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La formation des chômeurs temporaires

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 32 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 06/10/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    On dit (souvent en guise de boutade) que le meilleur Plan Marshall wallon est conçu et initié à Berlin. En effet, notre économie est très largement tributaire de l’exportation vers d’autres pays, et en particulier aussi vers l’Allemagne qui se profile à l’heure actuelle de plus en plus comme une moteur économique européen. La grande question qui se pose est de savoir, si la reprise pronostiquée par le Bureau du Plan (+ 1,8 % pour 2010 et + 1,7 pour 2011) se traduit aussi sur le marché de l’emploi.

    Dans une interview à La Libre Belgique, le Vice-Président du Conseil supérieur de l’Emploi propose d’investir d’une façon plus importante dans la formation, et notamment dans la formation de chômeurs temporaires de façon à les aider à mieux se positionner sur le marché du travail une fois la crise arrivant à sa fin.

    Si la Belgique a mieux résisté que d’autres à la crise et aux pertes d’emplois que cette crise a généré, c’est entre autres parce que les patrons ont largement recouru au système du chômage temporaire (réduisant les heures de prestation plutôt que de licencier) et que ce mécanisme a été étendu aux employés.

    Seulement, le temps est venu de préparer ces travailleurs à rencontrer de nouveaux défis, de nouveaux jobs nécessitant de nouvelles compétences et qualifications. Si la reprise doit être durable et si elle doit se traduire non seulement par une croissance du PIB mais aussi par une reprise de l’emploi, nous devons initier des formations qualifiantes.

    Cela permet, d’une part ,d’éviter que des personnes frappés par le chômage temporaire glissent vers le chômage structurel. D’autre part, cela contribue à former la main d’œuvre dans les métiers caractérisés par une pénurie de travailleurs qualifiés (par une inadéquation entre l’offre et la demande).

    Il le dit expressément à l’égard des emplois verts comme il plaide en faveur de l’intégration des travailleurs immigrés dans le marché du travail (notamment via l’apprentissage de langes).

    Partageant l’analyse de Jan Smets sur ce point, il faudra lancer de façon très ciblée et en coopération avec les entreprises (qui disposent de fonds trop peu activés) ainsi que les syndicats des programmes de formation spécifiquement destinés aux chômeurs temporaires. Quelle est, l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ? Partage-t-il l’analyse de Jan Smets ? Quels sont les enseignements qu'il en tire ? Quels sont les programmes spécifiques de formation qu'il lance ?




  • Réponse du 17/11/2010
    • de ANTOINE André

    La formation des travailleurs en chômage économique est en effet un élément important de la politique d'emploi et de formation en période de crise.

    Dans ce cadre, il est important d'articuler les décisions prises au niveau fédéral et au niveau régional.

    Au niveau fédéral, le Gouvernement a décidé d'étendre le bénéfice du chômage temporaire aux contrats temporaires et intérimaires.

    Il a également instauré des mesures anti-crise, permettant aux employés de bénéficier d'une forme de suspension temporaire de l'exécution de leur contrat de travail similaire à celle des ouvriers.

    Enfin, les travailleurs en chômage temporaire, qu'ils soient ouvriers ou employés, ont depuis le mois de novembre 2009 également le droit de se former durant les périodes d'inactivité, ce qui n'était pas autorisé auparavant. Le recours à ces formations est de la responsabilité de l'employeur, qui peut bénéficier au niveau de leur organisation du soutien de fonds sectoriels ou du FOREM.

    Dans le cadre du Plan de Relance, le Gouvernement wallon a décidé en décembre 2008 d'octroyer au Forem une enveloppe de 480.000 euros pour permettre aux travailleurs en chômage économique de bénéficier d'une formation.

    L'approche choisie n'a pas consisté à définir à priori des programmes de formation, mais d'agir au cas par cas, en fonction des besoins des travailleurs concernés.

    Durant l'année 2009, le Forem a répondu à des demandes de 105 entreprises. Les formations ont concerné 658 travailleurs en chômage économique et 32.207 heures de formation ont été dispensées pour un cout total de 370.757 euros Les formations organisées concernaient essentiellement les domaines « industrie », « transport et logistique » et « management et commerce ». Les principales entreprises qui ont bénéficié de cette mesure sont Caterpillar, Carsid, la Sonaca et Arcelor.

    J'ai prévu dans le compte de réserve du Forem un budget complémentaire de 1.400.000 euros à répartir sur les années 2010 et 2011.

    Pour les 3 premiers trimestres 2010, le nombre d'entreprises bénéficiaires s'élève à 73 et la formation concerne 805 travailleurs et 50.266 heures. Les secteurs où les formations sont les plus demandées en 2010 sont les mêmes qu'en 2009 avec un reforcement de la part de l'industrie. Les principales entreprises ayant bénéficié de cette mesure ou dont le dossier est en cours d'instruction sont les mêmes qu'en 2009.

    Face à ce constat que le budget était fortement utilisé par des grosses entreprises, il a été décidé de le promouvoir aussi auprès des PME et TPE. La mesure relative au chômage temporaire des ouvriers étant structurelle et l'Onem ayant marqué son accord sur les formations des travailleurs pendant cette période, un nouveau dispositif favorisant la formation des populations touchées par la crise a été mis en place, leur prévoyant que les avantages octroyés aux demandeurs d'emploi en formation leur soient également accordés. Dès le 1er janvier 2011, une évolution de ce dispositif, pris en charge par le Forem et les centres de compétence, garantira aux PME ou TPE un accès simplifié à la mesure.

    Le Forem assurera également l'information des entreprises visées.