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Les chômeurs de longue durée

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 330 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 16/07/2010
    • de BORSUS Willy
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Quel est le nombre de demandeurs d’emploi wallons qui sont sans emploi depuis 5, 10, 15 ou 20 années et plus respectivement pour les mois de juin 2010, juin 2009 et juin 2000 ?

    Parmi chacune de ces catégories (demandeurs d’emploi depuis 5, 10, 15 ou 20 années et plus), quel est le nombre de demandeurs d'emploi qui ont suivi une formation ?
  • Réponse du 22/10/2010 | Annexe [PDF]
    • de ANTOINE André

    Pour répondre à la question sur le nombre de demandeurs d'emploi wallons sans emploi depuis 5, 10, 15, 20 ans en 2000, 2009 et 2010, précisons tout d'abord, qu'il n'est possible que de se baser sur le nombre de demandeurs d'emploi inoccupés, qui est la seule mesure permettant d'avoir une forme de comptage commune entre les 3 années. En d'autres termes, seront inclus dans les chiffres ci-dessous, non seulement les demandeurs d'emploi demandeurs d'allocation ou les jeunes en stage d'attente, mais également les demandeurs d'emploi inscrits librement ou de manière obligatoire (ex via les CPAS).
    En d'autres termes, les volumes qui suivent offrent une image surestimée de la réalité.
    Tableau A : Volume et pourcentage de DEI selon la durée d'inoccupation à la clôture des mois de juin 2000, 2009 et 2010 (Voir annexe)

    Ce premier tableau montre qu'à première vue, les personnes inoccupées depuis plus de 5 ans en juin 2010 étaient au nombre de 49.828 soit 21 % de la demande d'emploi alors qu'elles étaient au nombre de 55.233 en 2000, soit 26 % de la demande de l'emploi de l'époque.

    Malgré le fait que la durée d'inoccupation soit corrélée avec l'âge et que depuis 2002, le volume de la demande d'emploi connaisse un accroissement lié au maintien de l'inscription comme DEI pour les plus de 50 ans, la part de personnes très longuement inoccupées en rapport avec l'ensemble des DEI, diminue.

    Cependant il convient de rester prudent quant à l'utilisation de la durée d'inoccupation comme indicateur de l'inoccupation; c'est pourquoi, il est indiqué dans le tableau ci-dessus « apparemment inoccupés ». En effet, seules des occupations de plus de 3 mois remettent le compteur de la durée d'inoccupation des Services publics d'emploi à 0. Or, un grand nombre de personnes (jusqu'à 30 % des personnes inoccupées depuis plus de deux ans) connaissent des mises à l'emploi de 1 jour, 1 semaine, ou 1 à 2 mois via les contrats à durée déterminée et le travail intérimaire. En d'autres termes, dans le tableau A, ils sont considérés tous comme « DEI sans aucun emploi ».
    Le tableau B, permet de corriger cette sur évaluation.
    Tableau B: Volumes des DEI avec très fortes inoccupations corrigés par l'observation de courtes périodes de mises à l'emploi (Voir annexe).

    Sur cette base, plus correcte à mon sens, venons-en à analyser la participation à la formation.

    Tableau C : Mise en formation des publics très fortement inoccupés au sens propre. (Voir annexe).

    Ce tableau indique que pour des personnes inoccupées depuis entre 5 et 10 ans, le taux de formation reste proche du taux de formation observé habituellement (1/6) pour les demandeurs d'emploi.

    Pour les autres, le taux est inférieur, mais il faut prendre en compte que la durée d'inoccupation est elle-même corrélée à l'âge.

    Enfin, je voudrais attirer l'attention sur le fait que la durée d'inoccupation ne peut être vue comme un facteur explicatif unique, voire même central du chômage.

    Une étude en cours sur les publics éloignés de l'emploi menée par le FOREM en collaboration avec les CSEF indique en effet que « l'éloignement de l'emploi est défini par une multiplicité de caractéristiques qui dépasse les critères habituellement utilisés dans les différents textes légaux et réglementaires. Une personne n'est pas éloignée de l'emploi sur base d'un seul critère, une accumulation de difficultés est très souvent présente. Aucun critère (et certainement pas la durée d'inoccupation comme nous le verrons plus loin) n'est déterminant à lui seul pour définir le public .... ».

    Plus loin l'étude indique une liste de facteurs tels les éléments de santés (les éléments liés aux trajectoires de vie, aux stigmatisations sociétales (ex étranger), aux qualifications, à l'expérience, ...

    En d'autres termes, ce n'est pas parce que seuls certains critères peuvent être captés dans les bases de données pour analyser la demande d'emploi et que d'autres ne le peuvent pas que les premiers sont des facteurs explicatifs plus importants.