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Le bilan financier de l'impact de la fièvre catarrhale

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 455 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 16/07/2010
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La fièvre catarrhale, communément appelée maladie de la langue bleue, touche essentiellement le secteur des ovins. Elle s’est étendue aux bovins et a sévi lors de l’été 2006. Cela a duré près de deux ans.

    Le Ministre de l’Agriculture avait commandé une étude relative aux pertes économiques dues à cette maladie.

    Les résultats de cette étude, devaient, selon Monsieur le Ministre, permettre d’estimer au mieux la réalité des pertes financières quant à la réalité de l’impact de la fièvre catarrhale. En outre, elle devait pouvoir mettre en place et renforcer les systèmes existants et apporter une certaine sécurité économique à l’ensemble des secteurs concernés.

    Quels sont les résultats concrets de cette étude ? Quels sont les chiffres avancés en termes de pertes économiques ? Y a-t-il un classement opéré par zones géographiques, par secteurs d’élevage ?

    En termes budgétaire, quelle a été la participation de la Région wallonne dans cette crise ? Est-elle concrètement intervenue afin de pallier les pertes économiques ?

    Des mesures concrètes ont-elles été prises durant cette période difficile ? A posteriori, une évaluation de ces mesures et de leurs effets a-t-elle été réalisée ? Si tel est le cas, quelles sont les conclusions que l’on peut en tirer ? Quid si résurgence de la fièvre catarrhale ? Une procédure est-elle désormais organisée ?

    Concrètement, sur le terrain, en termes de bestiaux, à combien se montent les pertes ? Quel est le pourcentage de naissances en moins chez les bovins en Région wallonne ?
  • Réponse du 08/09/2010
    • de LUTGEN Benoît

    La fièvre catarrhale a frappé les éleveurs belges et wallons principalement à partir de 2007.

    Très rapidement, avec mon Collègue Ministre flamand de l'Agriculture, j'ai saisi le Comité de concertation afin que la Ministre fédérale de l'Agriculture active la procédure du fonds des calamités agricoles, conformément à l'article 2 de la loi du 12 juillet 1976. Face à l'absence de réaction du niveau fédéral, j'ai entrepris, au niveau wallon, de mettre en œuvre tous les leviers possibles pour soutenir les éleveurs touchés par cette épizootie, et notamment les mesures suivantes:
    - crédits de soudure,
    - franchise FIA et AIDA,
    - actions de promotion,
    - intervention complémentaire pour les zones défavorisées,
    - soutien renforcé au niveau de l'AWEX,...

    Au total, la Région wallonne a consenti à un effort de plus de 10 millions d'euros pour soutenir la filière et les éleveurs bovins; cet effort, des seules autorités régionales, est à mettre en perspective avec les quelque 30 millions constituant l'estimation de base des pertes socio-économiques établie par l'étude que j'ai commanditée à l'ULg.

    Cette étude a déterminé et détaillé les différentes pertes pour une exploitation standard. Les principaux indicateurs étudiés étaient les suivants:
    - mortalité;
    - frais vétérinaires (curatifs, liés à la morbidité) ;
    - baisse de production laitière;
    - troubles de la reproduction;
    - vente d'animaux (femelles réformées plus tôt).

    Il a été constaté que les pertes les plus influentes étaient liées aux troubles de la reproduction.

    D'autres pertes ont touché l'ensemble des exploitations, quel que soit leur statut FCO (pertes liéEs aux variations de prix des animaux provenant du blocage des exportations - veaux-, traitements préventifs tels que les insecticides, ... ).

    Un classement a été opéré par secteur d'élevage. On constate que les exploitations laitières ont été les plus touchées (notamment par les baisses de production laitière) suivies par la spéculation viandeuse et par les ovins.

    Les résultats de cette étude nous amènent à aller de l'avant afin de protéger économiquement nos producteurs d'autres crises sanitaires futures. Il semble important de réfléchir à la mise en place de mécanismes assurantiels, de mutualisation (alternative) pour le secteur de l'élevage en Région wallonne. C'est pourquoi j'ai chargé mon Administration de lancer un appel à projet visant l'étude des mécanismes assurantiels et de mutualisation dans le secteur des productions animales. Cette étude devrait permettre, prochainement, de proposer des mécanismes alternatifs à ce qui existe déjà en Belgique (Fonds de calamité agricole, fonds de santé, ... ).

    Enfin, l'étude démontre également l'importance d'adapter nos réseaux d'épidémio-surveillance afin d'obtenir des données objectives et continues dans des exploitations sentinelles en vue de prendre les décisions (sanitaires) adéquates le plus rapidement possible. Sur ce terrain, Autorités fédérales et régionales doivent travailler de concert et en pleine synergie avec les acteurs de la profession (éleveurs, vétérinaires, ... ).