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L'état des lieux du parc éolien wallon

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 6 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 24/09/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique
    Les éoliennes installées en Wallonie et qui fonctionnent ont une puissance théorique.

    Cependant, une éolienne ne commence à produire de l'électricité que pour autant qu'il y ait un vent soufflant à une puissance minimale et d'autre part au-delà d'une certaine puissance du vent, l'éolienne est mise à l'arrêt.

    En conclusion, le parc éolien wallon ne fournit qu'une partie de sa puissance théorique.

    En France, il a été calculé que le parc éolien ne fournissait que 22 % de sa puissance théorique.

    A-t-on réalisé une étude semblable en Wallonie ou à tout le moins l'a-t-on fait pour certaines éoliennes en activité ?

    Dans l'affirmative, quels sont les résultats connus ?
  • Réponse du 20/10/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Une éolienne est dimensionnée de manière à fournir sa puissance maximale, ou puissance nominale, pour une vitesse de vent précise donnée, qu'on peut appeler vitesse de vent nominale (Cette vitesse est choisie pour le dimensionnement de l'éolienne, généralement entre 10 et 15 mètres par seconde). Deux éoliennes de même puissance nominale pourront donc fournir par construction cette puissance à deux vitesses de vent différentes. Le choix de l'éolienne sera fait en fonction des conditions de vent et du lieu d'implantation.

    Si le vent à un moment est plus élevé que la vitesse de vent dite «nominale », la puissance fournie· par l'éolienne est limitée à sa puissance maximale. Si le vent augmente encore, l'éolienne se met en sécurité, et ne produit plus rien. À l'inverse, si le vent diminue en dessous de sa vitesse dite « nominale », la puissance fournie par l'éolienne diminue.

    Une année entière comporte 8.760 heures. Comme la vitesse du vent est éminemment variable, il est évident que l'éolienne ne produira pas sa puissance nominale pendant toute l'année. Les éoliennes sont en général choisies pour produire une énergie annuelle correspondant à environ 2.000 heures multiplié par la puissance nominale. Une éolienne de 2 MW (mégawatts) produira donc en moyenne 2 * 2.000, soit 4.000 MWh (mégawattheures). Cela ne signifie pas que l'éolienne ne fonctionnera « que » 2.000 heures par an. Elle fonctionnera plus fréquemment, produisant une puissance variable en fonction du vent.

    Si après un an d'installation, la production mesurée est effectivement de 4.000 MWh ou l'équivalent de 2.000 heures à puissance nominale, on dira que l'éolienne a fourni 2000/8760 ou 22,8 % de sa puissance théorique. Ce coefficient est appelé le facteur de charge (ou taux d'occupation) de l'éolienne. Sa valeur résulte donc au départ d'un calcul de dimensionnement technico-économique et du choix de l'éolienne. On peut encore dire qu'une éolienne de 2 MW présentant un facteur de charge de 22,8 % produira l'équivalent d'une installation de production de 456 kW ayant un facteur de charge de 100 %.

    Dans le cadre de sa mission de régulateur du marché de l'énergie, la Commission Wallonne pour l'Energie (CWaPE) dispose des données de production électriques par site de production éolien. Chaque année, ces données sont soumises à un rapport de contrôle annuel par une société de contrôle indépendante. La CwaPE ne fournit pas ces données confidentielles sous forme désagrégée.

    Cependant, sur base de l'expérience qu'elle a acquise en matière de suivi du marché de l'énergie, la CWaPE a établi le taux d'occupation moyen de l'éolien de puissance en régiçm wallonne à 23 %. Ce chiffre est d'ailleurs repris dans sa note CD-8f06-CWaPE-184 bis « les facteurs de réduction "k" à appliquer dix ans après l'obtention du premier certificat vert pour chaque filière de production d'électricité verte ». Ce chiffre reste une moyenne et peut varier de parc en parc (entre 20 et 28 %).