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La préparation des négociations internationales sur le climat de Cancun

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 25 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 22/11/2010
    • de DESGAIN Xavier
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon


    Du 29 novembre au 10 décembre se tiendra la 16ème COP (Conference of parties), l’organe officiel décisionnel de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (1992) et son Protocole de Kyoto (1997).

    La première « période d’engagement » du protocole de Kyoto se terminant en 2012, l’objectif principal de la conférence sur le climat de Cancun devrait être de trouver un accord entre tous les pays sur ce que sera l’après-2012 : quels objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES), sous quelle forme et pour quels pays ? Quels mécanismes pour atteindre ces objectifs ? Comment favoriser la mise en place de mesures d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement ? Devrait, car tout porte à croire que si des avancées devaient avoir lieu, nous ne serions pas encore proches d’un nouveau traité international en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

    Rappelons que l’enjeu est crucial puisque les émissions mondiales de GES doivent commencer à décliner le plus rapidement possible (et en tout cas pour 2015 au plus tard) afin d’éviter que les conséquences des changements climatiques soient dramatiques et irréversibles.

    Les négociations de l’année dernière n’ont malheureusement pas apporté les résultats tant attendus par la Communauté internationale. L’espoir de Copenhague était de trouver un successeur plus ambitieux au Protocole de Kyoto, c’est-à-dire un traité comportant des objectifs de réduction d’émissions de GES (pic d’émission avant 2015, réduction d’au moins 50% en 2050), le financement des mesures d’atténuation et d’adaptation pour les pays les plus pauvres et vulnérables, un caractère contraignant et, enfin, un calendrier. Nous le savons, il n’en a rien été.

    Au-delà d’une Conférence mondiale sur la lutte contre le réchauffement climatique – contre lequel tous les pays ont réitéré leur volonté de lutter et l’accord de Copenhague(1) le rappelle –, la conférence était aussi celle de la redéfinition du leadership mondial, quelque peu délaissé par les Etats-Unis dans ce domaine au profit ( ?) de l’Union européenne. Force est de constater que la conclusion du sommet laisse augurer d’une gouvernance mondiale redéfinie : ce sont les Etats-Unis et la Chine qui ont défini les grandes lignes de l’accord avec le Brésil, l’Afrique du Sud et l’Inde. L’UE ne faisait pas partie de ce cercle (cinq pays, comme les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et a été contrainte d’y adhérer, sans s’être vraiment concertée.

    L’absence d’un accord suffisamment concret à Copenhague, et l’insuffisance du total des engagements annoncés par les pays participants pour répondre aux recommandations du GIEC, rendent extrêmement difficile le scénario de voir entrer en vigueur un nouvel accord avant la fin de la première période d’engagement de Kyoto, ce qui provoquera une rupture mettant en péril la possibilité de préserver le climat.

    Dans ce contexte, les négociations de Cancun sont tout aussi importantes et doivent contribuer à mieux définir les termes d’un accord futur, et ce d’autant que les négociations sur certains aspects déjà bien débattus à Copenhague pourraient aboutir.

    Je souhaite donc demander à Monsieur le Ministre-Président s’il partage cette analyse de l’état des lieux des négociations internationales sur le climat, comment il voit l’évolution de ces négociations, sur le rôle que l’Union européenne et notre pays peuvent jouer dans ce cadre. En effet, une bonne analyse de la situation globale de ces négociations et un bon positionnement peuvent avoir une influence sur les relations que la Région peut avoir avec certains pays avec lesquels elle estime devoir entretenir des liens privilégiés.

    A ce propos, Monsieur le Ministre-Président peut-il me faire le point sur les programmes de coopération menés par la Région wallonne avec les pays en voie de développement sous cet angle ? Certains de ces programmes intègrent-ils des préoccupations environnementales, et plus particulièrement en matière d’aide à la lutte contre le réchauffement du climat et en matière d’adaptation au changement climatique, qui pourraient être stratégiques pour certains pays avec lesquels notre Région entretient des liens privilégiés ? Si oui, lesquels ?

    Monsieur le Ministre-Président peut il également me détailler les actions menées dans cette matière dans le cadre de la présidence belge du Conseil des Ministres de l’Union européenne ?

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    (1) On emploiera ici le mot « accord » avec toutes les réserves nécessaires
  • Réponse du 06/12/2010
    • de DEMOTTE Rudy

    La question de l'honorable membre relève davantage de mon collègue, le Ministre Philippe Henry. Je l'invite dès lors à réorienter sa question.