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La société d'intérim TRACE

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 91 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 10/11/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    La communication suivante a été adressée aux parlementaires :

    « Vous n'êtes pas sans savoir, la presse s'en faisant l'écho régulièrement, que Trace société d'intérim, de recrutement et de titres services dont la Région wallonne détient le capital à concurrence de 98% et occupant en Région Wallonne 900 personnes, est en grève depuis le 18 octobre 2010.
     
    Les raisons de ce mouvement du personnel sont :
    l'absence totale de politique et Direction commerciale. La société évoluant pourtant dans un secteur hyper concurrentiel;
    la perte récente de clients Grands Comptes;
    un système de management par la terreur de" la politique du diviser pour mieux régner ";
    des pertes financières lourdes pour la deuxième année consécutive.

    Malgré des tentatives de conciliation infructueuses tant auprès de chaque membre du Conseil d'administration que du Cabinet du Ministre Antoine, la nomination d'un Intérim Manager spécialisé en RH, le personnel , à ce jour, n'est toujours pas rassuré quant à la volonté de la Région wallonne de pérenniser son entreprise. ».

    Est-il vrai que la Région wallonne détient 98 % du capital de TRACE (société d'intérim, de recrutement et de titres services) ? Dans l’affirmative, quel est le rapport légal entre le Gouvernement wallon et TRACE ? Comment la Région wallonne est-elle représentée au sein de la société ?

    Les expéditeurs du message nous informent également, que le Cabinet de Monsieur le Ministre a été parfaitement informé de la situation et des doléances. Confirme-t-il  ? Dans l’affirmative, quelle est son analyse de la situation ? A qui revient-il d’agir pour remédier aux doléances  et pour assurer la pérennité de la société ? Quel est le rôle que le Gouvernement wallon, et en l’occurrence son Cabinet, vont pouvoir jouer ? Quelles sont les explications qui justifient l’absence de réaction de la part de son Cabinet (comme les expéditeurs l’ont déploré) ?
  • Réponse du 09/12/2010
    • de ANTOINE André

    Quelques préalables sont utiles afin d'appréhender correctement la situation de la société TRACE.

    Cette société a été constituée par décret en tant que société anonyme de droit privé, sans aucun privilège de l'autorité publique.

    Elle doit développer des actions d'insertion à destination des publics fragilisés et y affecter 80 % de ses bénéfices.

    Le décret prévoit encore que la Région wallonne doit détenir 80 % du capital.

    Actuellement, la Région est actionnaire à presque 100%.

    2009 a connu une perte de 1,4 million d'euros et les capitaux propres sont inférieurs à ce qu'ils étaient en 2003 (18,4 millions contre 18,7). La société est avant tout sécurisée par une trésorerie historiquement importante (plus de 9 millions). Elle devrait enregistrer une perte moins importante - mais néanmoins conséquente - 2010 : hypothèse qui ne pourra se vérifier que fin de l'année.

    En ce qui concerne le climat social, une réunion de concertation a, il est vrai, eu lieu en mon cabinet le lundi 18 octobre qui s'est à tout le moins ouverte sur un rapprochement des points de vue quant à la nécessité de réamorcer rapidement le dialogue social dans les structures ad hoc et de recruter d'urgence un DRH.

    Suite à une décision du conseil d'administration, un intérim manager est actuellement en charge de la direction des ressources humaines et le dialogue social semble se réamorcer. Le travail a par ailleurs repris dans toutes les agences.

    Même si le conflit social semble résolu, les difficultés de la société ne peuvent toutefois que préoccuper la Région en tant qu'actionnaire. Mais TRACE dispose d'un conseil d'administration doté des compétences et de la légitimité prévue par le code des sociétés. C'est donc d'abord aux organes de gestion, dûment constitués, qu'il incombe de résider aux destinées de la société.

    Enfin, je n'exclus donc pas qu'il faille réfléchir à une modification des balises décrétales de la société, pour que celle-ci puisse assumer, de manière décomplexée, sa position dans un environnement concurrentiel qui lui impose évidemment une obligation non pas de moyens mais de résultats.

    En fonction des résultats financiers futurs de la société, cette réflexion pourrait être menée ultérieurement.