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Les biocarburants

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 127 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 25/11/2010
    • de SENESAEL Daniel
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Les pays européens projettent de parvenir d'ici 2020 à ce que l'énergie renouvelable intervienne pour au moins 10% dans le transport. L'UE cherche donc à favoriser l'utilisation d'agro-carburants. Des scientifiques britanniques pointent des risques en la matière et de nombreuses organisations environnementales leur emboîtent le pas.

    D'après une analyse sur les besoins en agro-carburant, il ressort qu'il faudrait une surface équivalente à deux fois la Belgique pour satisfaire cette demande d'énergie renouvelable, ce qui devrait stimuler une fois de plus la destruction de forêts tropicales, affirment ces organismes. Par ailleurs, ils déclarent que cette politique entraînerait davantage d'importations et donc pollueraient davantage.

    Quel est l'avis de Monsieur le Ministre sur la question? Que pense-t-il des plans européens de production d'énergie renouvelable?

    Quelle est la stratégie en la matière en Wallonie? Où en est-on dans le développement de ces agro-carburants?

    Le CRA- W mène-t-il des recherches sur les biocarburants de deuxième et troisième génération?
  • Réponse du 17/12/2010
    • de LUTGEN Benoît

    Le passage à des sources d’énergie renouvelables est le résultat de décisions stratégiques basées sur la nécessité de réduire notre dépendance à l’égard de sources d’approvisionnement énergétique, et sur la réduction de la contribution des énergies fossiles aux émissions de gaz à effet de serre et par conséquent au changement climatique global.

    Dans ce contexte, l’Autorité fédérale vient récemment de présenter son plan de mise en œuvre des décisions européennes visant à intégrer d’ici 2020 un minimum de 10 % d’énergies renouvelables dans le transport.

    Les carburants d’origine agricole sont une solution, mais pas la réponse unique. La position wallonne a toujours été de donner la priorité à l'alimentation. La production de biocarburants à partir de matières premières agricoles issues de nos cultures a toujours été vue comme un débouché alternatif qui permettait d'augmenter la demande ou de compenser la perte de certains débouchés.

    Le plus important est de soutenir la recherche et d’encourager l'évolution de la production afin que cette dernière développe, rapidement, de meilleurs rendements au départ de déchets verts et/ou de produits ligneux moins nobles.

    Ainsi, je soutiens financièrement (475.000 euros) l’ASBL Valbiom dans ses activités de coordination et de promotion de la recherche et de développement de biocarburant menées conjointement par la faculté d’Ingénierie biologique, agronomique et environnementale de Louvain-la-Neuve, la faculté Agro Bio Tech de l’ULG à Gembloux et le CRA-W.

    Des recherches sont menées notamment en matière de bio raffinage qui consiste à valoriser les matières premières alimentaires ou non, d’une part, par le fractionnement (cracking) en produits de haute valeur et, d’autre part, par la valorisation des résidus en produits énergétiques (biogaz, biocarburant).

    Par ailleurs, en suite d’une première étude théorique menée à Louvain-la-Neuve, le CRA-W mène une recherche de valorisation énergétique des déchets agricoles. Le projet Bioetha2 (785.900 euros) évalue la pertinence, vise à optimiser les itinéraires phytotechniques et caractérise les composés cellulosiques et hémicellulosiques de plantes cultivées dans une finalité énergétique. Le projet est en cours.