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Le plan de gestion de la Berce du Caucase

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 75 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 22/10/2010
    • de GOFFINET Anne-Catherine
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine


    La Berce du Caucase est actuellement en pleine prolifération en Région wallonne. Elle colonise des milieux sauvages : le long des talus de chemin de fer, des autoroutes ou des fossés, dans les terrains vagues, mais aussi dans les prairies, les lisières, les prés, sur les berges des cours d'eau, en zones fraîches et humides, etc. Comme Monsieur le Ministre le sait, cette plante est très invasive et également nocive pour la santé.

    J'ai pris connaissance de l'action menée par le Service public de Wallonie afin de lutter contre la propagation et les nuisances occasionnées par la Berce du Caucase. J'ai également pu voir qu'un plan de gestion sera mis en place à travers la Wallonie dès 2011, en s'appuyant sur les données de l'inventaire en cours.

    Compte tenu de la vente libre de cette plante, il me semble qu'introduire ces plantes dans notre environnement constitue un motif d'incivilité en matière de conservation et de protection de la nature. Ne serait-il pas judicieux d'informer et de sensibiliser les citoyens afin d'éviter la propagation de cette espèce invasive ? Cela jouerait un rôle majeur dans le recensement. Cette campagne devrait être ciblée sur les jardineries, les paysagistes, les gestionnaires privés ou publics d'espaces verts, afin de stopper la vente et la plantation de cette variété.

    Par rapport à ces constats, j'ai plusieurs questions à soumettre à Monsieur le Ministre.

    Une campagne de sensibilisation est-elle menée actuellement ? Si oui, Monsieur le Ministre peut-il nous en détailler le contenu ?

    Peut-il me donner des informations quant au plan de gestion de cette plante prévu pour 2011 ?

    De plus, quelle attitude adopter face à la vente de la Berce du Caucase ? Des décisions ont-elles ou vont-elles être prises ?
  • Réponse du 29/10/2010
    • de LUTGEN Benoît

    A mon initiative, la Direction générale de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement vient en effet de lancer un plan de gestion coordonné contre la berce du Caucase à l’échelle de la Wallonie. Ce plan de gestion comprend deux étapes :
    - un inventaire des populations durant l’été 2010;
    - une gestion des populations répertoriées dès 2011.

    Un site internet et un dépliant téléchargeable ont été développés spécialement pour cette opération: www.wallonie.be/berce, de même qu’une adresse e-mail prévue pour toute question ponctuelle: bercegeante@gmail.com.

    Concernant la gestion, une implication de tous les gestionnaires (tant publics que privés) sera nécessaire pour garantir des résultats concluants. Les responsabilités de chacun, le cadre légal et l’organisation de la gestion (tant au niveau régional que local) sont actuellement en cours de réflexion afin de trouver le meilleur compromis entre efficacité et effort de gestion.

    En parallèle, d’autres projets ont également été développés afin de sensibiliser le public aux espèces invasives et afin de restreindre leur utilisation en vue de limiter les sources de nouvelles introductions dans la nature.

    J’ai ainsi pris l’initiative de préparer une circulaire qui a été adoptée par le Gouvernement wallon le 23 avril 2009. Cette circulaire vise à interdire toute utilisation d’espèce exotique envahissante dans le cadre des marchés publics en Wallonie. La circulaire liste les espèces invasives naturalisées en Belgique et susceptibles de causer un préjudice environnemental important (parmi lesquels figure la berce du Caucase). Cette liste a été établie avec le Forum belge sur les espèces invasives.

    Un projet Life+ (AlterIAS) est en cours: il est cofinancé par la Wallonie et la Commission européenne. Il a débuté en janvier 2010 et est destiné à attirer l’attention de l’ensemble du secteur horticole et du grand public sur les risques inhérents à l’utilisation de plantes ornementales invasives. Un code de conduite sera développé avec le secteur dans ce cadre. En effet, l’arrêt de la commercialisation nécessite avant toute chose une conscientisation et une acceptation de cette mesure. L'honorable Membre trouvera plus de renseignements concernant ce projet de sensibilisation sur le site internet www.alterias.be.

    Enfin, en ce qui concerne l’interdiction d’importation, d’exportation, de transit et de détention d’espèces invasives, cette décision relève du niveau fédéral. Selon mes informations, un arrêté royal devrait prochainement entrer en vigueur, mais ne concernerait pas les espèces déjà fortement implantées en Belgique.