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L'ouverture du projet pilote TADAM

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 50 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 29/11/2010
    • de MOUYARD Gilles
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le centre TADAM ouvrira bientôt ses portes à Liège. Il s’agit d’un projet-pilote sur la question de la toxicomanie « sauvage », une première en Belgique. Les initiateurs du projet résume le principe comme tel : « consommer de l’héroïne avec un encadrement et des conditions sanitaires adéquates, plutôt que de se l’injecter ou de la fumer dans la rue ».

    Les 200 patients sélectionnés seront invités à prendre leur dose deux fois par jour sous suivi médicale pendant une durée d’un an maximum.

    Les résultats du projet-pilote seront analysés par le Fédéral en vue d’une possible généralisation du concept.

    La Région wallonne est-elle partenaire du projet-pilote ? Quelle est la position du Gouvernement wallon sur le concept de ces centres de suivi « actif » ?

    L’éventualité d’une multiplication de l’initiative en cas d’évaluation favorable du projet pilote est avancée, en quelle mesure celle-ci est-elle imaginée ? Dans les grandes villes ? En fonction d’un seuil prédéfini ? Les services de Madame la Ministre seront-ils partie à cette évaluation ?
  • Réponse du 21/12/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    Tout d'abord, il s'avère utile de clarifier certaines informations et certaines notions relatives au projet pilote « Tadam », tant il constitue un dossier complexe et délicat.

    Ce projet pilote n'est autre qu'une étude expérimentale scientifique et clinique de traitement assisté à la diacétylmorphine. Elle vise à étudier dans quelle mesure cette possibilité de traitement pourrait rentrer, aux côtés des traitements de substitution ou autres, dans l'offre de traitement.

    Cette alternative est envisagée pour un public particulier. En effet, elle vise les personnes souffrant d'une toxicomanie grave à l'héroïne. Il s'agit donc des personnes présentant une dépendance importante, des complications médicales et une destruction sévère des liens sociaux. Elle s'adresse également à des personnes chez qui les approches thérapeutiques classiques ont échoué.

    En outre, cette étude a été confiée par l'autorité fédérale à différents opérateurs. D'une part, elle a été confiée à l'Université de Liège pour le volet sélection des patients, ainsi que pour le volet scientifique d'évaluation et d'autre part, à la Fondation privée TADAM pour le volet clinique qui concerne l'administration de la diacétylmorphine. Comme il s'agit d'une étude avec groupe témoin, seuls 100 patients seront traités par ce produit, les 100 autres personnes se verront, elles, proposer des prises en charges habituelles, essentiellement les substitutions à la méthadone ou à la buprénorphine. Un encadrement psycho-social sera proposé aux deux groupes de patients.

    Il ne s'agit donc pas d'une simple salle de consommation encadrée. Par ailleurs et bien évidemment, toutes les conditions sanitaires d'administration sont garanties dans la présente étude.

    Il ne s'agit pas non plus d'opposer ou de mettre en concurrence une administration d'héroïne « sauvage » ou « de la rue » à une administration que d'aucuns pourraient qualifier « d'hygiénique », étant « encadrée » par des professionnels du soin.

    Ce projet poursuit une logique de soin. Autrement dit, les objectifs concernent la stabilisation des patients, afin de réduire les risques pour leur santé d'abord et ensuite, la possibilité de les orienter vers des circuits habituels d'aide et de soins. Ces objectifs sont prioritaires. De plus, dans le cas présent, il s'agit de répondre scrupuleusement au protocole clinique approuvé.

    Toute cette démarche sera soumise à une évaluation scientifique qui a, comme déjà évoqué, été confiée par l'autorité fédérale à l'Université de Liège et plus particulièrement aux Professeurs Ansseau et Lemaître des facultés de médecine et de droit.

    La Région wallonne apporte un soutien à la Fondation Tadam, essentiellement en vue d'assurer l'activation du réseau des associations partenaires. Parmi ces partenaires, on compte des services spécialisés dans la prise en charge de tels patients, services agréés et subventionnés par la Région wallonne. Ces services, appelés centres référents, ont toute leur importance dans le processus car il est essentiel de maintenir le lien avec les patients.

    La Région wallonne a été invitée à participer à un comité d'accompagnement local qui regroupe également d'autres autorités publiques particulièrement impliquées dans ce projet.

    En l'absence des résultats de l'évaluation de cette étude clinique, il me semble prématuré d'annoncer ce qui pourrait en advenir ultérieurement, d'autant que de multiples paramètres interviennent.

    Pour l'heure, et nous en sommes là, l'ouverture du centre de traitement assisté, organisé par la Fondation Tadam, semble imminente, étant donné qu'au niveau belge, toutes les conditions administratives sont désormais remplies.