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L'utilisation des produits agricoles locaux dans les restaurants collectifs

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 433 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 06/07/2010
    • de TROTTA Graziana
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Parmi ses nombreux atouts, la Wallonie a la chance de pouvoir miser sur des produits agricoles et agro-alimentaires de grande qualité. Ceux-ci contribuent à l'image positive de notre Région à l'étranger, comme ce fut le cas dernièrement lors de l'Exposition universelle à Shangaï, où les produits wallons ont été mis à l'honneur.

    Chez nous, les produits locaux doivent trouver leur juste place sur les tables des restaurants collectifs, en commençant par les cantines des administrations publiques. Cette juste place ne peut se concevoir sans volonté politique, raison pour laquelle j'ai interrogé le Ministre Nollet et que je m'adresse aujourd'hui à Monsieur le Ministre.

    A ce sujet., la Déclaration de politique régionale prévoit de « poursuivre le développement des circuits courts et la promotion de la consommation responsable, notamment dans les cantines scolaires et dans les administrations publiques (consommation de produits de saison, produits locaux, ... ), par exemple via des facilitateurs ».

    La Déclaration précise que « l'objectif du Gouvernement est de privilégier systématiquement dans les cantines des administrations régionales, des organismes d'intérêt public et des autres institutions régionales, les produits issus de l'agriculture wallonne, de l'agriculture biologique, les produits locaux ou de saison et ceux du commerce équitable ».

    La DPR évoque donc la possibilité de mettre en place des facilitateurs. Que faut-il comprendre par ce terme? Quel serait précisément leur rôle?

    Une assistance aux producteurs locaux du secteur agricole et agro-alimentaire en matière d'organisation d'information et de structuration des offres, est-elle envisageable ou peut-être déjà sur les rails?

    La restauration collective constitue un marché de taille. Pour répondre aux besoins de celui-ci, il me semble en effet important de garantir une offre suffisamment structurée. C'est la raison pour laquelle je souhaite savoir ce que Monsieur le Ministre développe dans le but de soutenir, d'une part, le renforcement de cette structuration et, d'autre part, le renforcement de l'image des produits locaux auprès des gestionnaires de la restauration collective.

    Pour terminer, je souhaiterais savoir si, réglementairement parlant, Monsieur le Ministre a des pistes pour favoriser les produits locaux dans les cantines ?

  • Réponse du 02/08/2010
    • de LUTGEN Benoît

    L'honorable Membre a raison quand elle affirme que, je la cite, la Wallonie a la chance de « pouvoir miser sur des produits agricoles et agro-alimentaires de grande qualité », produits qu’il faudrait en effet pouvoir trouver en bien plus grand nombre au sein des restaurants de collectivité. J’y travaille avec conviction.

    Cependant, si nos produits sont de qualité, il faut, pour accéder aux cuisines de collectivités (tant publiques que privées) qu’ils répondent aux exigences légales, certes, mais aussi à celles des opérateurs du secteur de la restauration collective.

    Citons notamment, en plus de l’indispensable qualité : la sécurité alimentaire, des prix compétitifs et une longue liste d’impératifs logistiques et techniques tels que le grammage (et les tolérances acceptées), le conditionnement ou la régularité d’approvisionnement.

    Le rôle des Conseils de filière est essentiel dans le développement des contacts avec le secteur de la restauration de collectivité. Ainsi, la Filière porcine wallonne a-t-elle réalisé une étude intitulée « Viande de porc et distribution : image de la viande de porc dans la distribution et la restauration collective » et l’Observatoire de la consommation alimentaire, par sa composante CRIOC, a mené deux études importantes en la matière : la première portant sur « le catering » et la seconde sur « la restauration collective » (disponibles sur les sites respectifs de la FPW et du CRIOC). Plus informellement, de nombreux contacts commerciaux ont lieu entre les principaux opérateurs privés actifs dans ce type de restauration et certaines filières.

    En outre, la CQPF (Cellule qualité produits fermiers) est attentive au bon encadrement des producteurs.

    De plus, j’envisage d’allouer une subvention au Réseau wallon pour une alimentation durable (RAWAD) qui aura pour mission de développer l’approvisionnement de cuisines de collectivité au départ de territoires pilotes.

    Enfin, des dispositions réglementaires et contractuelles sont actuellement à l’étude pour tenter d’assurer plus de présence de nos produits locaux au sein des collectivités publiques, dans le respect strict de toutes les législations en vigueur.

    Comme l'honorable Membre en a certainement connaissance, l’approvisionnement des services publics au sens large passe en effet par des marchés publics de fournitures, lesquels imposent le respect des principes de concurrence et de non discrimination entre les soumissionnaires.