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L'impact des neurotoxiques sur les populations d'abeilles

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 365 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 01/06/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    D’une part, les insectes – et en particulier, les abeilles – sont des indicateurs biologiques nous permettant d’anticiper les risques pour la santé humaine. Ceci étant dit, évitons de tomber dans le piège d’extrapolations simplistes.

    D’autre part, la question intéressera les apiculteurs wallons dans la mesure où il va falloir protéger la santé et la survie des leurs ruches.

    Depuis une dizaine d’années, une étude sur la production de miel a révélé une chute de cette production.

    Un lien peut être fait entre cette diminution et la mise sur le marché de certains neurotoxiques.

    Depuis que le traitement s’est amplifié avec l’augmentation des surfaces traitées, le problème a pris également de l’ampleur.

    De nombreux symptômes d’intoxication des abeilles doivent être constatés, en particulier au moment de la floraison du tournesol.

    Les neurotoxiques et leurs métabolites agissent sur le système nerveux central. Cela représente des risques évidents, d’abord pour la santé et la survie des insectes pollinisants, ensuite pour la santé de l’être humain, consommateur de miel.

    D’autant plus que bon nombre d’insecticides sont persistants dans les sols jusqu’à de nombreuses années. Le transfert du sol à la plante est particulièrement effectif dans le cas du tournesol et du maïs, mais également dans les plantes non semées.

    Ayant eu des contacts avec plusieurs apiculteurs wallons, ceux-ci attirent mon attention sur la problématique demandant une réaction de la part des autorités wallonnes.

    Ils craignent que l’absence de mesures adéquates et suffisantes n’entraîne des dégâts irréversibles aux populations d’abeilles suivies de difficultés qu’éprouveront les horticulteurs.

    Monsieur le Ministre peut-il nous informer quant à l’étendue du phénomène ? Quel pourcentage des populations d’abeilles est concerné ? Les impacts sur ces populations sont-ils effectivement irréversibles ? Quelles mesures propose-t-il pour y remédier ? N’est-il pas utile de mieux réglementer l’usage de certains neurotoxiques ?




  • Réponse du 02/07/2010
    • de LUTGEN Benoît

    Je ne vois pas à quelle étude l'honorable Membre se réfère. Une enquête réalisée en 2009 par la Faculté de Gembloux Agro-Bio Tech (ULg) a montré que plus de 60% des apiculteurs considéraient leur production de miel comme étant normale ou importante.

    En ce qui concerne la culture de tournesol qu'il cite, il est important de souligner ici, que, si on se base sur les chiffres de la Direction générale Statistique et Information Economique (Résultats définitifs de l'enquête agricole de 2008 et 2009), cette culture n'est pas présente en Belgique.

    En ce qui concerne la préservation de l'apiculture et des abeilles, il est essentiel de cerner l'origine du problème des mortalités ou d'affaiblissement des colonies avant de tenter de le résoudre.

    La mortalité des abeilles est effectivement supérieure à la normale.

    J'ai sollicité mes services afin que l'on consacre des moyens nouveaux pour investiguer plus en profondeur les 3 pistes qui se dégagent tant de la littérature internationale que des constats que l'on peut faire en Wallonie, à savoir : les virus, les contaminants issus de l'environnement et la diversité alimentaire au niveau des protéines.

    En attendant de trouver le ou plutôt les remèdes (le phénomène est d'origine multifactorielle) aux problèmes de mortalité et de dépérissement des colonies, une mesure de soutien au repeuplement des ruchers a été mise en place.

    Comme l'honorable Membre peut le voir, les apiculteurs ne sont pas livrés à eux-mêmes pour résoudre les problèmes liés à leur passion et préserver l'abeille.

    Enfin, je souligne que l'agréation des pesticides ressort exclusivement des compétences fédérales. La Région ne peut donc pas légiférer dans ce domaine.