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La base aérienne de Florennes

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 31 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 22/11/2010
    • de BORSUS Willy
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    De très sérieuses inquiétudes se sont fait jour concernant l'avenir de la base aérienne de Florennes. notamment à la suite de déclarations effectuées par le commandant de la base.
    Il semblerait que le Ministre de la Défense ait aujourd'hui assuré que la fermeture n'était pas à l'ordre du jour et que, au contraire, des investissements de l'ordre de 4,28 millions d'euros étaient prévus. Ces déclarations n'ont pas dissipé le malaise et l'inquiétude.
    Récemment de nombreux mandataires fédéraux, régionaux et locaux se sont réunis pour analyser cette situation et exprimer leurs craintes.
    Etant donné l'importance stratégique, économique, en termes d'emplois directs et indirects, d'image pour la région de Florennes et pour l'ensemble de la Wallonie, j'aimerais sensibiliser Monsieur le Ministre à ce dossier.
    Lui est-il possible, dans le cadre, de l'exercice de ses fonctions et des relations entre la Région wallonne et l'autorité fédérale, actuelle ou future, de relayer cette préoccupation et d'oeuvrer à la préservation de la base de Florennes et à son développement dans l'avenir?
    Quelles sont les actions que Monsieur le Ministre compte entreprendre à cet égard?
  • Réponse du 06/12/2010
    • de DEMOTTE Rudy

    La question de l'honorable membre pose parfaitement les données du problème et je partage la même position sur ce dossier. Ce n'est, en effet, pas l'intérêt d'une province qui est concerné ici, encore moins celui d'un parti, c'est véritablement l'intérêt wallon qui est en jeu.

    La question de l'avenir de la base de Florennes - et, sans doute, plus largement, de la place de la Wallonie au sein de la défense - nous interpelle et nous réunit tous.

    La compétence étant fédérale, nous nous trouvons au même niveau d'information.

    J'ai pris connaissance avec grande attention des réponses du Ministre fédéral de la Défense interpellé, le 20 octobre, en commission de la Chambre. Pour lui, je cite ses propos :

    « La fermeture de la base de Florennes n'est pas à l'ordre du jour. Par contre, j'ai demandé d'autres études en vue d'investissements à la base pour un montant total de 4 280 000 euros. Ma décision est de maintenir la base ouverte. Tous les moyens nécessaires ont d'ailleurs été prévus ».

    Le Ministre De Crem a estimé devoir ajouter que, je cite toujours : « les propos tenus par le commandant de Florennes ne sont que du bavardage» ... Et que nous aurions été «  mal informés par quelqu'un qui a raté l'occasion de se taire ».

    Je glisse sur ces derniers commentaires qui - soulignons-le - ont été mal reçus par les députés francophones qui interrogeaient le Ministre.

    Mais je prends acte que le Ministre fédéral responsable de la matière a déclaré :
    - que la fermeture de la base de Florennes n'est pas à l'ordre du jour;
    - que sa décision est, au contraire, de maintenir la base ouverte;
    - et que tous les moyens nécessaires ont été prévus en ce sens;
    - ce qui implique des investissements actuellement à l'étude.

    Ces affirmations sont évidemment beaucoup plus importantes que le simple fait de dire que le Gouvernement fédéral ne peut prendre de nouvelles décisions de fermetures en période d'affaires courantes. Car il s'agit, ici, d'engagements fermes de maintien et d'investissement. Je le redis, prenons-en acte ... Justement pour veiller à leur respect.

    Car - je ne fais pas de procès d'intention au Ministre De Crem - mais j'entends aussi, comme vous, que des inquiétudes persistent.

    Et la décision de mutation anticipée du Colonel Gennart - comme la volonté de l'exclure des cérémonies de son corps - est, en cela, un nouvel élément interpellant.

    Là encore, je n'ai pas tous les éléments pour juger puisque la question relève exclusivement du fédéral. La décision est, notamment, en cours d'examen par le Conseil d'Etat qui s'est prononcé, en référé, pour suspendre les mesures immédiates prises à l'encontre du Colonel Gennart.

    Ceci étant, il existe, toutefois, suffisamment d'interrogations pour que le Gouvernement wallon partage totalement l'appel à la vigilance de l'honorable membre. Un appel qui s'adresse, bien entendu, d'abord, à nos représentants au niveau fédéral. Au sein du Gouvernement Leterme comme au sein du Parlement.

    C'est d'ailleurs dans une parfaite unanimité que les représentants de nos quatre partis ont interrogé le Ministre De Crem, le 20 octobre dernier.
    - PS : Patrick Moriau et Valérie Déom;
    - MR : Denis Ducarme et Patrick Clarinval;
    - cdH : Christophe Bastin;
    - Ecolo : Juliette Boulet.

    C'est évidemment à ce niveau que doit être mené le combat de première ligne.

    Ceci étant, je confirme que le Gouvernement wallon est pleinement sensibilisé à la question. Parce qu'au-delà de la problématique militaire, il s'agit d'une question aux implications socio-économiques très importantes, qui doit aussi être appréhendée comme telle. Nous suivrons donc avec une attention particulière la manière dont ce dossier évoluera. Pour nous assurer que les engagements soient bien respectés. Ce qui implique la non fermeture mais, bien au-delà, la confirmation des investissements requis pour maintenir la base de Florennes à condition d'assumer pleinement ses importantes missions.
    J'ai pris connaissance des demandes de précision formulées à ce propos à la Chambre avant la Toussaint. Au niveau wallon, nous conservons, bien entendu, le cas échéant, la possibilité de saisir les mécanismes mis à notre disposition par notre système fédéral. Ce qui pourrait aller jusqu'à l'activation d'une procédure en conflit d'intérêt, si des décisions effectives contraires aux engagements devaient être prises. Cela dit, l'honorable membre sait comme moi que, dans le cadre des compétences exclusives d'une entité, ces mécanismes se limitent au champ de la conciliation politique, avec les limites que cela implique. Et donc le terrain d'action le plus efficace doit demeurer évidemment celui de la décision qui est, en l'occurrence, fédérale. C'est donc, d'abord, à ce niveau que la mobilisation doit être générale.

    Pour le reste - je le répète - le Gouvernement partage pleinement la sensibilisation de l'honorable membre à ce dossier et son appel à la vigilance.