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L'utilisation de bitume vert sur les chantiers wallons

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 370 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 10/06/2010
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La France relayait récemment la mise au point par une filiale du groupe Total d’un additif à base d'agents tensio-actifs qui, mélangé au bitume, permet d'abaisser d'environ 50 °C la température d'utilisation du revêtement (ou enrobé) routier sans altérer ses performances. Avec à la clef une réduction de 35 à 60 % de la consommation énergétique, comparée au procédé classique.

    Ce nouveau produit « vert », composé à 65 % de matières premières renouvelables, a reçu le prix de « l'innovation en chimie au bénéfice de l'environnement ».

    En outre, ce procédé présente un immense avantage : il ne dégage ni fumée, ni vapeur. Ce qui au plan global de l’impact sur la santé et l’environnement n’est pas négligeable. L’atmosphère des chantiers s’en trouve considérablement assainie avec une baisse de 90 % des émissions de poussières et de 20 à 50 % des dégagements de monoxyde de carbone, de composés organiques volatils (COV) ou d’oxydes d’azote.

    Enfin, il semblerait que les entreprises de travaux publics, qui sont souvent des PME, peuvent utiliser cette technologie sans investir dans de nouveaux matériels de chantier. Par ailleurs, le surcoût lié à l'incorporation de l'additif serait compensé par les économies de fuel.

    Eu égard à la mise au point de cette nouvelle technique, Monsieur le Ministre envisage-t-il de revoir les cahiers de charge relatifs aux chantiers wallons à venir de façon à prévoir l’utilisation de bitume vert ?

  • Réponse du 24/06/2010
    • de LUTGEN Benoît

    Le procédé permettant une réduction de la température de pose des enrobés représente une avancée technologique indéniable dans le domaine de la réalisation des revêtements routiers.

    Certains éléments doivent cependant faire l'objet d'un examen approfondi.

    Je suis, comme la grande majorité des professionnels de ce secteur, tout à fait sensible aux possibilités offertes en termes éventuellement d'économies budgétaires mais surtout en termes d'impact environnemental et sur la santé des travailleurs.

    Je ne peux cependant pas oublier que la qualité du bitume est un élément excessivement important dans la construction d'une route, et qu'on ne peut se lancer aveuglément dans une nouvelle technologie sans un minimum d'assurances quant à sa viabilité.

    De plus, certains laboratoires de pointe dans la recherche sur les revêtements routiers ont mis en doute les caractéristiques de durabilité de ces enrobés.

    Il n'empêche que de grands efforts sont faits dans cette voie, par les différents industriels du secteur.

    Ceci laisse effectivement penser qu'à court terme ce genre de procédé pourrait s'imposer, s'il s'avère effectivement compétitif, notamment vis-à-vis de sa longévité, par rapport aux revêtements traditionnels.

    Le cahier des charges type régissant les chantiers routiers est en cours de révision. Cependant, la technologie et la mise au point de nouvelles techniques de construction sont en constante évolution.

    J'ai donc chargé mon administration du suivi de ces éléments, en particulier en ce qui concerne les impositions techniques à intégrer dans les cahiers des charges. L'administration me présentera, pour la fin de l'année, un rapport sur la mise en œuvre de ces nouvelles techniques.