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La berce de caucase

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 352 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 26/05/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La berce du caucase est une des plantes invasives en Région wallonne. Au départ importée comme plante ornementale et n’ayant – dans notre écosystème – pas d’ennemis naturels, elle se disperse en-dehors des espaces que l’homme a voulu lui réserver.

    Comme d’autres espèces invasives, cette plante géante occasionne d’importantes nuisances environnementales. Elle entre en concurrence avec les espèces indigènes qu’elle parvient à repousser, voire même à éliminer.

    De croissance rapide, elle a une capacité d’envahir bon nombre de sites, en ce compris les jardins et les espaces verts, où elle sera présente de façon massive (comme des mini forêts).

    Et elle présente un risque pour la santé : les substances photo-sensibilisantes provoquent au contact de la peau et en interaction avec le rayonnement solaire (rayons UV) de méchantes brûlures.

    La Région wallonne coordonnerait un plan de lutte contre la berce du caucase afin d’en limiter les nuisances. Je félicite les responsables pour cette initiative qui se traduira – selon ce que je lis – par des actions qui demanderont énormément d’efforts. En effet, la destruction se fait de façon manuelle et mécanique (en coupant les racines).

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre combien cela coûte à l’autorité publique ?

    La plante a-t-elle les capacités de se croiser avec des espèces indigènes ?

    Même s’il va être difficile d’identifier le « pollueur » au départ, n’est-il pas utile de réfléchir aussi à une répartition du coût selon le principe « pollueur-payeur » (responsabilisant ceux qui continueraient à s’en servir toujours comme plante ornementale) ? Ou est-ce toujours l’autorité publique qui doit assumer les conséquences ?

    Quelles sont les principales autres espèces végétales et animales qui envahissent la Région wallonne ou qui s’approchent de nos frontières causant également des dégâts sur le plan de la biodiversité ? Met-on aussi sur pied des programmes de lutte contre l’invasion de ces espèces ? Ou est-ce que le programme de lutte contre la berce est un cas unique ?
  • Réponse du 17/06/2010
    • de LUTGEN Benoît

    A mon initiative, la DGARNE vient en effet de lancer un plan de gestion coordonné contre la berce du Caucase. Ce plan de gestion comprendra deux étapes : un inventaire des populations durant l’été 2010 et une gestion des populations répertoriées dès 2011. Un site internet et un dépliant téléchargeable ont été développés spécialement pour cette opération : www.wallonie.be/berce, de même qu’une adresse e-mail prévue pour toute question ponctuelle : bercegeante@gmail.com.

    Il est cependant actuellement difficile d’estimer les coûts à charge de l’autorité publique. Pour information, concernant la coordination, deux temps plein et demi ont été engagés par la Wallonie pour s’occuper des problèmes en rapport avec les espèces invasives. En ce qui concerne les coûts de gestion, dans le cadre du bassin versant de l’Ourthe, très envahi, 174 kilomètres de linéaire de cours d’eau ont été gérés en 2009. Cela a nécessité le travail de 77 hommes/jour, pour la somme que l’on peut estimer à 34.000 euros.

    Pour ce qui est de la question à propos des capacités à se croiser avec d’autres plantes, il faut savoir que la berce du Caucase n’en est heureusement pas capable.

    Le principe « pollueur – payeur » n’est pas pensable dans le cas de la gestion d’une plante car l’origine de sa présence est très souvent difficile à identifier. La campagne de lutte compte toutefois responsabiliser tous les partenaires publics ainsi que les privés. Le principe serait plutôt « chacun gère chez soi ». En parallèle, il est prévu d’interdire l’utilisation et la vente de la berce du Caucase pour limiter les sources de nouvelles introductions dans la nature. Cependant, pour arriver à des résultats concluants, nous devrons passer par une législation stricte en la matière (interdiction de planter, obligation de notifier la présence de berces, obligation de collaborer à la lutte ou mieux, de gérer, etc.).

    Enfin, il est vrai que d’autres espèces invasives sont également problématiques dans notre pays. On trouve cette liste sur le site internet http://ias.biodiversity.be.

    Pour certaines d’entre elles, d’autres programmes de lutte sont également en cours. Il s’agit d’espèces en début d’invasion (érable jaspé de gris, grenouille taureau, rat musqué, hydrocotyle fausse renoncule, crassule des étangs).

    Ces plans de lutte sont principalement mis en œuvre par le Service Public de Wallonie, les actions étant encore très ciblées. Le plan berce est donc actuellement le seul mobilisant tous les niveaux (régional, provincial, communal et privé). D’autres plans de grande ampleur suivront.