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Les politiques en matière de ramassage scolaire

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 198 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 03/11/2010
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Tous les jours en Wallonie 73,84% des élèves du fondamental se rendent en voiture à l’école. Seuls 6% de ces jeunes prennent soit le bus soit le ramassage scolaire.

    Quelles politiques sont mises en place afin de changer les habitudes des élèves et surtout des parents ?

    Quelles sont les causes de ce choix ? Sécurité, manque de transport, … ?
  • Réponse du 19/01/2011
    • de HENRY Philippe

    1. Pourquoi les élèves n'utilisent-ils pas le transport scolaire ou le bus?

    Les éléments de réponses présentés ci-dessous sont issus des résultats des enquêtes sur la mobilité scolaire menées en Wallonie entre 2004 et 2009 (1).


    1.1. Les parents d'élèves du fondamental

    Au niveau des élèves du niveau fondamental, ce sont les parents qui évoquent les raisons pour lesquelles ils ne laisseraient pas leurs enfants utiliser ces modes de déplacement.

    Ceux-ci sont 38,3 % à indiquer refuser que leurs enfants utilisent le transport scolaire pour se rendre à l'école, et 70,9 % à refuser que leurs enfants se rendent en bus à l'école.

    Les principales raisons avancées pour le refus du TEC sont les suivantes:
    - les horaires ne correspondent pas;
    - cela prendrait trop de temps;
    - payant (2)
    - manque d'aménagements.

    Les parents évoquent également d'autres raisons telles que l'insécurité, la peur de laisser leur(s) enfant(s) se rendre seul à l'école, la volonté de les accompagner et de rencontrer les enseignants, ...


    1.2. Les élèves du secondaire

    Les élèves du secondaire évoquent les raisons suivantes lorsqu'on leur demande quels sont, selon eux, les freins à l'utilisation des transports en commun:
    - les horaires ne conviennent pas;
    - cela prend trop de temps;
    - c'est trop cher;
    - habitué au confort de la voiture;
    - ce n'est pas sécurisant;
    - ce n'est pas confortable.



    2. Quelles politiques?

    Quelques outils existent à ce jour:
    - réalisation de Plans de déplacements scolaires;
    - information en début d'année scolaire via les TEC sur les transports publics;
    - sensibilisation au vélo via le brevet.

    L'évaluation de la politique qui a été menée à l'occasion de la table ronde organisée en début d'année 2010 a montré que ces actions étaient cependant trop ponctuelles, isolées et pas assez mobilisatrices. Une telle approche éclatée ne permet pas de susciter suffisamment de changements de comportements. Ma volonté est d'intégrer ces initiatives les unes aux autres, les solutions deviennent efficaces lorsqu'elles sont concertées et cohérentes. Concrètement, nous allons favoriser les actions menées dans la durée et en profondeur. Notre rôle est d'encourager, de rassurer et d'accompagner chacun dans le changement de comportement de mobilité souhaité.

    Nous allons valoriser les outils existants, les développer, en créer de nouveaux, et intégrer l'ensemble de manière cohérente.

    La première étape visible de cette stratégie est "le Printemps de la Mobilité" Nous avons demandé à différentes associations spécialisées dans l'éducation à la mobilité et ayant une expérience de travail dans le milieu scolaire de nous proposer des "projets clé sur porte" à réaliser avec des communes et des écoles afin d'y faire évoluer significativement la réflexion et les pratiques de mobilité. Des projets qui visent à mobiliser et impliquer fortement les enfants mais aussi leurs parents, les enseignants, les écoles et les communes.

    En septembre dernier, un appel à candidatures a été lancé auprès des 262 communes wallonnes. L'appel a été transmis aux écoles. Les candidatures ont été reçues en novembre et la sélection s'est opérée mi-décembre.

    Une trentaine de projets de sensibilisation dans autant de communes et d'écoles se dérouleront de janvier à juin 2011. Nous médiatiserons ces actions durant la semaine du "Printemps de la Mobilité" du 9 au 13 mai prochain.

    Ces expériences seront évaluées ensuite. Durant l'année scolaire 2011 - 2012, j'envisage de reconduire un tel appel à projets et à candidatures.

    Parallèlement à ces actions de terrain et en s'appuyant sur ce travail, mon intention est également d'élaborer de manière concertée un nouveau « Cadre de Mobilité scolaire » qui:
    - soit mobilisateur des différentes « énergies » et ressources disponibles dans le but d'opérer un transfert modal;
    - (s')articule notamment les (autour des) différentes initiatives existantes, tant en matière de mobilité scolaire que des autres dynamiques d'Education relative à l'Environnement;
    - propose les adaptations à apporter aux outils développés à l'initiative du SPW;
    - définisse une stratégie de mise en œuvre progressive qui soit adaptée aux moyens (limités) dont dispose la région;
    - dans la mesure du possible, contribue à dégager des solutions aux dysfonctionnements du transport scolaire.

    Un appel d'offre pour une mission de consultance visant à nous aider dans l'élaboration de ce cadre sera lancé dans le courant du premier trimestre 2011.



    (1) Le bilan général des enquêtes sur la mobilité scolaire menées en Wallonie est téléchargeable sur le site Internet http://mobilite.wallonie.be : « Les enquêtes de mobilité scolaire. L'heure est au bilan. »
    (2) A nuancer étant donné que depuis les premières enquêtes, la politique en la matière a évolué: gratuité pour les enfants jusque 12 ans et 50 % pour les élèves de 12 à 18 ans.