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L'industrie alimentaire

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 63 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 05/11/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Il paraît que l’industrie alimentaire a moins souffert pendant la crise économique que le plupart des industries manufacturières. Et pourtant, la crise du lait reste encore très présente dans nos mémoires.

    Si l’industrie alimentaire wallonne est fortement caractérisée par le viande bovine, le lait et les boissons, elle a du subit une régression au second semestre 2009 reprenant timidement ensuite. Il parait que la régression a été moins forte qu’en Flandre. Monsieur le Ministre peut-il confirmer ? Cette tendance se traduit-elle également par une diminution de l’investissement dans le secteur ? Et par une diminution des emplois ?

    Quels ont été les secteurs qui ont été le plus frappés par la régression ? Entre-temps, cette régression a-t-elle pu être résorbée par l’ensemble des secteurs ?

    Où cette régression a-t-elle pu être constatée ? Est-ce qu’il s’agissait d’une régression linéaire partout : consommation interne, exportations inter-européennes, extra-européennes … ? Que faire pour regagner les parts de marché que nos industries ont perdues ?
  • Réponse du 14/12/2010
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L'industrie alimentaire est un secteur important et dynamique en Wallonie. Avec un chiffre d'affaires annuel qui avoisine les 6,8 milliards d'euros, 1.595 entreprises actives dans le secteur et 21.144 emplois, elle représente le troisième employeur industriel wallon.

    En 2009 cependant, son chiffre d'affaires a, pour la première fois depuis 9 ans, reculé de 4,1 %. Cette baisse qui succède à une hausse exceptionnelle du chiffre d'affaires en 2008 (9,8%), est la résultante de deux composantes: un effet prix et un effet volume. D'une part, les prix qui avaient enregistré une forte hausse en 2008 en raison de la flambée du cours des matières premières se sont repliés depuis le début de la crise, et d'autre part, les consommateurs ont diminué leur consommation. Par ailleurs, ceux-ci, vu le climat d'incertitude et les répercussions négatives de la crise sur le marché de l'emploi, ont épargné davantage.

    En termes de production et sur base annuelle, cela s'est traduit par une légère hausse en Flandre, alors qu'en Wallonie on enregistrait une baisse de 3% sur l'ensemble de l'année 2008. Cette régression a pu être constatée dans l'ensemble de l'Union européenne, mais également sur le marché international.

    Cette différence entre l'industrie alimentaire wallonne et flamande s'explique essentiellement par une différence de structure. On constate en effet une part proportionnellement plus importante dans l'industrie alimentaire wallonne du secteur de la viande bovine, de l'industrie laitière et de l'industrie des eaux minérales.

    En ce qui concerne les investissements de l'industrie alimentaire en Wallonie, ils ont été caractérisés par une chute de 15% en 2009. Toutefois, au cours des derniers mois, le degré d'utilisation des capacités de production tend à s'améliorer, les carnets de commande à se remplir et la confiance des chefs d'entreprise à augmenter, ce qui permet d'espérer, d'après la BNB, une hausse des investissements matériels de l'ordre 8% en 2010.

    En termes d'emploi, malgré la crise, les statistiques les plus récentes indiquent que le nombre de salariés est resté globalement stable et a même connu une légère croissance de 0,3% en juin 2009 par rapport à juin 2008.

    Au niveau du commerce extérieur wallon, si la valeur des exportations agroalimentaires wallonnes a connu une régression de 6 % en 2009, au cours du premier semestre 2010, les exportations agroalimentaires ont déjà renoué avec la croissance (5,8 %).

    En Flandre, les exportations de produits agroalimentaires ont subi une régression de 5,4 % en 2009, et la reprise semble moins marquée puisqu'elle n'atteint que 3,2 %.

    Quant aux mesures permettant de soutenir l'industrie alimentaire, soulignons le rôle important du Pôle Wagralim pour le secteur, qui a pour ambition de positionner les entreprises à la pointe de la compétitivité en Europe et de renforcer la dynamique de croissance de l'industrie. L'objectif est de créer près de 3000 emplois supplémentaires d'ici 10 ans.

    Il est important de maintenir une industrie alimentaire performante en Wallonie, celle-ci étant liée à toute une série d'autres secteurs économiques tels que l'agriculture, le. commerce de détail, l'industrie pharmaceutique, l'industrie chimique, le conditionnement ou la logistique, secteurs forts de la Région.