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La manière de remédier au manque de main d'oeuvre dans la construction

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 374 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 20/09/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Un motif de la souffrance du secteur serait le manque crucial en ce qui concerne les ressources humaines. C’est le monde à l’envers. D’un côté, nous plaidons depuis un certain temps qu’il faut augmenter le taux d’emploi et en même temps diminuer le taux de chômage. D’un autre côté, il y a des entrepreneurs qui éprouvent des difficultés à recruter les collaborateurs qui disposent du niveau et du type de qualification recherché. Alors que la R.W. et le secteur font sans arrêt des efforts pour remédier à ce paradoxe.

    Il est une chose de préparer un demandeur d’emploi mais qui ne dispose pas de la qualification demandée à postuler dans une entreprise du secteur en question. Mais il en est une autre en ce qui concerne les jeunes qui terminent leur formation et qui s’inscrivent comme demandeurs d’emploi. C’est très souvent chez ces derniers qu’on déplore d’abord un manque d’intérêt et ensuite un manque de qualification qui les rendraient aptes à travailler dans le secteur.

    Comme solution, plusieurs chefs d’entreprises proposent d’intensifier la mesure qui consiste à former le jeune individuellement dans l’entreprise après qu’il ait terminé sa formation scolaire – formule qui vise à une meilleure adéquation entre l’offre d’emploi et la demande.

    Pour ce qui me concerne, il me semble inefficace de continuer à se lamenter sur la question. Le secteur de la construction pourra, s’il souhaite disposer en suffisance de la main d’œuvre bien qualifiée, contribuer à remédier aux carences en embauchant des jeunes dans le cadre des formations en alternances - avec à la clef une perspective (une chance) d’emploi à l’issue de la formation.

    Quel est le point de vue de Monsieur le Ministre sur la question? Faut-il investir massivement pour aider le chômeur à s’inscrire dans des formations le préparant à une activité dans la construction? Ou faut-il encourager davantage de jeunes à s’intéresser à cette filière (p.ex. dans le cadre d’une formation en alternance pour laquelle l’employeur bénéficierait d’une prime identique à la prime à l’embauche) ? Faut-il les deux ?
  • Réponse du 17/11/2010
    • de ANTOINE André

    Le secteur de la construction recèle plusieurs métiers en pénurie. Raison pour laquelle nous devons œuvrer tant à la promotion de ces métiers.

    C'est en ce sens que je développe des actions de sensibilisation en amont du choix professionnel, une offre de formation, mais aussi des collaborations entre les centres de compétences et le monde de l'enseignement. Je pense concrètement aux actions suivantes:
    - les concours et campagnes organisés par Skills;
    - l'information, dans les Carrefour Emploi Formation, sur les métiers porteurs d'emploi (métiers verts: plus de 1.000 personnes accueillies fin juin sur les 1.575 prévues pour 2010);
    - la possibilité pour les élèves et professeurs de l'enseignement qualifiant du 3ème degré, de l'enseignement de promotion sociale et de l'enseignement supérieur non universitaire d'accéder aux équipements des centres de compétence (près de 600.000 heures en 2010);
    - les screenings des compétences des demandeurs d'emploi, de manière à les réorienter, soit vers des offres d'emploi, soit vers des modules de (pré)-formation ;
    - des « essais métiers » (objectif de 800 essais métiers en 2010, plus de 400 réalisés en juin, dont plus de 200 dans les métiers verts, sur les 120 prévus). Il sera élargi à l'IFAPME dès 2011;
    - le renforcement de l'offre de formation en alternance de l'IFAPME (métiers verts: 9.600 heures en 2010, dont plus de 8.500 déjà réalisées fin juin);
    - le PM2 vert prévoit, par ailleurs, l'expérimentation au sein du Forem d'une offre de formation en alternance pour les adultes;
    - n'oublions pas non plus le PFI Jeunes (durée de formation pouvant être portée à 52 semaines au lieu de 26 pour les jeunes non qualifiés) (plus de 1.800 signés en 2009 pour la Commission paritaire 124).


    Dans un autre registre, concernant les projets « Femmes dans la construction » et « Diversité Construction », visant notamment à augmenter le nombre de femmes présentes dans la construction en sensibilisant les entrepreneurs, les centres de formation, en coachant et en donnant aux femmes des outils appropriés, le Fonds de formation sectoriel a repris à sa charge le soutien financier nécessaire à leur mise en œuvre.

    Enfin, concernant les APE Jeunes dans le secteur de la construction, je constate, depuis le lancement de la mesure, une progression constante, que ce soit en termes d'employeurs ou de travailleurs concernés: l'on passe en effet de 135 employeurs en 2008 à 407 en 2010, tandis que le nombre de travailleurs progresse de 93 à 392. La part des APE Jeunes « Construction » par rapport au total enregistré pour les APE Jeunes dans leur ensemble se situe, globalement, à 37,5 % concernant les employeurs et à 39 % concernant les travailleurs ayant bénéficié de la mesure.