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Les recommandations du Conseil supérieur de l'emploi

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 322 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 15/07/2010
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
    Le 25 juin dernier, le Conseil supérieur de l'emploi a présenté et commenté son rapport annuel.

    Selon les estimations du Conseil, les pertes d'emplois et l'augmentation du chômage devraient se poursuivre en 2010 et 2011.

    De manière inquiétante, le Conseil note une hausse importante du chômage de longue durée. Ce pourrait être le signe qu'une partie du chômage conjoncturel lié à la crise est en train de muer en chômage structurel. Un scénario catastrophe. Le Conseil regrette que le dispositif d'activation n'intervienne pas plus tôt et ne soit pas plus soutenu dans le temps.

    D'autre part, le verdissement de l'économie risque d'être accompagné par des pertes d'emploi dans d'autres secteurs soudainement jugés obsolètes. Il est par conséquent impératif d'accompagner la transition.

    Quelle réaction Monsieur le Ministre porte-t-il à l'égard des constats et des recommandations du Conseil supérieur de l'emploi?

    Quelles sont les mesures entreprises et/ou à entreprendre pour que les effets dévastateurs annoncés soient contrés?

    Pourquoi n'existe-t-il pas en Wallonie, à l'image de l'enquête « Génération » en France ou SONAR (Studiegroep van Onderwijs naar Arbeidsmarkt) en Flandre, une étude longitudinale sur les jeunes entamant leur carrière?
  • Réponse du 04/08/2010
    • de ANTOINE André

    Le pic de la crise, s'agissant de l'emploi est « probablement» atteint mais le chômage mettra du temps à reculer, souligne l'OCDE dans son rapport annuel. le taux de chômage a atteint 8,6% en moyenne en mai 2010. Dans ce classement, la Belgique se situe à 8,6% la moyenne de l'union européenne se situant à 9,6 %.

    Dans son rapport de juin, le Conseil supérieur de l'emploi montre que malgré les signes de reprise de l'activité, les effets de la crise sur les personnes occupées pourraient s'aggraver. En effet, le recours aux formules de partage temporaire du travail ou le chômage temporaire - qui semblent bien avoir amorti les effets de la crise sur l'emploi ne peuvent garantir leurs effets dans la durée que si la reprise est suffisamment forte. le conseil rappelle qu'il convient de tout mettre en œuvre afin d'éviter que le chômage conjoncturel ne devienne structurel et demande une attention particulière aux jeunes.

    En Wallonie, les statistiques fournies par le Forem montrent que depuis le mois d'avril 2010, l'écart annuel du nombre de demandeurs d'emploi est orienté à la baisse: - 1,5% en avril, -1,2 en mai et - 1,6 en juin soit une diminution de 13.149 DEI au cours du second trimestre 2010 (par rapport au second trimestre 2009).

    La baisse de l'écart annuel du nombre de personnes en chômage de courte durée s'élève à 1,3% et atteint 1,8% en ce qui concerne les personnes en chômage de longue durée.

    Nous devons donc éviter à tout prix que les jeunes ou les personnes nouvellement licenciées viennent grossir le nombre de chômeurs de longue durée - aggravant de ce fait le chômage structurel. Ce risque est d'autant plus élevé que la Wallonie compte un nombre de demandeurs d'emploi peu qualifié important (un chômeur sur 2 n'a pas dépassé l'enseignement secondaire du 2ème degré).

    Afin d'éviter ce risque, trois axes de travail sont développés.

    1. Accélérer, intensifier et dynamiser l'accompagnement des demandeurs d'emploi

    L'honorable Membre sait qu'il s'agit là de mon cheval de bataille. L'accompagnement individualisé des demandeurs d'emploi - tel que nous l'avons voulu - est mis en place et prêt à accueillir les jeunes qui vont s'inscrire au sortir des études.

    Dès leur inscription, un conseiller référent leur sera attribué et des actions spécifiques (jobtonic) mises en œuvre: identification de leur profil de chercheur d'emploi, techniques de recherche d'emploi, transmissions d'offres d'emploi et/ou de stage, premières expérience d'alternance... le suivi de chacune de ces actions permettra d'affiner le plan d'action de chaque demandeur d'emploi en ce compris par des actions d'orientation ( essais métiers) de formation complémentaire ou d'aide soutenue à la recherche d'emploi.

    L'étude relative au suivi des jeunes sur le marché du travail - menée par le Forem depuis déjà 2 ans - sera complétée d'un volet qualitatif afin que nous puissions mesurer les résultats de la nouvelle politique d'accompagnement individualisé.

    2. Anticiper les besoins du marché

    Eviter que le chômage conjoncturel ne devienne du chômage structurel, c'est aussi préparer les travailleurs à rencontrer les besoins du marché en évolution.

    La mise en place de nouvelles conventions sectorielles vise notamment à augmenter la visibilité des offres du secteur et développer la disponibilité de l'information sur l'évolution des besoins des entreprises. En outre, le travail mis en œuvre entre secteurs professionnels, opérateurs d'enseignement, de formation et d'emploi s'intensifiera prochainement avec la mise en place des pôles de formation ou pôles de synergie, et devrait décupler l'efficacité de leurs actions par un lien plus fort au marché et une meilleure coordination/articulation.

    3. Maintenir et développer les compétences des personnel

    En même temps que les opérateurs de formation adaptent leur offre et leurs programmes, le Gouvernement wallon met l'accent sur l'information et la promotion des métiers en ce compris sur leur évolution.

    Ce n'est pas moins de 7.875 actions d'information organisées par les Carrefour Emploi Formation, et 1.740 essais-métier qui seront organisés cette année.

    En matière de formation, mon cabinet initie actuellement en collaboration avec le cabinet de mon collègue Jean Marc Nollet, un travail de repérage des attentes des employeurs dans les « métiers verts ».

    A l'instant où je parle, les nouvelles formations (ou formations aux programmes adaptés) liées à la première Alliance Emploi Environnement (construction - gestion énergétique) sont déjà dispensées dans les centres de la Région wallonne par des formateurs recyclés aux nouvelles pratiques et matériaux et un budget de 56 millions à répartir sur 5 ans est prévu pour la formation « verte ».

    Ces trois mesures - couplées à une relance progressive - devraient permettre d'éviter l'écueil d'une augmentation du chômage structurel.