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Les implications du Bid Book pour la Région wallonne

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 343 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 06/08/2010
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Le 14 mai 2010, le HollandBelgium Bid, le comité de candidature unique des Pays-Bas et de la Belgique pour l'organisation de la coupe du monde de football 2018, a présenté et remis à la FIFA son dossier de candidature.

    Selon les sources, ce dossier contiendrait 200 pages et reprendrait un certain nombre d'engagements que les pays organisateurs devront respectés.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance de ce document? Quels sont les engagements qui impliquent la Région wallonne? Quelles sont les garanties données par le Gouvernement au Comité organisateur?

    Ce document ne devrait-il pas faire l'objet d'une présentation au parlement afin qu'il puisse y être débattu?

    Les engagements impliquent-ils des dépenses budgétaires? De quelle importance?

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de l'étude de la Stichting Economisch Onderzoek (SEO) hollandaise qui émet les craintes les plus élevées quant aux retombées économiques sur le pays de la manifestation? Monsieur le Ministre partage-t-il ce point de vue?
  • Réponse du 07/09/2010
    • de ANTOINE André

    En réponse aux questions de l'honorable Membre, j’ai le plaisir de lui apporter les informations suivantes concernant l’implication de la Wallonie dans la candidature conjointe de la Belgique et des Pays Bas à l’organisation de la Coupe du Monde de Football en 2018/2022.

    Pour rappel, en novembre 2008, les fédérations nationales de football de Belgique et des Pays-Bas ont décidé de créer une fondation afin de ficeler leur candidature commune. Les candidats ont dû déposer un « Bidbook » en mai 2010 qui expose en détail la manière dont l’essentiel de l’organisation de l’événement se déroulera.

    L’un des chapitres du Bidbook concerne les garanties des Autorités à l’égard de la FIFA et présente les engagements que les Autorités s’engagent à accorder dans le cadre de cette candidature.

    Les Gouvernements des différents niveaux de pouvoirs sont concernés, mais c’est le Gouvernement fédéral qui a coordonné le document relatif à ces engagements de l’Etat.

    Une concertation permanente a été organisée entre le Gouvernement fédéral et les Gouvernements régionaux et communautaires afin de garantir que l’engagement étatique reste bien dans le cadre des législations et réglementations fédérales et régionales. Cela a abouti à un engagement commun et identique de la part des 5 Gouvernements (fédéral  et entités fédérées) en avril 2010.

    La Wallonie est directement concernée par deux garanties : celle sur l’octroi des « permis de travail » (simplification pour le personnel de la FIFA qui viendra travailler sur le territoire belge) et celle relative aux taxes, dans l’hypothèse où des taxes, de nature régionale, seraient concernées par l’organisation de la Coupe du Monde. A ce stade, les engagements sont purement formels. Cependant, l’expérience de l’organisation de l’Euro 2000 donne quelques repères, en particulier en ce qui concerne les demandes relatives à l’octroi des « permis de travail ».

    Outre ces « garanties de l’Etat », la Wallonie est évidemment impliquée dans le financement des stades de Charleroi et de Liège, qui sont candidats pour accueillir des rencontres du mondial. Cet investissement en infrastructures ne se limitera pas à ces deux enceintes. En effet, environ 8 sites en Wallonie devront répondre aux exigences de la FIFA pour être l’une des 32 bases d’entraînement réservées aux équipes qualifiées.

    Depuis le début de cette aventure, la Communauté française a, quant à elle, promotionné cette candidature à raison de 600.000 euros. Il va sans dire que la Communauté française multiplierait ses actions si l’organisation de cette manifestation devait nous échoir.

    Le Bidbook étant un document émanant d’une fondation de type privé, le Gouvernement wallon n’a aucune capacité d’en imposer sa présentation au Parlement.

    Dès le début des concertations avec le Gouvernement fédéral, la question des coûts a été mise sur la table : coût pour la Région, mais aussi pour les autorités locales. D’où la demande qui a été adressée au Bureau du Plan, qui a remis au début de cette année une analyse macro-économique sur les retombées financières potentielles de l’organisation d’une Coupe du Monde par la Belgique. Le chiffre de 1,125 milliard est avancé.

    Cette candidature ne peut s’analyser uniquement sous le prisme économique. En effet, d’autres retombées plus difficilement quantifiables ne sont pas à négliger, je pense à une nouvelle dynamique pour notre sport, qu’il soit amateur ou de haut niveau, la disposition de nouvelles infrastructures modernes, une image renouvelée de notre pays et de ses régions au niveau international et certainement un nouvel élan à notre esprit d’entreprise.

    Les données plus récentes de l’étude de la Stichting Economisch Ondezoek (SEO) hollandaise devront être analysées avec attention à l’instar d’autres analyses économiques, notamment d’évaluation, faites par des pays qui ont récemment organisé la Coupe du Monde, et plus précisément les évaluations faites par l’Allemagne pour l’organisation en 2006.