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La vague de chaleur

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 174 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 16/09/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le collègue D. Senesael a confronté Madame la Ministre à la question d’actualité lors d’une séance plénière. Forcément, la réponse a du être concise. Que Madame la Ministre me permette donc de revenir sur cette question en lui demandant des information plus approfondies. Je parle de la mortalité liée aux vagues de chaleur.

    Effectivement, les observations faites pendant les années 2003 et 2006 laissent apparaître qu’il y a un lien manifeste entre une vague de chaleur (suivant la définition de l’IRM ; 25° C pendant 5 jours ou 30° C pendant 3 jours) et le taux de mortalité chez les personnes fragilisées sur le plan de la santé.

    La surmortalité était de 31 % chez les personnes âgées de 65-84 et de 36 % chez les 85+ (2003), respectivement de 12 % voire de 22 % pour les deux groupes d’âge (source : tableau de bord de la santé en Wallonie/SPW).

    Les scientifiques précisent que ces chiffres sont probablement sous-estimés, parce qu’ils se référent uniquement aux vagues de chaleur correspondant aux critères cités et que les statistiques n’intègrent pas les chiffres observés pendant les autres périodes de chaleur.

    Vu le réchauffement climatique, entraînant des « anomalies météorologiques » plus fréquentes, il me semble adéquat de tenir plus à l’œil comment cette problématique évolue. Madame la Ministre dispose-t-elle p.ex. de données pour l’année 2010 (le mois de juillet étant particulièrement marqué par des vagues de chaleur) ? Dans l’affirmative, quelles sont les observations en la matière ? Est-ce que la tendance observée en 2003 et 2006 se confirme, s’aggrave … ?

    En ce qui concerne l’action mise en place par les soins de Madame la Ministre, peut-elle nous indiquer si les différents services ont activement coopéré pour informer et sensibiliser les personnes potentiellement en danger ? Quel est le résultat de la campagne qu'elle annonçait au moment où elle répondait au collègue Senesael ?
  • Réponse du 12/10/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    A la suite de la vague de chaleur de 2003, les Ministres de la santé et de l'environnement ont décidé, de mettre au point un plan destiné à protéger la population en cas de vagues de chaleur ou de concentrations d'ozone.

    Chaque année, et sous la coordination du fédéral, un groupe de travail réunissant les entités fédérales et fédérées concernées examine et amende au besoin les orientations et dispositions du plan « vague de chaleur ».

    Ce fut également le cas cette année et, pour ce qui concerne la Wallonie, les éléments de ce plan ont été, sur la proposition conjointe de mon collègue Philippe Henry et de moi-même, validés par le Gouvernement wallon avant le début des vagues de chaleur.

    Dès l'entame de la période de vigilance débutent les actions de sensibilisation du public et des groupes à risques (1).

    Des messages préventifs sont diffusés grâce aux outils de communication communs et spécifiques à la Région, établis à l'attention tant d'acteurs relais - près de 2.000 institutions et implantations rien qu'en Wallonie (2) - que du grand public.

    Je parle de brochures, affiches, FAQ - Questions les plus fréquemment posées -, de courriers aux médecins, pharmaciens, bourgmestres, services d'urgence, de recommandations à l'attention des services d'aides, du personnel soignant et des acteurs sociaux.

    Lorsque les conditions sont réunies pour enclencher la phase d'actions du plan vague de chaleur, il faut encore distinguer deux phases, en fonction des prévisions et/ou conditions météorologiques et le cas échéant de la concentration en ozone : une phase d'avertissement, et une phase d'alerte pour les périodes plus aigües, qui doit nécessairement être confirmée par une cellule d'analyse du risque, et qui emporte une mobilisation maximale des acteurs.

    Je précise encore que le centre régional de crise est le réceptacle des messages déclencheurs des phases d'avertissement et d'alerte, et les répercute auprès des acteurs concernés selon un protocole convenu avec l'Agence wallonne de l'Air et du Climat.

    J'ai par ailleurs désigné la Direction de la santé environnementale située à la Direction générale de l'action sociale et de la Santé comme point de contact et d'information pour les acteurs relais pour l'année 2010, dans l'attente de la mise en place de la cellule permanente environnement-santé.

    Ce n'est qu'à l'issue de la phase de vigilance, soit après le 30 septembre, qu'un bilan est et pourra être tiré de la mise en œuvre du plan en 2010, alimenté par les données validées de mortalité recueillies par l'Institut scientifique de santé publique, et éclairé par l'inventaire exhaustif des périodes d'avertissement, d'information et d'alerte au sens du plan vague de chaleur/pic d'ozone et de la directive 2008/50 relative à la qualité de l'air.

    En ce qui concerne les données figurant dans le tableau de bord de la santé en Wallonie, les chiffres proviennent d'une étude effectuée non par la Région mais par l'Institut Scientifique de Santé Publique (ISP) (3) au départ d'un outil de surveillance de la mortalité belge, « BE-MOMO» que l'on peut consulter sur son site (4).

    Cet outil permet une détection rapide d'un nombre de décès inhabituel, toutes causes confondues. Les données de mortalité proviennent du registre national des statistiques et contiennent des informations enregistrées par les communes de Belgique. Etant donné qu'il existe une grande variabilité dans le délai d'enregistrement de ces données par les communes (de quelques jours à quelques semaines après la date de décès), on considère généralement qu'un délai d'un mois est nécessaire pour disposer d'environ 95 % des données de mortalité.

    L'honorable Membre peut observer les données provisoires reprises sur le site sur la période de la mi-avril à la fin août 2010.

    Il constatera que les données d'excès de mortalité pour toute la population belge sont estimées, avec la marge de confiance que je viens de décrire compte tenu du mode d'alimentation de l'observatoire, à 4% chez les personnes âgées de 65-84 ans, et à 5% chez les personnes âgées de plus de 85 ans. Les données actuellement disponibles ne permettent pas de mettre en évidence, durant l'été 2010, une augmentation comparable à celle, significative, de 2003 et 2006 en termes d'excès de mortalité (toutes causes confondues).

    Il faut attendre le rapport définitif de l'ISP pour des résultats plus détaillés et validés.




    (1) que sont les enfants en bas âge, les personnes âgées, les malades chroniques, les personnes sous traitement régulier, les personnes isolées et les personnes accomplissant des efforts intenses.

    (2) Les aînés : maisons de repos, centres d'accueil de jour. résidences-service (+ /- 785); La famille : services agréés d'aide aux familles et aux personnes âgées (90) et maisons d'accueil pour adultes subventionnées (65) ; L'action sociale : CPAS; Les soins hospitaliers: habitations protégées (28). maisons de soins psychiatriques (14). services de santé mentale et centres de guidance (84), MRS (10) ; Les Soins ambulatoires : centres de coordination de soins et services à domicile (48), maisons médicales/ASI (45).

    (3), « Mortality by region during the hot summers of 2003 and 2006 ». Etude consultable sur http://www.wiv-isp.be/epidemio/epien/bemomoen/D 2008 2505 41.pdf

    (4) http·//www4.iph.fqov.be/Epidemio/Be%2DMomo/index.htm