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Une pollution de la Dendre

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 740 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 20/07/2010
    • de SENESAEL Daniel
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Récemment, des pêcheurs de la Dendre au niveau de Deux-Acren ont eu à voir un bien triste spectacle.

    Des centaines de poissons flottaient à la surface.

    Apparemment, aucun produit toxique n'aurait été versé dans la Dendre mais il s'agissait plutôt d'une eutrophisation : un manque d'oxygène dans le cours d'eau.

    Ce phénomène aurait pour principale cause le manque de précipitations. Mais d'autres éléments viendraient accentuer ce phénomène. En effet, à Grammont, les vannes ont été ouvertes pour volontairement baisser le niveau d'eau. Et ce, afin d'éviter une éventuelle crue suite aux orages.

    Monsieur le Ministre me confirme-t-il ces informations ?

    D'autres pollutions de ce type ont-elles été constatées récemment en Wallonie ?

    Quels sont les cas où l'ouverture de vannes se justifie réellement au vu des conséquences que cela peut engendrer ?
  • Réponse du 08/11/2010
    • de HENRY Philippe

    Ce 11 juillet, le service « SOS Pollution » a reçu un appel au sujet d'une forte mortalité de poissons sur la Dendre, à Deux-Acren.

    Lors de son arrivée sur place, l'Inspecteur envoie une alerte « CIPE Escaut », vu la proximité avec la Flandre. Il constate la présence d'une forte quantité de poissons morts sur la berge et effectue quelques relevés d'O2 sur le cours d'eau. La concentration en surface est de l'ordre de 6 mg/l. Par contre, à 1m, elle descend sous les 2 mg/l. La température est de +/- 25°C.

    Il constate également que le niveau de la Dendre est faible et a baissé de +/-50cm, visiblement récemment.

    Les pompiers signalent que la Flandre baisse systématiquement le niveau de ce bief lorsque l'on annonce des orages. De cette manière, le bief sert de tampon afin de limiter les risques d'inondation.

    La mortalité de poissons cesse au niveau de la jonction Dendre - Marcq. A cet endroit, on remarque des bancs de poissons se déplaçant en surface.

    Des tests sont effectués et montrent une concentration élevée en ammoniac.

    En conséquence, l'origine de cette mortalité provient principalement de la diminution rapide du volume d'eau disponible dans le bief.

    En période nocturne, les plantes et algues ont consommé la majeure partie de l'oxygène disponible dans l'eau. Vu l'équilibre déjà assez sensible de ce type de cours d'eau, cela suffit à provoquer l'asphyxie des poissons présents dans le bief.

    Lors de la visite de l'Inspecteur sur place, le taux d'oxygène remontait déjà sensiblement.

    Étant donné le pH alcalin, le cycle de l'azote a tendance à produire de l'ammoniac, très toxique pour les poissons.

    Les pompiers ont mis en place un dispositif permettant d'aérer une partie du bief.

    Un barrage flottant a également été installé sur le cours d'eau pour récupérer au maximum les poissons morts, tâche réalisée par les services de la Protection civile.
    Les pompiers ont également contacté les voies navigables afin de demander un apport d'eau plus important dans le bief. Les niveaux en amont étant déjà assez bas, cela n'a pas été possible.

    L'alerte « CIPE Escaut » a été levée vers 13h30.
    Le 12 juillet, le niveau du cours d'eau était remonté et il n'y avait plus de nouvelle mortalité de poissons.

    En conclusion, cet incident provient d'une chute d'oxygène en période nocturne, aggravée par une diminution importante du volume d'eau dans le bief.

    Depuis, et à ma connaissance, aucune autre pollution de ce type n'a été constatée.