/

La collecte des déchets des associations lors des événements et manifestations

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 610 (2009-2010) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/05/2010
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
    Le retour du printemps et surtout de l’été annonce les organisations massives de festivals et autres journées thématiques. Et qui dit foule, dit consommations avec pour conséquence, des gobelets par centaines, par milliers à ramasser et surtout à évacuer.

    C’est sur cet aspect que je souhaite entretenir Monsieur le Ministre brièvement car bien souvent, c’est le « maillon faible » des grosses organisations. Ce sont plusieurs mètres cubes de déchets à emporter. Bien souvent, les communes se retrouvent bien démunies quant aux solutions efficaces et peu coûteuses à envisager. Sans compter le pourcentage de déchets parfois oubliés peut-être sans mauvaise intention, néfaste pour la nature, l’environnement.

    Je pense à la location de conteneurs, aux sacs à acheter ou aux bigs bags. Aujourd’hui, associations, organisateurs et communes s’en remettent à la débrouille faute de véritable solution « idéale ».

    La Wallonie est riche en manifestations en tous genres et ce toute l’année, même si on connaît traditionnellement un pic durant les mois de juillet et août. Les publics wallons et au-delà friands de divertissements et l’offre ne cesse d’augmenter chaque année.

    D’où l’idée de proposer des sortes de « packages » aux communes et associations pour leur faciliter la mise sur pied de leurs événements et surtout la remise en ordre du site.

    Quelles options Monsieur le Ministre propose-t-il aujourd'hui ? Que conseille-t-il aux organisateurs ?

    Existe-t-il des partenariats avec des centres de tri comme Intradel et les communes ?

    Envisage-t-il d’homogénéiser la collecte des déchets issus des grosses manifestations ?

    Des expériences-pilotes ont-elles déjà été menées ? Y a-t-on retiré des intérêts pertinents ?

    De mémoire, je pense aux Francofolies de Spa où les jeunes peuvent rapporter une quantité de gobelets en échanges de boissons. Mais cela ne règle pas le problème de l’évacuation du site. Des initiatives de genre marchent plutôt bien. Cela permet de décrasser le site régulièrement.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d’une estimation de l’impact des déchets générés par les grosses manifestations sur l’environnement ?

    Prévoit-il des contrôles systématiques sur la remise en ordre et l’état de propreté des sites qui ont accueilli activités et foule ?

    Loin de moi le souhait de mettre des freins à l’organisation d’évènements, j’encourage plutôt toutes initiatives favorables à la découverte d’une région, de spécificités locales, de nouveaux talents, de création d’emplois même temporaires, … pour offrir un peu de bonheur aux gens.
  • Réponse du 28/05/2010
    • de HENRY Philippe

    J'abonde tout à fait dans le sens de l'analyse de l'honorable Membre quant à l'impact environnemental des évènements divers et variés, surtout en termes de production de déchets et objets jetables.
    A mon sens, il faut rester cohérent à tous les niveaux et si on demande un effort de prévention et de tri - recyclage aux citoyens, à la maison, il est normal que cet automatisme soit de mise aussi lors d'évènements, sur la voie publique ou ailleurs.
    Je rappelle aussi la responsabilité dans le chef des producteurs et distributeurs de boissons et aliments, abondamment consommés lors d'une série d'évènements, et dont les emballages usagés se retrouvent encore trop souvent sur la voie publique.

    En ce qui concerne le volume de déchets de ces évènements, nous ne disposons pas de chiffres précis pour la Région wallonne. Seule une étude menée en 2001 en Région flamande, nous donne une idée de la problématique.
    En effet, selon cette étude, la quantité de déchets produits par un évènement d'un soir est de 250g/personne, elle monte à 1 kg pour une journée et à 1,1 kg pour un match de football, par exemple.

    Aujourd'hui, nous avons reçu une série de demandes de soutien technique, méthodologique et financier pour réduire l'impact de certains évènements et de les rendre plus « durables ».
    Je pense notamment à la sensibilisation in situ des festivaliers, la diffusion d'éco-conseils et d'éco­comportements pour diminuer la production de déchets à la source, l'utilisation de gobelets réutilisables (via une consigne, par exemple), le tri sélectif des déchets produits in situ par conteneurs différents pour les divers flux de déchets ...
    Ces efforts constituent un coût supplémentaire et nécessite une organisation spécifique de la part des organisateurs. C'est la raison pour laquelle notre Région doit pouvoir offrir une aide et un accompagnement adapté à ceux-ci.
    Aussi, en matière d'expériences pilotes sur lesquelles ont peut se baser, je peux vous signaler que la Région a déjà soutenu financièrement les organisateurs des festivals de Dour et d'Esperanzah, pour la réalisation de banderoles de sensibilisation à la propreté et au tri des déchets produits sur le site (1.200 euros), ainsi que la réalisation de stands incitant les festivaliers à rapporter leurs déchets recyclables (10.000 euros).

    De plus, la Région a soutenu l'intercommunale namuroise BEP pour une action de prévention relative à l'utilisation de gobelets réutilisables organisée avec la ville de Namur, lors d'un évènement namurois très connu.
    En effet, si c'est bien la commune qui est responsable de la propreté publique et de la remise en état de l'espace public, c'est par contre l'intercommunale qui a la charge de la collecte et de la gestion des déchets produits.
    De manière plus globale et à titre d'exemple, les acteurs concernés « planchent » aujourd'hui sur la réalisation à plus grande échelle de gobelets réutilisables, avec un logo reconnaissable, pour les fêtes estudiantines namuroises notamment. Un projet de collaboration avec une grosse brasserie est en gestation, pour la production à grande échelle de ce type de gobelets.

    Aujourd'hui cette réflexion et ces projets « évènements durables » sont menés de front entre les Régions wallonne et bruxelloise avec les différents acteurs du secteur concernés. En effet, il est important de déterminer ensemble les éléments précis à faire évoluer ainsi que les objectifs à atteindre.