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Le soutien de la Région wallonne lors de manifestations culturelles

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 98 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 09/07/2010
    • de DODRIMONT Philippe
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Le mardi 29 juin dernier, j’interrogeais la Ministre de la Santé, Eliane Tillieux, au sujet du tabagisme des artistes présents lors d’événements musicaux subsidiés par la Région wallonne.

    La Ministre a été surprise d’entendre que le logo de la Région wallonne apparaissait sur diverses affiches de festivals musicaux.

    Vu que, dans le cas des communications gouvernementales de masse - ces dernières devant être anonymes et aucun Ministre ne pouvant directement apparaître -, il est difficile de savoir quel Ministre régional serait compétent dans le cadre d’un soutien à ce type de manifestation (Festival de Dour, les Ardentes, etc.), qu’en est-il ?

    Monsieur le Ministre-Président pourrait-il nous faire état du nombre de manifestations culturelles qui sont soutenues chaque année par la Région wallonne, sachant que ces événements sont logiquement appelés à être d’abord soutenus par la Communauté française, compétente en la matière, ainsi qu’a pu me le rappeler la Ministre Tillieux lors de l’échange qui a suivi ma question précitée ?

    S’agit-il de subsides, de sponsorings ou d’aides logistiques ?

    Ce soutien est-il récurrent ou exceptionnel ? Dans ce dernier cas, quelles caractéristiques de la manifestation permettent un subside exceptionnel ?

    Quel est le budget total des subsides accordés sur une année ? Le montant évolue-t-il d’année en année ?

    Monsieur le Ministre-Président pourrait-il également nous renseigner sur les possibilités qui s’offrent aux organisateurs de certaines manifestations d’introduire une demande d’aide régionale ? Quelles en sont les étapes ? Quels sont les critères à remplir afin de bénéficier de cette aide supplémentaire ?
  • Réponse du 20/07/2010
    • de DEMOTTE Rudy

    Comme l'honorable Membre le souligne, le soutien aux événements culturels émarge prioritairement au budget de la Communauté française et plus particulièrement à celui de la ministre compétente en la matière.

    Pour ce qui concerne les événements musicaux - sans rentrer dans tous les détails - le décret du 10 avril 2003 prévoit que toute personne - morale ou physique - doit être reconnue avant de pouvoir bénéficier d'une quelconque aide ou subvention de la part de la Communauté. Cette reconnaissance est une étape obligatoire préalable à toute demande d'aide financière. Celle-ci franchie, toute demande d'aide est examinée, par le Service des Musiques non classiques. Elle fait, ensuite, l'objet d'une analyse par l'instance d'avis compétente qui évalue la valeur artistique du projet. Cette instance adresse, ensuite, ses avis et proposition de subvention au Ministre de tutelle qui statue.

    Ceci rappelé, il est vrai que la Wallonie et plus particulièrement la Présidence du Gouvernement wallon soutiennent ponctuellement des événements culturels. Ce n'est pas « anormal ». L'honorable Membre sait d'ailleurs comme moi que la cloison entre la dimension culturelle et les autres facettes de la société est de plus en plus une vue de l'esprit. La culture ne se réduit pas à l'économique mais est aussi une industrie et, surtout, elle s'insère dans une logique globale de développement équilibré. Ceci étant, ce soutien régional apporté à des événements culturels - en l'occurrence, des festivals musicaux - reste limité et se fonde sur un certain nombre de critères. Ceux-ci sont notamment liés :

    - au caractère ponctuel de la demande.
    Elle doit être introduite chaque année sans aucune forme de contractualisation possible.

    - et à l'effet de rayonnement pour la Wallonie.
    L'événement doit constituer une vitrine pour la Région, contribuer à la diffusion d'une image positive et promouvoir la conscience wallonne.
    Elle peut aussi représenter une plus-value touristique pour la Wallonie.

    Les Francofolies de Spa, pour prendre cet exemple, cadrent parfaitement bien avec ces critères établis par mon cabinet. Ce qui justifie la subvention de 70 000 euros octroyée en 2010. En dehors de ce grand événement, il arrive à mon cabinet d'intervenir pour des festivals de rayonnement plus modeste. C'est le cas pour :

    - l'Autumn Rock Festival de Braine-le-Comte (4 500 euros) ;
    - le Welcome Spring Festival de Louvain-la-Neuve (2 500 euros) ;
    - le Frameries jazz (4 000 euros) ;
    - ou encore ou le festival de l'été mosan à Dinant (4 000 euros).

    Des festivals de qualité qui veillent à offrir un accès le plus démocratique possible.

    A cela, s'ajoute le fait que, pour prétendre à un financement structurel de la Communauté, l'opérateur culturel - personne physique ou morale - doit justifier d'une période d'activité professionnelle régulière, dans le secteur des musiques non classiques, durant les trois années qui précèdent la demande.
    Dans la pratique, une convention n'est accordée qu'aux opérateurs dont la stabilité, la quantité et la qualité des activités ainsi que le montant des subventions ont déjà atteint un certain niveau.

    En outre par ses subventions, la Wallonie joue également un rôle dans le décollage de jeunes festivals dans l'attente de leur confirmation et de leur possible reconnaissance par la Communauté.

    J'ajouterai encore que chaque intervention wallonne est évidemment envisagée en fonction de la situation des asbl en question, sur base de leurs comptes et bilan. Il va ainsi de soi qu'il n'y a pas d'intervention financière en cas de bénéfice budgétaire.