Le projet ERRUISOL

• Session : 2009-2010
• Année : 2010
• N° : 721 (2009-2010) 1

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• Question écrite du 15/07/2010

  • de CRUCKE Jean-Luc
  • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
  
  De 2001 à 2003, la Faculté universitaire des sciences agronomiques de Gembloux a élaboré pour le compte de la Direction générale de l’agriculture, une méthode de cartographie des zones à risques de ruissellement et d’érosion en Région wallonne.
  
  Ainsi est né le projet ERRUISSOL. Ce projet aurait donc comme objectif de constituer une base de données cartographique et numérique relative aux risques de ruissellement et d’érosion des sols sur l’entièreté du territoire wallon, mais aussi à l’intégrer dans un système d’information géographique, à la mettre à jour et en valeur au sein de la Région wallonne.
  
  Quel est l’état d’avancement de ce projet ERRUISSOL ? La cartographie est-elle complète et disponible ? Quelle a été exactement la méthode utilisée ? Sur base de quels critères a-t-elle été constituée ?
  
  Plus de sept ans s’étant déjà écoulés depuis le lancement du projet, les mises à jour ont-elles été réalisées ? Pour l’élaboration de cette base de données, les communes ont-elles été consultées ?
  
  Ce projet est financé par le Service public de Wallonie. Quel en est le budget ?
  
  Dans le cas de figure où la cartographie est à jour, peut-on déjà mesurer les effets de son application dans des cas concrets ? Si oui, lesquels ?
  
  Le Gouvernement wallon a-t-il déjà donné son approbation officielle pour ce projet ERRUISSOL ? Si oui quand ? Dans la négative, dans quel délai ?
  

• Réponse du 12/08/2010

  • de HENRY Philippe
  
  C'est entre 2005 et 2008 que le projet ERRUISSOL (ERosion RUISsellement SOLs) a été réalisé, pour le compte de la DGARNE par Gembloux Agro-Bio Tech (anciennement Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux), et ce, pour un budget de 208.150 euros.
  
  En très résumé, la méthodologie est basée sur le croisement de plusieurs cartes:
  
  1° le Modèle Numérique de Terrain (MNT) - données altimétriques, maillage de 10 m sur 10 m;
  
  2° la carte des pentes - réalisée à partir du modèle numérique de terrain;
  
  3° la carte du risque d'érosion diffuse - indication sur la perte en sol en fonction des effets combinés de la pluie, du type de sol, de la topographie, et de l'occupation du sol;
  
  4° la carte du risque de ruissellement diffus - tient compte du type et de l'occupation du sol pour évaluer le risque de ruissellement diffus;
  
  5° la carte du risque de ruissellement concentré - met en évidence les zones susceptibles d'inondation par ruissellement et/ou de coulée boueuse.
  
  Pour davantage de détail, j'invite l'honorable Membre à consulter les pages Internet du projet ERRUISSOL sur le portail cartographique de la Wallonie à l'adresse suivante: http://cartographie.wallonie.be(«  Espace Citoyens- Autres cartes dynamiques »). L'ensemble des informations méthodologiques y est accessible.
  
  Aucune mise à jour des données ERRUISSOL n'a été nécessaire jusqu'à présent, les données finales n'ayant que deux ans.
  
  Les données cartographiques ERRUISSOL sont largement utilisées par les bureaux d'études, les universités et les communes. Elles sont notamment utiles lors de l'établissement de schémas de structure ou pour l'élaboration de documents d'aménagement tels que les plans communaux d'aménagement (PCA) ou les rapports urbanistiques et environnementaux (RUE).
  
  Par ailleurs, un autre projet en cours actuellement utilise et poursuit le travail sur les risques d'érosion hydrique en région wallonne. Il s'agit du projet GISER (Gestion Intégrée Sol Erosion Ruissellement). Sans trop rentrer dans des détails techniques, il est important de savoir que le projet GISER peut apporter un appui dans la résolution de problèmes liés aux inondations par ruissellement éventuellement accompagné de boues.
  
  Ainsi, sur base d'un diagnostic (en combinant visite de terrain et outils cartographiques ERRUISSOL et GISER), des propositions d'aménagements sont formulées. Celles-ci comprennent généralement la mise en place de mesures agro-environnementales (bandes enherbées, haies, couverture hivernale des sols, etc.) et des recommandations quant à la gestion du parcellaire agricole (taille et orientation du parcellaire), aux techniques de travail du sol et à la gestion des rotations. Des aménagements hors parcelles agricoles (p.ex. fossés) sont également proposés le cas échéant. Un encadrement est également apporté à la commune pour l'organisation d'une séance d'information à destination des agriculteurs et des riverains.
  
  Plusieurs communes ont déjà bénéficié des services du projet GISER :
  
  - propositions d'aménagements: Sprimont, Bassenge, Nivelles, Antoing, Lasne;
  - séances d'informations: Gembloux, Rebecq, Braine-Le-Comte, etc.