/

Les relations extérieures de la Wallonie avec les pays homophobes

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 83 (2009-2010) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/05/2010
    • de SENESAEL Daniel
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Le 17 mai prochain aura lieu la Journée mondiale de la lutte contre l'homophobie.

    Ces dernières années, les mœurs dans notre société ont beaucoup évolué. Si nous pouvons nous réjouir de ces avancées, la lutte contre l'homophobie reste d'une inquiétante actualité.

    En effet, il y a dans le monde des pays, dont certains avec lesquels nous entretenons régulièrement des échanges, qui ont inscrit la condamnation de l'homosexualité dans leur Code pénal. Dans ces pays, des femmes et des hommes sont donc mis en prison ou condamnés à mort simplement parce qu'ils aiment différemment.

    La Région wallonne se doit de rappeler régulièrement à ses parlementaires internationaux les valeurs qu'elle défend. La Déclaration de politique régionale dit d'ailleurs clairement que le Gouvernement, dans le cadre de ses relations internationales, entend renforcer la Région wallonne en promouvant ses valeurs de dignité et d'émancipation humaine, de développement durable et de bonne gouvernance.

    Quels rapports entretenons-nous avec les pays condamnant l'homosexualité? Quelle est l'attitude de la Région wallonne à leur égard? Nos concitoyens peuvent-ils s'y rendre sans danger? Sont-ils bien informés à ce propos?
  • Réponse du 18/06/2010
    • de DEMOTTE Rudy

    Par sa question écrite, posée à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre l'homophobie, l'honorable Membre aborde un thème éthique attentivement suivi dans le cadre de la politique internationale de la Wallonie et de la Communauté française.

    Le Gouvernement wallon et le Gouvernement de la Communauté ont, en effet, inscrit la promotion des valeurs de dignité et d'émancipation humaines parmi les priorités à défendre sur la scène internationale.

    Dans le domaine de la lutte contre l'homophobie, deux approches complémentaires sont développées.

    La première concerne la participation aux travaux tenus dans le cadre des organisations internationales.

    Ainsi, notamment, les entités fédérées belges francophones, wallonne et bruxelloise, ont-elles été étroitement associées à l'élaboration de la recommandation aux Etats membres sur les mesures destinées à combattre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre, adoptée, le 31 mars dernier, par le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe.

    J'insisterai également sur l'action entreprise au Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies. Les mécanismes en vigueur obligent les Etats à rendre compte régulièrement de l'application des engagements qu'ils ont pris en ratifiant des instruments internationaux relatifs aux Droits de l'Homme. Le principal de ces mécanismes est l'EPU (examen périodique universel) qui, comme son nom l'indique, couvre l'ensemble des questions concernant les droits humains.

    A cette occasion, la Belgique qui s'exprime après concertation avec les entités fédérées, dont la Wallonie, peut intervenir sur cette question. Ce fut le cas en mars dernier, lors de la 13e session du Conseil des Droits de l'Homme au cours de laquelle notre pays a qualifié de préoccupante la « tendance de certains pays à criminaliser l'orientation sexuelle ».

    La seconde approche consiste à être particulièrement attentif à cette question - comme aux questions relatives, par exemple, au genre et au travail décent - lors de nos discussions bilatérales avec nos partenaires. Concrètement, dans ce cadre, j'ai demandé à Wallonie-Bruxelles International, d'intégrer, chaque fois que possible ces dimensions éthiques, et de les rappeler explicitement avant d'envisager la conclusion d'accords de partenariat.

    Quant au risque que nos concitoyens prendraient, il existe de nombreuses sources dont le but est justement d'informer le voyageur. C'est le cas du site du SPF Affaires étrangères qui signale clairement l'état de la législation en· vigueur concernant l'homosexualité dans les différents pays. Cette source d'information, bien documentée et couvrant le monde entier, me paraît suffire à la bonne et nécessaire information de nos concitoyens.