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Le gaspillage alimentaire

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 46 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 29/11/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le gaspillage alimentaire commence par le choix des produits et de leurs quantités en magasin. On estime, le gaspillage alimentaire à 175 euros par an. Le CRIOC a relevé que, 9 fois sur 10, les aliments qui sont jetés le sont par sécurité et hygiène.

    175 euros par an, c’est beaucoup, notamment pour les ménages à petit revenu. Il s’agit évidemment d’une moyenne. Intégrant l’écart-type dans la statistique, on tournera entre 100 et 250 euros par an, suivant le ménage.

    Quelles sont les observations de Madame la Ministre du côté des ménages à petit revenu ? A revenu d’intégration sociale ? Comment sensibiliser les commerces et les consommateurs afin d’éviter l’insécurité et la crainte d’un manque d’hygiène ?

    En tout, le CRIOC dénombre 15 kilos de nourriture gaspillée par habitant et par an. En période de fêtes, et spécifiquement au nouvel an, 13% de nourriture sont jetés, soit deux fois plus que les autres jours.

    N’est-ce pas un moment privilégié pour sensibiliser les citoyens par rapport au gaspillage de nourriture pendant les fêtes ? En soutenant éventuellement la campagne du CRIOC qui a réalisé des fiches et des conseils pour orienter les consommateurs « vers les bons gestes » ?
  • Réponse du 21/12/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    J'ai pris connaissance des différentes études du CRIOC en matière de gaspillage et notamment de celle que l'honorable membre cite à l'appui de sa question. Force est de constater que le CRIOC est plutôt actif sur le sujet. Les conclusions de ces différentes études, font apparaître que : « les pratiques commerciales n'invitent pas au gaspillage mais bien à l'achat. Le gaspillage survient dès que ces achats ne correspondent pas en quantités et qualité aux besoins des ménages ou à leurs capacités de stockage des aliments dans de bonnes conditions. Il est tentant de faire peser le poids de la responsabilité du gaspillage sur les ménages. »

    La prévention se situe donc bien en amont du consommateur...

    La protection des consommateurs relève de l'Etat fédéral et la promotion de la santé et de l'hygiène indispensables au maintien et à la préservation de la santé relèvent de la politique menée par la Communauté française.

    Cela étant, une série d'initiatives font l'objet d'une reconnaissance ou d'un financement régional en matière d'action sociale et de santé afin de sensibiliser les personnes aux règles élémentaires d'hygiène alimentaire.

    Ceci se traduit très concrètement par l'intervention au quotidien des acteurs psycho-médico-sociaux dans les familles. A titre d'exemple, l'aide familiale joue à cet égard un rôle extrêmement important : elle pénètre dans les foyers, observe et propose des services adaptés à chaque situation, y compris en matière de gestion des ménages et de leur alimentation ou de leurs achats.

    Les médecins généralistes des associations de santé intégrées s'associent aux autres membres de l'équipe ou aux acteurs du réseau local pour développer des activités de santé communautaire autour de l'hygiène et de l'alimentation.

    Le gaspillage alimentaire est aussi à l'origine de la création des banques alimentaires. Il arrive, aux différentes étapes de production et de distribution des denrées alimentaires, qu'il y ait des excédents ou surplus, invendables ou invendus, mais toujours consommables. Dès lors, ces excédents sont redistribués sous forme de colis gratuits ou à prix nettement réduits aux personnes démunies.

    Enfin, Inter-Environnement Wallonie qui bénéficie notamment d'un financement à charge du budget de la santé régionale, vient de lancer un projet dénommé «  GreenCook » . L'objectif est de « réduire le gaspillage alimentaire et faire de la zone d'Europe du Nord-Ouest un modèle de gestion alimentaire durable». Le travail se fonde sur le rapport du consommateur à la nourriture grâce à un partenariat multisectoriel. GreenCook ambitionne de créer un effet levier, en générant une dynamique mobilisant l'ensemble des acteurs de l'alimentation et jetant des ponts inédits avec les domaines de la santé, de l'action sociale, du développement économique. Son partenariat diversifié entend démontrer la plus-value de l'action commune et transversale, et influencer les politiques communautaires, pour faire émerger un nouveau modèle européen d'alimentation durable.

    Cette opération vise à diminuer les impacts négatifs du gaspillage : pour les ménages (dépenses inutiles), pour les collectivités (surproduction de déchets à traiter, augmentation des coûts), pour l'environnement (utilisation de ressources et pollutions inutiles), pour l'économie (chute des prix). Elle vise à réapprendre au consommateur à respecter la nourriture et celui qui la produit, à retrouver le plaisir de manger sain, à redécouvrir les savoir-faire culinaires, à optimiser la présentation, le stockage et la conservation de la nourriture.