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Le rapport d'étude sur la cyberdépendance

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 158 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 31/08/2010
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances


    La presse rapporte que l’Institut wallon pour la santé mentale vient de déposer un rapport sur la cyberdépendance. Le sujet a manifestement une place de choix dans l’espace médiatique.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance du rapport ? Quelles en sont les principales conclusions et recommandations ?

    Une initiative décrétale s’impose-t-elle ? Laquelle ?

    Madame la Ministre ne pense-t-elle pas qu’un effet de mode pousse à une tendance à pathologiser et à médicaliser ce qui relève plus de nouvelles habitudes de société ?

    Le rapport permet-il de penser que ce sont les populations jeunes qui sont les plus concernées par la cyberdépendance ?

    La cyberdépendance peut-elle être décrite comme phénomène transitoire, lié à une période plus particulière de la vie ?

    Quelles sont les initiatives qui permettent concrètement de lutter contre la cyberdépendance ? Où l’information est-elle disponible ?

    Comment Madame la Ministre peut-elle affirmer que 23.000 wallons seraient cyberdépendants ?

    Quels sont les budgets affectés par la Wallonie à la lutte contre la cyberdépendance ?
  • Réponse du 29/09/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    Fin 2009, l'Institut wallon pour la santé mentale a déposé un rapport d'étude sur la cyberdépendance, intitulé « Les usages problématiques d'internet et des jeux vidéo - Synthèse, regard critique et recommandations »

    Ce rapport, résulte d'un appel à projets lancé en 2008 dans le cadre du Plan stratégique transversal n°3, afin de renforcer le secteur de l'aide et de la prise en charge en matière d'assuétudes en Région wallonne.

    Les usages problématiques, dont la cyberdépendance est une des diverses formes, sont de gravité et de durée variables. Les débats pour discerner ce qui relève du normal, de l'excessif voire du pathologique sont nombreux et toujours actuels.

    Les préoccupations majeures sont de deux ordres : celle de l'utilisation pouvant conduire à des pratiques d'addiction et celle des propos ou des images véhiculés par ces technologies. En effet, il arrive que la violence soit banalisée voire magnifiée, tout comme d'autres comportements déviants.

    Il est évident que la question de la responsabilité des parents dans l'éducation et l'accompagnement de leurs enfants à un usage adéquat de ces technologies ne peut être éludée.

    Il en est de même pour ce qui relève de la protection des mineurs, via une surveillance des contenus, par exemple.

    Les compétences régionales se situent plus spécifiquement dans le domaine des soins et de l'accompagnement psychosocial, ainsi que dans la formation continuée des professionnels en particulier dans les services de santé mentale et les services spécialisés en assuétudes.

    Il existe des cas de dépendance à l'utilisation d'internet ou aux jeux vidéos mais les réalités que cette appellation recouvre sont multiples, autant liées à l'environnement qu'à l'individu.

    Par ailleurs, d'autres fragilités sont fréquemment associées au phénomène de cyberdépendance. C'est pourquoi une approche globale, adaptée à la situation individuelle, semble devoir être privilégiée. L'approche générale des services subventionnés en Région wallonne va précisément dans ce sens. Il ne semble pas opportun, à l'heure actuelle, de légiférer et encore moins de mettre sur pied un centre spécialisé dans les prises en charge des cyberdépendances.

    Il semble beaucoup plus adéquat de veiller à une bonne formation du secteur et à une bonne information de la population. Ainsi, l'Institut poursuit son étude et élabore des outils destinés aux professionnels susceptibles d'être concernés par la thématique de la cyberdépendance. Par ailleurs, le centre de référence en santé mentale, prévu par le dispositif décrétai du 3 avril 2009 - et dont la procédure de reconnaissance est en cours - aura parmi ses missions celle d'être un appui aux pratiques et celle de diffuser la documentation aux différents acteurs de la santé mentale.

    Enfin, le rapport de l'Institut est disponible et consultable sur son site web. Plusieurs associations subventionnées - tant par la Communauté française que par la Région wallonne - disposent également d'un centre de documentation. Certaines d'entre elles se sont constituées en réseau (Web Doctes, par exemple). De la sorte, la littérature consacrée au sujet est facilement disponible.

    Dans le cadre du Plan concerté en matière d'assuétudes, j'ai l'intention avec mes collègues de la Communauté française et de la commission communautaire française d'accroître la mise à disposition de l'information en la matière en soutenant la démarche de réseau.