/

"le Proxybus à l'arrêt"

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 851 (2009-2010) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 16/09/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Proxybus est un projet pilote auquel la ville de Malmédy a participé. Il s’agit d’organiser le transport de personnes entre Malmédy et les autres villages. Le TEC Liège-Verviers a lancé le projet en 2009 avec la participation de la ville de Malmédy. Si l’expérience est concluante, elle peut être élargie voire initiée dans d’autres communes. La réussite d’une expérience pilote, mais aussi son échec auront un impact sur l’intérêt d’autres entités locales à se lancer dans ce même type d’expérience.

    Manifestement, l’expérience n’a pas été concluante puisque le Proxybus est à l’arrêt. En effet, sur les 12 derniers mois, seulement 2.000 usagers auraient accepté l’offre. La demande est donc jugée insuffisante – dans une région où la voiture individuelle l’emporte largement sur les autres modes de transport.

    En plus, l’autorité régionale aurait réduit le subside de 20.000 euros à moitié. Ce qui augmente évidemment la part que la commune doit prendre à sa charge.

    En plus, cette mesure s’accompagne d’autres mesures qui touchent les lignes classiques 395, 396, 297, 595 et 845 (annulation de certaines lignes à certaines heures, adaptation des horaires pour d’autres lignes …).

    Cela pose problème ! Notamment en termes de mobilité dans une région rurale. Rappelons que de plus en plus de citoyens (âgés) se voient privés de leur permis de conduire (et donc de leur voiture individuelle). D’autres ont jugé bon de se séparer de leur voiture et d’accepter l’offre sous forme de Proxybus. Avec l’annulation de celui-ci, ils se voient privés du principal moyen de mobilité dans une région où les distances sont plus longues que dans les milieux urbains.

    Et l’annulation pure et simple non seulement du Proxybus mais aussi de certaines lignes classiques n’est pas de nature à inspirer la confiance du citoyen envers les autorités publiques. Même si 2.000 usagers ne correspondent pas au minimum qu’il faut pour faire tourner le Proxybus de façon rentable, la suppression de celui-ci n’est pas la solution adéquate pour répondre aux défis de mobilité tels que décrits.

    N’est-il pas envisageable que la suppression pure et simple soit remplacée par une solution alternative, mieux adaptée à la demande et plus rentable pour les finances publiques ? N’est-il pas utile que Monsieur le Ministre encourage ses services TEC à proposer des alternatives plutôt que de réduire le subside forçant ainsi les autorités communales d’agir comme la ville de Malmédy (ce qui se répercutera sur l’intérêt des autres communes à se lancer dans des projets communs avec le TEC) ?
  • Réponse du 29/09/2010
    • de HENRY Philippe

    Je rappelle les grandes lignes du dispositif « Proxibus ». Ce dispositif a été conçu en vue d'aider les communes à mieux répondre à la demande de mobilité en milieu diffus, là où la mise en œuvre de transport en commun classique par des lignes publiques du TEC ne peut s'envisager faute d'une clientèle suffisante.

    Dans ce dispositif, le Groupe TEC met gratuitement à la disposition des communes des minibus, qui en assurent l'exploitation (coût de conduite et de carburant) tandis que le TEC assure le gros entretien des véhicules. L'achat des autobus ainsi mis à disposition des communes incombe donc, via une subvention à la SRWT, à mon budget.

    Lors de la relance, en 2007, de ce mécanisme précédemment appelé « bus locaux », le Ministre des Pouvoirs locaux de l'époque avait débloqué pour une phase transitoire (expérience pilote) des budgets destinés à aider les communes de moins de 10000 habitants dans leur coût de gestion des Proxibus, et ceci à concurrence de 20 000 euros par an et par commune.

    Faute d'un budget suffisant j'imagine, cette aide aux petites communes a été réduite par son successeur à 10 000 euros. Ce n'est donc nullement le TEC qui a réduit le subside, pas plus que mon département puisque ce subside relève d'articles budgétaires relevant du Ministre des Pouvoirs locaux.

    Pour ma part, mon soutien au dispositif Proxibus n'a pas changé; la SRWT reste en mesure de mettre à disposition des communes qui le désirent des véhicules.

    Dans le cas qui préoccupe l'honorable Membre, la Ville de Malmedy a dû, visiblement, se résoudre à faire le constat qu'en milieu rural, offrir du transport ne suffit pas à trouver des clients en nombre suffisant. Cela illustre bien que, même avec des minibus, nous sommes ici dans une situation qui disqualifie le transport en commun tant la demande est diffuse.

    Le transport en commun doit bien sûr garder un rôle en milieu rural sur les relations principales, mais la demande de trafic diffus doit pouvoir être rencontrée par des modes complémentaires mieux adaptés et au coût moins élevé. Il me semble que des solutions innovantes mises en place par la province de Luxembourg sont peut-être une piste, telles que le service «Locomobile » de transport de proximité, les services de taxis sociaux, la promotion du covoiturage,...