à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
L'Agence fédérale de contrôle nucléaire vient de publier son rapport 2009 relatif à la surveillance radiologique de la Belgique.
L'Agence indique que cette surveillance ne met en évidence aucun problème important.
Cependant, le rapport indique que l'analyse plus fine des résultats du programme de surveillance radiologique montre que, pour ce qui. concerne les eaux destinées à la consommation humaine à Fleurus, « une attention particulière doit être réservée aux teneurs en émetteurs alpha totaux, dont la plus grande contribution provient du 226Ra (naturel), qui dépassent parfois la valeur screening de 0,1 Bq/litre. Même si cela ne conduit pas à un dépassement de la DTl, ces eaux doivent être plus particulièrement contrôlées. Idéalement, il conviendra dans le futur de « remonter » à la source afin d'identifier le ou les captages à l'origine de ces concentrations trop fortes en radium ».
Autrement dit, l'analyse des échantillons prélevés à Fleurus révèlent de manière constante un taux de radioactivité trop important.
Y a-t-il un danger pour la population de Fleurus? Quel risque encourt celle-ci en cas de consommation régulière d'eau du robinet ? Comment s'explique cette radioactivité? Monsieur le Ministre envisage-t-il, d'une part, un screening « sanitaire » de la population fleurusienne et, d'autre part, une action pour réduire cette concentration? Enfin, que recommande-t-il aux consommateurs d'eau de distribution dans cette entité?
Réponse du 23/11/2010
de HENRY Philippe
La mesure de l'effet de la radioactivité totale dans l'eau potable se fait selon une approche en deux étapes: - une mesure des émissions globales en comparaison à des seuils de vigilance; - si un seuil de vigilance est dépassé, la dose totale indicative (DTI) est calculée et comparée à la norme européenne de 0,1 milli-Sievert par an.
Ce faisant, l'AFCN, autorité compétente pour la Belgique, applique déjà les instructions techniques les plus strictes en préparation et devant préciser la directive 98/83/CE relative à l'eau destinée à la consommation humaine.
Sur le réseau public de distribution d'eau à Fleurus, le seuil de vigilance est régulièrement dépassé mais la norme de la radioactivité ne l'est jamais. Il n'y a donc aucun danger pour les abonnés ni d'ailleurs pour les citoyens établis dans cette région.
L'eau y provient de nappe des calcaires du bord nord du bassin de Namur qui contient par endroit des concentrations naturelles en produits de filiation de l'uranium et notamment le Radium 226.
Une étude finalisée en 2007 par l'Institut Scientifique de Santé publique, en parfaite collaboration entre l'AFCN, les principaux producteurs d'eau potable belges et mon administration, avait déjà mis en évidence cette particularité géologique, qui requiert en effet des investigations complémentaires sur les différents captages sollicitant cette nappe.
Certains grands distributeurs d'eau comme la SWDE et VIVAQUA effectuent également des contrôles sur leurs principales ressources.
Lorsque l'annexe de la directive 98/83 concernant la radioactivité entrera en vigueur, il conviendra d'étendre les contrôles à l'ensemble des zones de distribution de Wallonie et mon administration s'y prépare.