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Le réacteur à fusion nucléaire

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 476 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 06/08/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Une collaboration internationale avait prévu de mettre sur pied un projet de réacteur à fusion thermonucléaire.

    Ce projet, comme l'exprime « Le Soir » du 27 juillet dans sa rubrique « l'Economie » en page 20, a été fragilisé par des retards liés à des problèmes de financement.

    Le coût de ce projet qui réunit la Communauté européenne de l'Energie atomique, la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Russie et les Etats-Unis, a explosé.

    Dès lors qu'il s'agit d'un projet qui réunit la Communauté européenne de l'Energie atomique (Euratum), la Belgique et la Wallonie ont-elles été associées à la réflexion de ce projet ?

    Sera-t-il oui ou non financé très partiellement par la Belgique et la Wallonie ?

    Des chercheurs wallons ont-ils été associés à ce projet ?

    Certains autres membres du Gouvernement wallon seraient-ils intéressés à la réflexion sur le thème de la quête de l'énergie illimitée qui pourrait naître de la fusion nucléaire contrôlée ?

    Quelle est la position du Gouvernement wallon vis-à-vis de ce projet de réacteur à fusion nucléaire ?

    La Wallonie soutient-elle ou non ce projet et cette expérimentation que d'aucuns qualifient de révolutionnaire ?
  • Réponse du 01/09/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Depuis son lancement en 2007, le projet international de recherche en matière de fusion nucléaire (ITER) accumule en effet des coûts supplémentaires importants. La contribution financière de l’Union européenne au projet est actuellement estimée à 7,2 milliards d’euros, à comparer aux 2,7 milliards escomptés initialement – et ce, rien que pour les coûts de construction. Dans sa communication de mai 2010 intitulée « État d'avancement d'ITER et pistes pour l'avenir », la Commission européenne estimait que rien que pour 2012-2013, l’UE devait dégager un financement additionnel à hauteur de 1,4 milliard d’euros.

    Pour faire face à ces surcoûts, la Commission européenne souhaitait que les Etats-membres augmentent leur contribution financière au projet, mais par le biais des conclusions du Conseil du 12 juillet 2010, les gouvernements nationaux ont demandé à la Commission de trouver l’argent nécessaire dans le budget de l’UE. On s’attend cependant à ce que l’approche du Conseil rencontre une forte opposition du Parlement européen, où certains députés dénoncent la réaffectation des moyens d’un budget européen déjà étriqué.

    En février 2009, le précédent Gouvernement wallon a marqué son accord sur une contribution financière de la Wallonie à ITER. Afin de pouvoir construire le réacteur expérimental dans l’Union Européenne (à Cadarache, en France), l’Union s’est engagée à participer à un ensemble d’activités complémentaires de recherche en fusion, qui seront mises sur pied au Japon. Les pays européens ayant marqué leur volonté de participer à ce projet sont l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie, la Suisse. La contribution minimale pour les pays participants est de 10.000.000 euros. La Belgique s’est proposée de contribuer à hauteur de 11.050.000 euros repartis comme suit : 7.000.000 euros de l’Etat fédéral, 2.850.000 euros de la Wallonie et 1.200.000 euros des entreprises. Du matériel de pointe sera commandé aux entreprises wallonnes IBA et ALM/AMOS sur base d’un cahier des charges. Le financement de ces fournitures sera pour moitié à charge du budget fédéral et pour moitié à charge du budget wallon.

    Que l'honorable Membre me permette de souligner que même les plus fervents défenseurs de la fusion nucléaire concèdent que le premier réacteur commercial ne fonctionnera – au mieux - pas avant 2050, ce qui me fait dire que, vu l’urgence, la fusion nucléaire ne pourra pas jouer un rôle en matière de lutte contre les changements climatiques. De plus, personne n’est actuellement capable de prédire les impacts environnementaux de son exploitation à grande échelle.
    En outre, si ce type de recherches est a priori intéressant, le risque est cependant grand d’investir énormément de moyens alors que nous n’avons aucune garantie de résultats à long terme… et en même temps la certitude de n’avoir aucun résultat ni à court, ni à moyen terme. D’autant plus que ce sont des moyens financiers qui n’iront pas aux renouvelables ou à l’augmentation de l’efficacité énergétique. Ceci est d’autant plus vrai que nous sommes dans un contexte de crise économique.