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Le renforcement des exportations wallonnes

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 176 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 26/05/2010
    • de LUPERTO Jean-Charles
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Le rapport d'activité 2009 de l'Agence wallonne à l'exportation (AWEx) indique que les exportations wallonnes ont chuté de 21,2% au cours des trois premiers trimestres 2009.

    Selon ce rapport, cet affaiblissement est essentiellement lié à l'évolution très négative des exportations wallonnes sur l'UE27 (-22,7%), entraînée par le net recul de nos relations commerciales avec nos cinq principaux marchés clients que sont la France, l'Allemagne, les Pays~Bas, le Royaume-Uni et l'Italie. Hors UE, le retrait apparaît globalement moins prononcé (-14,3%), en dépit d'une chute très sensible aux Etats-Unis (21,1%), premier partenaire des entreprises wallonnes à la grande exportation.

    Rappelons toutefois que s'il s'agit de la plus mauvaise performance depuis la création de l'AWEx (2004), la Wallonie affiche néanmoins de moins mauvais résultats que la Flandre (- 25,3%).

    En outre, heureusement, le dernier trimestre de 2009 a enregistré de meilleurs résultats, rééquilibrant fortement de la sorte les performances à l'exportation.

    Pour l'avenir, on peut constater que la tendance s'oriente vers un renforcement des débouchés offerts par les pays émergents et extra-continentaux.

    Le potentiel de ces marchés est confirmé et fera l'objet d'action spécifiques, conformément d'ailleurs aux dispositions du Plan Marshall 2.Vert. On ne peut que se réjouir par ailleurs du renforcement des actions ciblées dans ces parties du monde, ainsi que la création de divers centres de services.

    Complémentairement à ces bilans en termes de volume, il convient de savoir quels secteurs sont à privilégier à destination de ces marchés géographiques porteurs. Et pour être efficace, permettre aux entreprises wallonnes de s'y investir.

    Car, toujours d'après le rapport de l'AWEx, au plan sectoriel, ce sont les branches d'activités relatives aux biens intermédiaires (70 % des exportations wallonnes), qui ont été le plus durement frappées par l'effondrement de la production industrielle mondiale découlant des retards (ou des annulations) des investissements productifs des entreprises. Avec une diminution de 45 %, le secteur des métaux est celui qui a le plus souffert de cette situation, davantage que l'industrie chimique (+1,4 %), qui renforce sa position de premier secteur exportateur wallon (26,7 % du total).

    Constat essentiel, les secteurs, qui ont parallèlement attiré le plus d'investissements étrangers sont la Chimie (126 millions d'euros), les technologies de l'information (102 millions d'euros) et les sciences du vivant (85 millions d'euros). Le plus important pourvoyeur d'emplois a été la logistique (533), suivie des sciences du vivant, de la chimie et de l'agro-alimentaire.

    Je souhaiterais donc entendre Monsieur le Ministre plus explicitement à ce sujet.

    Peut-on, avec précision, identifier les secteurs d'activité dans lesquels les exportations continuent à croître ou du moins à se maintenir? Quelles sont les mesures que Monsieur le Ministre compte prendre pour soutenir ces secteurs ?

    Le tissu économique wallon, et plus précisément celui des PME, est-il déjà apte à répondre aux exigences des marchés plus lointains et émergents?

    Quels secteurs seront à privilégier, quels secteurs sont à renforcer?

    De quelles actions spécifiques disposons-nous à cet effet? Dans le cadre de la réforme à venir des aides aux entreprises, est-il envisagé de tenir compte de ces paramètres?

