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Les consultations pédopsychiatriques au sein des services de santé mentale

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 28 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 21/10/2010
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Les problèmes de santé mentale ont connu une augmentation croissante au cours dernières années et constituent un phénomène qui ne cesse de croître, avec notamment un nombre de jeunes de plus en plus élevés confrontés à des suivis médicaux liés à la santé mentale.

    Ce phénomène semble par ailleurs également toucher les enfants de manière de plus en plus précoce.

    Je souhaiterais dès lors poser les questions suivantes à Madame la Ministre.

    Dispose-t-elle de données chiffrées quant au nombre de consultations effectuées de manière annuelle dans le domaine de la pédopsychiatrie par les Services de santé mentale? Peut-elle me donner une répartition de ces chiffres par Province ?

    Dispose-t-elle également d’informations quant aux différentes pathologies qui font l’objet de consultations pédopsychiatriques au sein des Services de santé mentale ?
  • Réponse du 16/11/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    Les services de santé mentale sont répartis sur l'ensemble du territoire de la Wallonie. Il en existe au moins un dans chaque arrondissement, l'accent étant mis sur l'accessibilité de l'offre pour tout citoyen wallon. Cette offre se caractérise par son aspect généraliste.

    La spécificité de l'offre wallonne consiste tout particulièrement en ce qu'elle dispose d'une dizaine de services de santé mentale spécialisés dans la prise en charge des enfants. Ces équipes se composent notamment d'une consultation pédopsychiatrique et de thérapeutes dont la pratique est dédiée aux jeunes enfants (par exemple, la consultation logopédique).

    De manière plus générale, près de la moitié des consultants sont des enfants (environ 15.000 par an) et plus particulièrement des enfants qui fréquentent l'enseignement fondamental obligatoire.

    La finalité est de prévenir l'aggravation des troubles par une prise en charge précoce qui, en outre, touche l'ensemble du milieu familial. Le trouble de l'enfant peut aussi être un symptôme du mal-être de son entourage.

    En revanche, les enfants de moins de 6 ans et les adolescents fréquentent nettement moins les services de santé mentale.

    C'est une des raisons pour lesquelles la Wallonie soutient depuis trois ans déjà une recherche-action menée à Braine-l'Alleud par le Gerseau. Celle-ci effectue des interventions précoces, même avant la naissance, en relation avec le réseau de professionnels qui y adresse et y accompagne des familles et leurs petits enfants.

    Cette initiative montre que, comme pour la pédopsychiatrie, la prise en charge des tout-petits enfants requiert l'intervention d'équipes pluridisciplinaires et des modes thérapeutiques adaptés aux situations. C'est un investissement qui s'avère d'autant plus pertinent qu'il est précoce.

    L'offre destinée aux adolescents est plus diffuse parmi les services spécialisés: d'autres professionnels interviennent en leur faveur dès lors qu'ils apparaissent peu dans la consommation de soins des services de santé mentale. L'adolescence se caractérise également par le repli sur soi et la difficulté à exprimer ce qu'on ressent, en particulier à des adultes, les pairs leur étant préférés. Des initiatives plus pointues doivent leur permettre de trouver réponse à leurs préoccupations: je pense ici. par exemple, à l'initiative de l'asbl « un Pass dans l'Impasse » qui s'intéresse à la problématique suicidaire mais aussi à d'autres, telle celle du service de santé mentale de Verviers concernant les jeunes et l'abus d'alcool.

    Les pathologies ne sont actuellement pas répertoriées car il n'existe pas d'outil clinique sur la base duquel les enregistrer, contrairement aux adultes pour lesquels il est actuellement recouru à l'ICD la (outil de « Classification Internationale des Maladies », publié par l'OMS).

    Par ailleurs, les cliniciens se refusent à identifier les pathologies des enfants car il est prématuré dans la majorité des situations d'identifier une pathologie mentale chez ces jeunes patients, leur personnalité étant en construction et non encore fixée. Cette pratique de prudence me semble fondamentale.