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La spéculation qui augmente le prix des aliments

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 122 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 20/09/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    L’Allemagne et la France ont déclaré vouloir mener la lutte contre la spéculation qui fait augmenter les prix des aliments. En effet, comme en 2008, on observe actuellement une augmentation des prix pour le froment (momentanément jusque 50 %), le mais et le soja. Ce qui fait l’affaire des uns est un drame pour les autres. Les prix ne sont plus formés par le seul jeu de l’offre et de la demande mais plus encore par le jeu de ceux qui spéculent. Cela doit nous interpeller.

    Ainsi, les deux pays viennent de marquer leur accord de vouloir proposer de façon unanime au prochain G20 des mesures de lutte contre la spéculation qui fait augmenter le prix des aliments, de l’énergie et des matières premières. Telle est en tout cas la position stratégique du « Bundeswirtschaftsministerium » (Ministère fédéral de l’Economie).

    A mes yeux, c’est un devoir international de lutter contre cette spéculation sans nécessairement retomber dans les vieux mécanismes de vouloir réguler tout et son contraire. Des spécialistes reconnus en économie agricole proposent la création d’un fonds international d’un volume de 20 à 30 milliards de dollars, capable d’intervenir en période de prix excessifs en rachetant la moitié des volumes de froment, maïs et riz offerts sur le marché. Un fonds alimenté par une taxation des spéculations ayant pour conséquence l’augmentation excessive des prix des aliments.

    Si on ne parvient pas dans un monde globalisé à mieux réguler ce type de marché, on provoquera à terme que de plus en plus d’Etats vont œuvrer pour s’auto-approvisionner à l’extrême, étouffant tout commerce de produits agricoles et toute perspective de développement d’un nombre trop important de pays.

    Au moment où la Belgique assure la Présidence de l’UE, n’est-il pas opportun que la Région wallonne initie et encourage une politique humanitaire de l’U.E. visant à ce que toute l’Europe se positionne sur la question ? N’est-ce pas notre devoir moral de lutter plus activement contre toutes les formes de comportement de type génocide (même si ce n’est pas par des conflits armés que les hommes meurent mais par la faim) ? N’est-ce pas une occasion rêvée de se faire remarquer comme petite région au monde ayant initié sur le plan de l’U.E. un débat humanitaire de première importance ?
  • Réponse du 11/10/2010
    • de DEMOTTE Rudy

    La question de l'honorable Membre souligne parfaitement la situation préoccupante et, bien souvent, le drame de l'augmentation des prix alimentaires sous les coups de la spéculation.

    Cependant, pour ce qui est de la Belgique, les protagonistes de ce dossier qui sont en même temps les acteurs-clés habilités à définir et défendre une position sur ce plan au sein de l'Union européenne et sur la scène internationale, sont, respectivement : les Ministres fédéraux de l'Agriculture, de l'Economie, des Affaires étrangères et de la Coopération au Développement.

    Par ailleurs, ainsi que l'honorable Membre le sait, la participation de la Wallonie à l'exercice de la Présidence belge de l'Union est largement balisée par les formations du Conseil des Ministres de l'Union européenne qu'elle est amenée à présider durant ce second semestre, cela en vertu du « tour de rôle » agréé entre l'Etat fédéral et les entités fédérées. Ces formations du Conseil de l'Union européenne et les Ministres qui les présideront, au nom de la Belgique, seront les suivants :
    - Politique de Cohésion. En tant que Ministre-Président wallon, en charge de la coordination des Fonds structurels, j'occupe le siège de la Présidence dans les matières relevant de cette formation du Conseil ;
    - Industrie. C'est mon collègue, le Ministre wallon de l'Industrie, Monsieur Jean-Claude Marcourt qui préside ici les travaux de cette formation, au nom de la Belgique.

    Dans le cadre de ces formations du Conseil et des compétences politiques qui y sont attachées, mon collègue Jean-Claude Marcourt et moi-même, présentons les priorités de la Présidence belge, négociées au préalable dans le cadre de la concertation intra-belge.