    Enfin, comment Monsieur le Ministre a-t-il examiné la situation avec son Collègue Ministre de l'Emploi afin d'évaluer les conséquences du ralentissement en termes d'emploi wallon, particulièrement dans le secteur des métaux?
  • Réponse du 02/07/2010
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La forte diminution des échanges extérieurs de la Wallonie durant les trois premiers trimestres 2009 se diffuse dans la majorité des branches sectorielles, ce qui reflète l'étendue des retombées négatives de la crise financière sur les investissements des entreprises et la consommation des ménages. Ce sont les secteurs des biens intermédiaires qui ont été le plus durement affectés par l'effondrement de la production industrielle au niveau mondial, découlant des retards et annulations des investissements productifs des entreprises et des réductions ou arrêts de capacité de production.

    La place de leader sectoriel revient maintenant aux produits des industries chimiques qui, avec une légère augmentation de 1,4%, s'affichent clairement à contre-courant des résultats généraux à la baisse. Cette orientation favorable s'explique principalement par l'excellente performance de l'industrie pharmaceutique wallonne (+ 18,3%) sur les marchés mondiaux.

    De façon générale, les secteurs couverts par les pôles de compétitivité wallons - soit l'aéronautique et spatial, les sciences du vivant, le transport et la logistique, le génie mécanique et l'agro-industrie - ont mieux résisté à la crise économique, tel que le confirme le repli nettement moins prononcé (-8%) de leurs exportations par rapport au niveau de décroissance total du commerce extérieur wallon (-21,2%). Chaque pôle de compétitivité bénéficie ainsi de l'appui d'un officier de liaison de l'AWEx, chargé de soutenir les secteurs du pôle.

    Les secteurs d'exportation wallons les plus sévèrement touchés par la contraction de l'activité industrielle de janvier à septembre 2009 sont les métaux et ouvrages en ces métaux, les produits minéraux, les ouvrages en pierre et ciment, produits céramiques et verre, les machines et équipements mécaniques et électroniques, les matières plastiques et caoutchouc et le matériel de transport. Le recul considérable des ventes étrangères de métaux traduit le déclin de la demande d'acier dans les deux principaux secteurs utilisateurs de produits sidérurgiques, soit le bâtiment et la construction automobile, qui a contraint les grands aciéristes situés en Wallonie de mettre à l'arrêt certains sites de production pendant plusieurs trimestres. Il en résulte que les métaux communs ne sont plus le premier secteur d'exportation wallon en 2009. Pour autant, la relance de ce secteur reste une des préoccupations majeures du Gouvernement wallon.

    Enfin, les PME wallonnes sont parfaitement aptes à répondre aux exigences des marchés plus lointains et émergents, comme le prouvent les résultats à l'exportation de l'année 2009. Les marchés extérieurs à l'Union européenne ont ainsi permis à la Wallonie de trouver un nouveau souffle avec des exportations en expansion. Le poids des marchés extracontinentaux au cours des neuf premiers mois de 2009 a presque atteint - et ce, de façon inédite - les 21 % dans le total des exportations wallonnes. De plus, l'orientation géographique des exportations wallonnes sur le long terme (de 1996 à 2008) va clairement dans le sens d'un accroissement de leur diversification vers les marchés émergents prometteurs, tels que les BRIC. De 1996 à 2008, les exportateurs wallons affichent de très bons scores dans l'ensemble des régions hors UE15, surtout en Europe centrale et orientale (+ 16,2%), en Amérique latine (+ 13,0%), en Amérique du Nord (+12,5%) et en Extrême-Orient (+9,1 %). Quant aux marchés des BRIC, nos exportations y ont augmenté en moyenne de 15,1% de 1996 à 2008, ce qui est une performance tout à fait remarquable considérant que les exportations de l'UE15 croissent beaucoup moins fortement (+10,8%) durant la même période sur ces mêmes marchés BRIC. La part des 4 pays BRIC dans le total du commerce extérieur wallon a presque doublé depuis une décennie, passant de 1,8% à 3,4%. La Chine est maintenant notre 10ème partenaire

    commercial, juste derrière la Pologne, alors qu'elle occupait le 17ème rang en 1996. Ces chiffres confortent l'orientation prise sous la précédente législature, soit un focus plus important sur les pays BRIC et les marchés extracontinentaux.