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Comment favoriser le retour à la ville

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 393 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 02/06/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Prenons l’exemple de la ville de Verviers : la ville est caractérisée par une fuite de jeunes ménages qui s’installent dans les communes voisines – par manque de logements à la ville même.
     
    En effet, Verviers connaît tous les types de logement : depuis la maison ouvrière mitoyenne et l’appartement jusqu’à la villa avec un grand terrain autour.
     
    De ce fait, les prix varient aussi depuis 100.000 euros à 350.000 euros : tantôt abordables pour les revenus moyens, tantôt inabordables sauf à disposer d’un revenu aisé.
     
    Le nombre de logements à Verviers qui est dans un état nécessitant qu’on les réhabilite est important. De même, on manque de logements, notamment pour des familles de petite taille.
     
    Les observations pour Verviers doivent - à mes yeux - aussi être les mêmes pour d’autres villes. Elles expliquent pourquoi les jeunes quittent la ville et s’installent aux alentours.
     
    Comment favoriser donc une politique de retour à la ville ?
     
    Verviers a été reprise en zone HTvert. C’est certes un premier pas intéressant. Mais est-il suffisant ? Poser la question, c’est y répondre.
     
    Quelle sera donc la politique de logement que Monsieur le Ministre mettra en place pour impulser un retour vers la ville ?
     
    Quelle sera la politique en faveur des noyaux d’habitat - dont on a déjà soulevé l’urgence il y a des années - que Monsieur le Ministre mettra sur pied tant du côté de la gestion de l’espace (aménagement de territoire) et du logement ?
  • Réponse du 28/06/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Favoriser le retour à la ville, qu'il s'agisse de Verviers ou de toute autre ville d'ailleurs, relève avant tout d'une politique attractive d'accès au logement. C'est ce que la Wallonie insuffle notamment au travers des politiques d'amélioration des logements, d'utilisation des habitations inoccupées ou encore des politiques du logement public.

    Habiter en ville, c'est aussi participer au développement durable et bénéficier de services publics et de proximité (crèches, écoles, administrations, commerces, ... ) et d'une offre attrayante de transports en commun. L'avantage est économique, social et environnemental et s'oppose aux politiques passées de périurbanisation marquées par une surconsommation des ressources, singulièrement des ressources foncières. L'aménagement du territoire reste donc l'outil privilégié pour attirer des citoyens dans les villes ou pour en dissuader d'autres de construire en dehors de celles-ci.

    La territorialité est essentielle dans cette question. Au cœur des compétences qui me sont dévolues, c'est ce que j'ai souhaité impulser au travers de la réforme du crédit hypothécaire social qui tient précisément compte du territoire des communes. Mais je reconnais, comme le souligne l'honorable Membre, que cela demeure insuffisant. La territorialité doit se définir plus finement, au-delà des communes, jusqu'à parvenir à l'échelle des noyaux d'habitat dont les paramètres restent toutefois à définir.

    Cependant, je me dois de rappeler que bien d'autres outils permettant de favoriser le retour à la ville existent, tels que les dispositions spécifiques relatives aux zones d'initiative privilégiée (cfr Code Wallon du Logement, art. 79). Il faut pourtant reconnaître que certains de ces outils sont dépassés car ils se fondent sur des statistiques aujourd'hui obsolètes.

    D'autres actions favorisent amplement l'amélioration qualitative des espaces publics urbains. C'est le cas des politiques de revitalisations des centres urbains, de rénovation urbaine ou les plans triennaux gérés par mon collègue, le Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville, que l'honorable Membre aura plus que probablement également interrogé.

    Pour en revenir au logement, ce que j'ai mis en place depuis le début de la législature ne va pas dans un autre sens que celui du retour vers la ville. Le logement social est ainsi réorienté dans une optique de reconstruction de la ville sur la ville. Cet objectif passe notamment par l'amélioration de l'urbanisation des quartiers existants qui génère aussi une augmentation de l'offre de logements tout en favorisant la mixité sociale. Cette approche est appliquée tant pour le logement public que pour le logement privé.

    Très concrètement, cette optique est aussi appliquée dans l'appel à projet d'habitat durable, qui sortira sous peu. Les subventions octroyées soutiendront des projets qui s'inscrivent dans un développement territorial et environnemental durable.

    Par ailleurs, une recherche actuellement en cours sur les quartiers durables, qui se profilent aujourd'hui en Wallonie et à proximité, permettra de mieux orienter les projets futurs de développement de logement.

    Le prochain ancrage communal offrira d'ailleurs une inestimable occasion de porter une attention particulière à la localisation des logements proposés, en vue de favoriser un retour au cœur des centres urbains et des centres de village.

    En marge de toutes ces actions et de toutes les politiques citées plus haut que l'on peut qualifier de politiques de la ville, il ne faut pas négliger celle qui impulse une solidarité entre les communes périphériques de la ville, lesquelles forment ensemble un bassin de vie permettant d'obtenir des échanges propices à toutes les parties prenantes.