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Le "plafond de verre"

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 165 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 13/09/2010
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances
    Un rapport a été établi par le Sénat de Belgique le 4 mai 2010 au sujet du « plafond de verre ». Ce rapport a été fait au nom du Comité d’avis pour l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. Il contient d’excellentes auditions.

    Madame la Ministre, qui doit mener la politique au niveau du Parlement wallon en ce qui concerne l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, a-t-elle pu analyser ce rapport et quels sont les enseignements qu’on peut en tirer ?
  • Réponse du 06/10/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    Le rapport au Sénat du 4 mai 2010 établi au nom du Comité d'avis pour l'égalité des chances entre les femmes et les hommes est loin d'être Je premier document à aborder le phénomène du plafond de verre. De très nombreuses études ont en effet déjà été menées pour expliquer l'existence de ce plafond de verre. Je citerai à titre d'exemple la publication "Femmes au sommet" présentée le 15 novembre 2009 par l'Institut pour l'égalité entre les femmes et les hommes qui présente des chiffres de 2008, qui mettent bien en évidence le plafond de verre (ce document est en ligne sur le site de l'Institut).

    L'Institut donne une définition intéressante du plafond de verre. Le « plafond de verre » est une métaphore qui permet de définir cette barrière subtile et presque invisible gênant l'accession des femmes aux hautes fonctions et aux fonctions de cadres supérieurs.

    Au sein de l'organisation, le plafond de verre a pour conséquence la perte du potentiel et du savoir-faire féminins. Ces raisons devraient inciter les organisations et les autorités à développer des solutions visant à permettre aux femmes de remplir des fonctions de haut niveau, tout en conservant l'individualité de chacun et chacune.

    Ce phénomène n'est plus à démontrer et la plupart d'entre nous convient qu'il s'impose de le combattre. Les moyens à mettre en œuvre sont nombreux et variés.

    C'est pourquoi, je pense qu'il convient de mettre en place une politique de l'égalité entre les hommes et les femmes cohérente, transversale, avec des mesures contraignantes, telles que l'instauration des quotas mais également incitatives.

    Aussi, j'ai souhaité que cette thématique soit un des quatre axes principaux développés dans le plan égalité qui a fait l'objet d'une note méthodologique présentée au Gouvernement le 15 juillet 2010. A titre d'information, les trois autres axes principaux sont l'intégration des personnes handicapées, l'intégration des personnes d'origine étrangère et la lutte contre l'homophobie.

    Cet axe du plan reprendra toutes les mesures prévues dans la DPR en cette matière, mais également d'autres éventuelles initiatives. L'égalité entre les hommes et les femmes étant une matière transversale, l'ensemble de mes collègues du Gouvernement y sont associés dans le cadre de leurs compétences respectives.
    A l'heure actuelle, un groupe de travail a été créé et chacun de mes collègues apporte sa contribution, via une série d'actions concrètes budgétisées et assorties d'échéances.

    Les différents organismes actifs en la matière, tels que le CWEHF et l'Institut pour l'égalité entre les femmes et les hommes y sont bien entendu associés.

    Les mesures actuelles en faveur de l'égalité entre les hommes et les femmes pourront également, à travers ce plan être renforcées si elles font l'objet d'une évaluation positive.

    Je pense notamment ici au travail réalisé avec l'Institut dans le cadre du protocole de collaboration que la Région wallonne a conclu avec cet organisme pour la mise en oeuvre du décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination.

    Parmi les réalisations wallonnes, je souhaite aussi mettre en évidence le travail du CWEFH et notamment sa collaboration avec l'IWEPS en matière d'amélioration des données sexuées, le rapport "Pékin" et le décret du 15 mai 2003 sur la présence équilibrée dans les organes consultatifs. Il n'est pas besoin de citer ici l'ensemble des nombreuses mesures adoptées par la Région wallonne et que l'honorable Membre connaît.

    Néanmoins, je suis consciente qu'un énorme travail reste à faire. Le domaine de l'emploi ou de la formation, où les stéréotypes ont encore trop souvent la vie dure, devront faire l'objet d'une attention particulière. Je m'emploierai, avec mes collègues en charge de ces matières, à ce que des avancées significatives soient opérées dans le cadre du plan égalité. Les mesures recommandées dans le rapport au Sénat précité pourraient également faire l'objet, sous l'angle des compétences régionales, d'un examen dans ce cadre.

    Enfin, pour que l'égalité entre les hommes et les femmes fasse l'objet d'une attention permanente et globale, il conviendra d'examiner dans les prochains mois, l'opportunité d'adopter un décret relatif au gendermainstreaming, à l'instar de la réglementation fédérale en la matière.