérentes et transversales en la matière, Madame la Ministre Laanan et moi-même avons choisi les 21 et 28 mai 2010 pour organiser deux tables rondes, une à Bruxelles concernant les aspects préventifs des assuétudes et l'autre au Parlement wallon concernant l'accompagnement et les soins. Elles ont été l'occasion de réaliser un état des lieux des pratiques à l'œuvre en matière d'assuétudes et de dégager les lignes directrices d'une table ronde commune qui sera organisée dans les prochains mois. Ces tables rondes ont pour finalité d'optimaliser la concertation entre les différents pouvoirs pour répondre mieux encore aux besoins et aux attentes des bénéficiaires.

    Par ailleurs, un appel à projets est imminent et est destiné à renforcer les actions des opérateurs de terrain impliqués dans le secteur des assuétudes.

    A titre d'exemple, le premier axe défini dans cet appel concernera la consommation d'alcool chez les jeunes. La volonté est celle de sensibiliser et de mobiliser les professionnels à ce phénomène de plus en plus inquiétant et d'élaborer des outils d'accompagnement adaptés.

    En outre, la réduction des risques reste encore un axe fondamental car c'est là que se joue l'enjeu de la sensibilisation des jeunes aux dangers engendrés par leur conduite face à l'alcool. En effet, certains projets de réduction des risques en milieu festif développés en 2008 et 2009 prenaient déjà en compte cette question. Il est essentiel d'assurer le prolongement des actions qui se sont avérées efficaces.

    Enfin, comme le souligne l'honorable Membre, le libre choix de la personne impliquée reste éminemment présent et nous devons être conscients que pour endiguer ces comportements à risques il faudra un travail de longue haleine.

    Il est cependant prioritaire pour moi de procurer aux acteurs de terrain les moyens et les outils nécessaires.