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La production d'énergie à base de résidus agroalimentaires

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 425 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 02/07/2010
    • de BORSUS Willy
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Plusieurs grandes sociétés agroalimentaires implantées en Wallonie investissent dans le recyclage de leurs déchets et résidus alimentaires dans la production d'énergie.

    Ainsi, les résidus de pommes de terre, de chicons, de maïs sont recyclés en produisant de l'énergie par la cogénération.

    La Région wallonne promeut-elle cette filière d'énergie? Si oui, quels sont les budgets alloués à la promotion et au soutien de la production d'énergie à partir de tels résidus de l'industrie agroalimentaire ?
  • Réponse du 26/07/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    En guise d'introduction, une précision mérite d'être apportée. La production d'énergie à partir de résidus de l'industrie agroalimentaire est possible grâce à des unités de biométhanisation.

    La méthanisation est un processus de fermentation anaérobie, c'est-à-dire une décomposition de matières pourrissables (putrescibles) par des bactéries qui agissent en l'absence d'air. Ce procédé produit du biogaz qui comporte, entre autres, du méthane (CH4), le même que celui contenu à plus de 90 % dans le gaz naturel fossile. Ce phénomène se produit naturellement dans les marécages (gaz des marais) et dans les décharges ou centre d'enfouissement technique (CET).

    Le biogaz peut être brûlé pour produire de la chaleur, de l'électricité ou les deux simultanément en cogénération (environ 170 kWh électriques + 340 kWh thermiques par tonne de déchets méthanisés). Il est possible d'appliquer la méthanisation à toute matière organique qui peut fermenter naturellement:

    - les papiers et cartons ;
    - les déchets de cuisine (épluchures, fanes de radis, ... ) et les restes de repas;
    - les déchets agricoles et de l'industrie agro-alimentaire;
    - les fumiers et les lisiers d'animaux;
    - les boues de stations d'épuration des eaux (STEP).

    En 2008,plus de 437 GWh de biogaz ont été produits ou récupérés en Wallonie à partir de la fermentation de boues, d'effluents industriels ou d'élevage, et de déchets ménagers. Plus de 75% de ce biogaz sont récupérés dans les décharges. La production électrique brute est de 136 GWh.

    Dans l'industrie agroalimentaire, à l'heure actuelle, les principales unités de biométhanisation sont les suivantes :

    - deux sucreries (à Fontenoy et Warcoing) ;
    - deux industries de pommes de terre qui utilisent des boues de traitement de la production de chips - Mydibel à Mouscron et Lutosa à Leuze-en-Hainaut ;
    - une entreprise de traitements de déchets, Sodecom, qui utilise essentiellement des déchets lactés de chez Danone et de grandes surfaces ainsi que produits périmés de grandes surfaces.

    La Région wallonne promeut cette filière au travers de deux instruments, à savoir Les aides à L'investissement UDE et le mécanisme des certificats verts. Il n'y a pas de budget spécifique alloué à ce type de production. On peut toutefois préciser que dans le cadre des aides UDE, ce type d'unité de production installé dans une PME peut bénéficier d'un taux d'aide net compris entre 22,5% et 32,5% en fonction de La puissance installée. Pour une grande entreprise, le taux d'aide net varie entre 9% et 19,5% en fonction de la puissance installée et de la zone de développement dans Laquelle elle se situe. En ce qui concerne Les certificats verts, les unités de biométhanisation qui prouvent la valorisation de la chaleur produite peuvent bénéficier jusqu'à feux Certificats verts par MWh produit.

    Le bilan énergétique de La Région wallonne 2008 précise que l'énergie primaire du biogaz valorisé dans les industries alimentaires s'élève à 69.6 GWh. L'électricité brute produite est de 22,1 GWh,.La nette de 21,3 GWh et la chaleur valorisée en interne de 26,7 GWh. La production primaire est en hausse de 61% par rapport à L'année précédente et 2,5 fois plus élevée qu'en 2000.

    En matière d'utilisation de chicons, notons le projet de la société Joluwa d'une puissance de 100 kWél inauguré en octobre 2009 et qui alimente en chaleur l'imprimerie Rossel. Quant au maïs, il est utilisé régulièrement à hauteur de 20 à 40% dans les digesteurs agricoles. On peut encore noter l'unité de 3,3 MWél installée par L'Oréal à Libramont et qui est alimentée à 90% par du maïs.