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La qualité du réseau de distribution d'eau

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 54 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 06/10/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
    Dans le tableau de bord de l’environnement, nous pouvons lire qu’en 2008, le rendement global du réseau de distribution wallon s’élevait à 71 %. Cela signifie donc que 29 % de la production d’eau se perd dans la nature et que ces 29% sont facturés aux consommateurs. En effet, le coût au m³ facturé intègre bien évidemment le coût de l’eau perdue dans les fuites des canalisations.

    Une politique tarifaire plus avantageuse pour les personnes à bas revenus serait certainement plus facile à mener si le réseau était plus efficace.

    Etant entendu que l’amélioration de la situation passe par le renouvellement des conduites, il va falloir intégrer l’amortissement du coût de l’investissement dans le prix du m³. Quel sera le montant de l'investissement à projeter pour les prochaines années? Quel est votre échéancier afin de rénover l'ensemble du réseau ? Quel sera l'impact de ces investissements sur le coût du m³ d'eau facturé aux consommateurs ?
  • Réponse du 22/10/2010
    • de HENRY Philippe

    Le rendement moyen du réseau de distribution proprement dit de la Wallonie est, pour une année climatique normale, de l'ordre de 70 %. Cela signifie que 30 % (environ 70 millions de m3) de l'eau mise à disposition des réseaux n'est pas facturée aux clients. Il ne s'agit pas pour autant uniquement de fuites sur les réseaux. Ces volumes non facturés se déclinent en diverses utilisations non comptabilisées comme l'eau prélevée par les services d'incendie, la protection civile ou les services des voiries des villes et communes pour curer les égouts ou nettoyer les voiries, l'eau utilisée par les distributeurs eux-mêmes pour nettoyer les châteaux d'eau et les réservoirs ou pour les purges du réseau nécessaires pour préserver la qualité de l'eau et celle destinée au rinçage des canalisations après travaux ou préalablement à la mise en service des nouvelles conduites.

    A tout cela, il faut ajouter les volumes non facturés « parasites » qui résultent de détournements frauduleux comme des branchements clandestins, des piquages avant compteur, des falsifications des compteurs ou encore des utilisations illégales des bouches et des bornes d'incendie ainsi que, même s'ils sont étalonnés et remplacés régulièrement, les erreurs de mesure des compteurs des clients. Il ne faut pas oublier les cas réguliers de canalisations arrachées lors de travaux ou ceux plus rares d'accidents d'exploitation comme des débordements d'ouvrages de stockage. Enfin, pour le reste, il s'agit bel et bien de fuites dans les réseaux de distributions consécutives à des ruptures de canalisations ou à la détérioration des joints, par exemple. À l'heure actuelle, il est encore difficile de chiffrer l'importance relative de chacun des postes. L'extrapolation à l'entièreté de la Région wallonne conduit à une estimation du volume total annuel de fuites de 30 à 35 millions de m3.

    L'amélioration continue du réseau de distribution est de l'intérêt et à charge de chaque fournisseur d'eau. Elle est bien entendu déjà répercutée dans le coût vérité à la distribution (CVD) chez tous les distributeurs. En ce qui concerne le plan d'investissement, 140 millions d'euros sont prévus par les trois principaux opérateurs wallons de production et de distribution d'eau pour 2010. À elle seule, la SWDE investit près de 100 millions d'euros par an dans l'amélioration et le renouvellement des ses installations dont 60 millions rien que les conduites de ses réseaux de distribution. Le taux courant de renouvellement de canalisations est d'environ 1 % et s'inscrit dans la moyenne européenne. Il en découle que la durée de vie d'un réseau de distribution d'eau est de l'ordre de 100 ans.

    Les distributeurs d'eau appliquent tous une politique active en matière de renouvellement raisonné de leurs canalisations basé sur l'analyse des dysfonctionnements et des facteurs de désordre sur les réseaux, sans nécessairement tenir compte de l'âge des conduites qui n'est pas en soi un élément pertinent pour décider de leur remplacement.

    L'objectif d'utilisation rationnelle de la ressource en eau, réaffirmé dans la Déclaration de politique régionale, vise donc à orienter les investissements toujours conséquents à consentir par le secteur vers la promotion de la qualité incontestable de l'eau distribuée en Wallonie et l'entretien d'un réseau de distribution sain, durable et sécurisé.