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La consommation de papier et d’encre au sein de l'administration

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 102 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 23/07/2010
    • de SENESAEL Daniel
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    On croyait que l'apparition des modes de stockage numériques allaient sérieusement faire diminuer notre consommation de papier : il n'en est rien, nous continuons à imprimer à tout va pour profiter notamment d'une lecture plus agréable qu'à l'écran.
    Plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre pour diminuer l'impact sur notre environnement et faire une économie substantielle en matière de coût d'impression.

    Ainsi, selon une étude publiée l'an dernier, qui connaît un regain d'intérêt aujourd'hui, toutes les polices de caractère n’ont pas le même coût à l'impression. Un site de comparaison des prix des cartouches, a lancé des séries d'impressions avec dix polices très utilisées et a comparé leurs coûts. C'est la Century Gothic, fonte peu épaisse et sans empattement, qui arrive en tête. Tahoma, conçue pour Microsoft, se classe parmi les dernières. En passant ses impressions d'une police très utilisée comme Arial à Century Gothic, on réduit sa consommation d’encre de 30%. Appliquée aux 8.391 ordinateurs de l’administration publique wallonne qui consomment d’après Monsieur Nollet près de 33 feuilles par jour ouvrable, une telle économie permettrait de réaliser une économie non-négligeable.

    La police Times New Roman, qui est bien souvent la police par défaut de Microsoft Office, reste relativement économique. Elle pourrait cependant être préférable, car elle a l'avantage de nécessiter moins de papier.

    Ajoutons que pour faire des économies supplémentaires, il est aussi recommandé d'imprimer, autant que se peut, en mode brouillon et en recto-verso. En n’oubliant évidemment pas que le mieux reste quand même de ne plus imprimer du tout.

    Monsieur Nollet a pu me fournir des chiffres sur les consommations de papier et nombre de cartouche d’encre utilisée. Il m’a également assuré que des campagnes de sensibilisation avaient été réalisées auprès des fonctionnaires de notre administration sur la consommation de papier. Mais l’informatique administrative et l’utilisation des ordinateurs du SPW se trouvant dans les compétences de Monsieur le Ministre-Président, je me tourne vers lui pour la question du choix des fontes.

    Monsieur le Ministre-Président peut-il me dire si des consignes ou campagnes de sensibilisation à ces questions ont-elles été réalisées auprès du personnel de nos administrations ? Même si cela a déjà été fait, un petit rappel des bonnes pratiques environnementales n’est jamais superflu.
    Ne pourrait-on pas envisager d' « imposer » une fonte de référence au sein de l'administration ?




  • Réponse du 23/07/2010
    • de DEMOTTE Rudy

    L'honorable Membre a tout-à-fait raison : en matière de protection de l'environnement, comme en matière de gestion optimale des deniers publics, aucune mesure n'est à négliger.

    L'information relayée n'a donc pas échappé aux services administratifs wallons. Cependant il importe de ne pas perdre de vue qu'il s'agit d'une étude universitaire américaine, encore isolée en la matière. L'intégration de ses résultats à large échelle demande donc, avant tout, - et à tout le moins - un certain recoupement avec d'autres travaux. Cela relève de la bonne gouvernance comme du plus élémentaire bon sens.

    L'étude elle-même mentionne, par exemple, que la police « Century gothic » s'avère moins consommatrice d'encre mais est, en revanche, plus large que d'autres et induit, de ce fait, l'utilisation de plus de papier.

    Par ailleurs, les services informatiques de la Région - que j'ai consultés - soulignent qu'une part très importante des documents imprimés provient de l'extérieur. Nous n'avons donc aucune prise sur leur typographie.

    Il faut également tenir compte du fait que des milliers de documents « modèles » existent au sein du SPW et que la modification de leur format générerait des coûts qui ne sont pas à sous-estimer.

    Il convient donc de se montrer ouvert à des enseignements potentiellement positifs, mais sous réserve de démontrer la pertinence des conclusions.

    Pour une complète information, à ce stade, aucune promotion de l'utilisation d'une police plutôt que d'une autre n'a été réalisée, que ce soit au travers de l'intranet ou de la lettre électronique du SPW.

    Cependant, puisque l'honorable Membre m'interroge en ma qualité de responsable de l'informatique administrative, je lui dirai que le SPW vient d'entamer une grande opération de migration des postes informatiques. Son but est d'unifier les diverses versions des systèmes d'exploitation, de suites bureautiques et de moteurs de recherche. Sans préjuger d'une confirmation de l'étude qu'il évoque, il faut savoir qu'en attendant l'aboutissement de la migration, les postes actuellement équipés d'anciennes versions de programme informatique (ex. Word 97) ne disposent pas de la possibilité de choisir la police « Century gothic ». Au mieux, un compromis pourrait être trouvé via la police «Times new roman », déjà disponible dans les anciennes versions et classée en 3ème position par l'étude. Mais cela uniquement si des éléments confirmaient l'impact économique et environnemental réel d'une telle opération.

    Plus fondamentalement, ce sur quoi je veux insister - et nous nous rejoignons en cela -, c'est sur le fait que le premier facteur d'économie, comme de préservation de l'environnement, reste d'imprimer uniquement lorsque c'est nécessaire. Pas besoin de confirmation scientifique pour admettre cette évidence mais, sans doute, un travail à faire sur les esprits dans une « société du papier » comme la nôtre. C'est encore plus vrai dans le domaine administratif où le papier est traditionnellement une véritable culture.

    A cet égard, l'évolution des technologies est effectivement un allié. Ainsi les écrans larges fournis avec les nouveaux ordinateurs ont aussi pour but d'améliorer sensiblement la lisibilité à l'écran pour réduire d'autant la nécessité d'imprimer. Par ailleurs, des incitants existent déjà dans ce domaine comme l'insertion d'un avertissement du style « Merci de n'imprimer ce message que si nécessaire » au bas des courriels. Cette pratique est, notamment, déjà mise en œuvre dans la lettre électronique interne «i Com'» du SPW. Et, plus globalement, la promotion de son emploi systématique constituera un des éléments d'action du plan de développement durable du sPW, actuellement en cours d'élaboration.

    En ce sens, toujours, un rappel des bonnes pratiques relatives à l'utilisation du papier vient encore d'être effectué dans la lettre électronique de l'administration de mars dernier.

    L'objectif qui tient légitimement à cœur l'honorable Membre est donc partagé par le Gouvernement et son administration. Des mesures incitatives sont prises en faveur d'une modération de l'impression dont l'impact est évidemment démontré. Il en sera de même si des éléments devaient laisser apparaître que le choix d'une police induit des économies significatives en termes cumulés d'encre et de papier.