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"l'heure d'hiver est-elle une perte d'énergie ?"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 94 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 23/11/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « L'Echo » des 30, 31 octobre et 1er novembre 2010, titrait en page 44 : « Changer d'heure, une perte d'énergie ? ».

    Le 1er novembre 2010, la Wallonie est passée à l'heure d'hiver « Pour économiser de l'énergie ou pour en perdre ? » titrait M. Frédéric Rohart dans « L'Echo ».

    Selon cet article, une étude américaine réalisée en 2008 concluait que le changement d'heure du printemps entraînait une augmentation en besoins de chauffage le matin et de l'utilisation des climatiseurs les soirs d'été et que la surconsommation énergétique atteindrait ... 1%.

    Comme l'exprime l'article, aucune étude récente n'a été faite sur le sujet en Belgique.

    Pour quelles raisons la Wallonie ne réalise-t-elle pas une étude à ce propos?

    Toujours selon cet article, le changement d'heure de printemps ou d'hiver n'a pas d'impact significatif en matière énergétique.

    Lorsque la Commission européenne a sollicité en 2007 l'avis de la Belgique, celle-ci s'est proposée en faveur du maintien du régime actuel. .. comme l'exprime le journaliste de L'Echo: « Pour le dire vulgairement, on s'en fout ... ».

    Très clairement, cette initiative suscitée par l'Europe a-t-elle ou non des effets positifs ou négatifs pour la consommation énergétique de la Wallonie?
  • Réponse du 15/12/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    L'heure d'été est un système qui consiste à ajuster l'heure officielle d'un pays, en ajoutant généralement une heure par rapport au fuseau horaire pour une période allant du printemps jusqu'à la fin de l'été. Ceci a pour effet de repousser l'heure à laquelle on voit le soleil se lever et se coucher. Cette mesure est principalement utilisée dans les régions tempérées, où les variations saisonnières de luminosité rendent la mesure pertinente. Pour la Belgique, un décret de 1996 établit l'heure d'été pour la période du dernier dimanche de mars au dernier dimanche d'octobre.

    L'intérêt de l'heure d'été réside, selon ses promoteurs, dans les économies d'énergie qu'elle est censée permettre afin de profiter plus tard de la lumière solaire pendant la période estivale.

    La directive 2000/84/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 janvier 2001 fixe les périodes d'heure d'été pour une durée indéterminée. En application de l'article 5 de cette directive, un rapport sur les incidences de l'heure d'été sur les différents secteurs concernés a été publié en 2007 par la Commission européenne. Ce rapport indique que ce régime tel qu'instauré par la directive reste approprié et rappelle que le maintien de l'heure d'été en Europe est également motivé par le confort des loisirs en soirées estivales. Ce dernier constate également que le régime actuel ne constitue pas un sujet de préoccupation dans les États membres de l'Union européenne et qu'il n'existe pas d'impact négatif identifiable sur les secteurs économiques les plus concernés.

    En France, une enquête de 2005 menée sur les conditions de vie et les aspirations des français par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC), indique des positions favorables ou indifférentes à l'heure d'été. Selon une nouvelle étude publiée en mars 2010 et réalisée pour le compte de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) actualisant les économies d'électricité et évaluant plus précisément l'influence des usages du chauffage et de la climatisation à l'horizon 2030, le changement d'heure a permis d'économiser en 2009, 440 GWh en éclairage, soit la consommation d'environ 800.000 ménages. À l'horizon 2030, les économies d'énergie engendrées par le régime d'heure d'été subsisteront même si le gain aura diminué en raison du développement de technologies d'éclairage toujours plus performantes dans l'habitat. En ce qui concerne les usages thermiques, même si les économies liées au changement d'heure restent modestes et difficiles à évaluer aujourd'hui (sur la climatisation tertiaire: de l'ordre de 70 GWh en 2009), un gain de 130 GWh pourrait être attendu en 2030 à condition que des systèmes de régulation automatique - thermostat ou régulation horaire - soient réinstallés pour respecter les consignes de température.