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Les pathologies respiratoires et cardio-vasculaires liées à la présence de particules fines dans l'air

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 172 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 16/09/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La présence de particules fines dans l’air risque d’entraîner des maladies respiratoires (bronchites, cancer des poumons…) et cardio-vasculaires (infarctus, tension artérielle …). Et plus les particules sont fines, plus elles agissent sur le plan de la santé humaine parce que plus facilement absorbées par le corps humain.

    Dans le tableau de bord sur la santé en R.W., les services de Madame la Ministre mettent en évidence des études réalisées dans les cas de Liège et de Charleroi. Que Madame la Ministre me permette de citer le document :

    « Si la concentration en PM10 avait été réduite à 20 µg/m³, à court terme 13 décès pour raisons respiratoires et 25 pour raisons cardio-vasculaires auraient pu être évités à Liège. Cela représente 2,35 % des décès respiratoires et 1,63 % des décès cardio-vasculaires. Sur le court terme (40 jours), ces valeurs doublent et sur le long terme (> 1 an), on estime que 321 décès anticipés auraient pu être évités, soit 75 décès pour 100.000 habitants.

    Si la concentration annuelle moyenne en PM10 avait été réduite de 38 µg/m³ à 20 µg/m³, les estimations montrent que 174 hospitalisations pour cause respiratoire et 82 pour cause cardio-vasculaire auraient pu être évitées. Ceci représente 0,48 % des hospitalisation pour cause respiratoire en 2004 et 1,09 % des hospitalisations pour raison cardio-vasculaire. »

    Ce sont des constats alarmants. Et puisqu’ils sont alarmants, il y a lieu de tenir à l’œil comment cette problématique évolue avec les pollutions de plus en plus fréquentes dans les centres urbains, mais aussi dans les régions rurales. Or, les données reflètent la situation pour l’an 2004, soit il y a 6 ans d’ici.

    La remarque est encore plus pertinente pour ce qui concerne l’étude du cas de Charleroi. Les données sur lesquelles le tableau de bord de la santé wallonne s’exprime datent de … 1997 pour les décès et de 1999 pour les admissions hospitalières – soit il y a 13 ou 11 ans d’ici. Admettons que depuis lors, les paramètres ont changé en ce qui concerne la fréquence et l’importance des pollutions dans le sens négatif (lié aux activités polluantes) comme dans le sens positif (lié aux mesures de dépollution).

    N’est-il pas envisageable de demander aux universités wallonnes d’actualiser et de compléter la recherche sur ce thème – et ce de façon à tenir là l’œil comment elle évolue ? Quels sont les projets de Madame la Ministre en la matière ? Se contentera-t-elle des données publiées ou est-elle plutôt de l’avis qu’il faut suivre la question de façon systématique ?




  • Réponse du 12/10/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    L'étude de l'impact sur la santé de la population de Charleroi de la pollution de l'air par les particules en suspension recourt de fait à des données de mortalité et d'admissions hospitalières des années 1997 et 1999. Ces données et les calculs réalisés proviennent d'une étude ponctuelle de l'Institut scientifique de santé publique (ISP) réalisée pour la Communauté française en application de l'arbre de décision environnement-santé.

    Cette étude repose sur des calculs et simulations complexes, mais d'autres modèles sont utilisés ou développés par ailleurs. Nous devons nous déterminer d'abord sur l'outil méthodologique à privilégier dans le cadre d'une évaluation et surveillance structurelle de la situation dans les zones à risques à définir.

    Le projet « villes et pollution » mené dans le cadre de la CIMES a permis de tester pour trois villes ou agglomérations belges, dont Liège, la méthodologie européenne dite APHEIS d'analyse de l'impact des pollutions atmosphériques sur la santé.

    L'avantage du projet a été d'initier l'inclusion de villes belges dans un réseau de villes européennes observant la même méthodologie et rencontrant des problématiques similaires de pollutions, et d'impacts sanitaires.

    Le plan national Nehap Il 2009-2013 approuvé par la CIMES le 8 décembre 2009 prévoit la poursuite, voire l'élargissement du processus à d'autres villes belges mais l'action n'a pas encore démarré.

    Le programme d'actions régionales environnement-santé ainsi que la Déclaration de politique régionale retiennent également au titre des priorités environnement-santé l'analyse des impacts de l'exposition chronique aux particules fines dans les zones industrielles et les zones urbaines à forte densité de population, ce qui est de nature à répondre aux préoccupations de l'honorable Membre.

    Si un consensus se dégage pour retenir et généraliser la méthode APHEIS aux zones à risques en Wallonie du fait de pollutions atmosphériques, nous pourrions progresser dans la mise en place d'un suivi structuré.

    Il convient cependant d'examiner préalablement si le modèle est pertinent compte tenu notamment des caractéristiques du tissu industriel régional, impactant sur la taille et la composition chimique des fines particules et les paramètres à mesurer et analyser. Ceci nécessite une collaboration entre différentes administrations et institutions régionales, tenant compte de leurs missions respectives dans le domaine de l'environnement et de la santé.

    Des responsabilités ont été établies par l'arrêté du 15 juillet 2010 relatif à l'évaluation et la gestion de la qualité de l'air ambiant, dont il convient de tenir compte.

    Enfin, l'honorable Membre a raison de souligner que la fréquence et l'importance des pollutions peuvent évoluer dans le sens d'une amélioration de la situation grâce à la fois aux mesures prises, et à prendre, sur le plan environnemental, et à la réorganisation industrielle.

    C'est ainsi que les émissions wallonnes de particules auraient globalement diminué d'un quart entre 2000-2007, aux termes du Tableau de bord de l'Environnement wallon 2010.

    Le Plan Air-Climat comporte différentes mesures destinées à réduire les émissions de polluants, en ce compris les fines particules, et la Région doit par ailleurs répondre aux objectifs de la directive européenne 2008/50/CE concernant la qualité de l'air ambiant et un air pur pour l'Europe.