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"la première priorité n'est pas l'environnement"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 264 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 29/11/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    D'après le CRIOC : « La protection de l'environnement n'occupe que la troisième place dans les esprits des Wallons. Leur première inquiétude étant l'éclatement de la Belgique suivi du chômage et de la pauvreté qui occupent la deuxième place. On peut donc en déduire que la crise politique et économique passent avant les préoccupations environnementales, ce qui était déjà le cas en 2009. Ce qui ne veut pas dire non plus que les wallons ne se soucient pas de la dégradation de l'environnement. Bien au contraire, 8% des Wallons citent la dégradation de l'environnement comme sujet d'inquiétude, soit deux fois plus qu'en 2009. ».

    Néanmoins, l’étude du CRIOC illustre que les efforts fournis sont majoritairement visibles dans quatre domaines : le tri des déchets, les économies d'énergie, l'eau du robinet et en matière de mobilité.

    Il est évident que les résultats d’un baromètre de ce genre diffèrent selon l’actualité du jour. Les mêmes questions posées dans des moments différents marqués par des catastrophes environnementales différentes ne donnent pas toujours le même résultat. L’étude est donc à prendre avec prudence.

    Mais elle traduit quand même une réalité qui doit nous préoccuper dans la mesure où nos politiques en matière d’environnement risquent de ne pas être comprises, voire acceptées par le citoyen – dont l’accord est nécessaire si notre politique doit atteindre les objectifs posés.

    Il me semble donc que des efforts de prise de conscience collective sont encore et bien nécessaires si nous voulons réorienter le comportement de tout un chacun vers un respect plus strict de l’environnement.

    Quels sont les projets de Monsieur le Ministre en la matière ? Est-il possible d’intensifier la coopération avec les organisations du consommateur ? Ces organisations me paraissent comme partenaires privilégiés pour développer l’éco-consommation. Dans quelle mesure le département de Monsieur le Ministre peut-il aider l’action du CRIOC qui œuvre au quotidien pour « éduquer le consommateur » dans le sens de l’éco-consommation ?
  • Réponse du 06/01/2011
    • de HENRY Philippe

    L'étude du CRIOC sur les comportements de la population fait partie des activités de son observatoire des représentations, attitudes et pratiques d'éco-consommation. Cet observatoire, subsidié, a pour but d'évaluer les efforts fournis en matière d'éco-consommation et de sensibilisation à l'environnement et, le cas échéant, d'apporter des éléments pour réorienter les priorités. Pour améliorer notre potentiel d'évaluation, la place des préoccupations environnementales a également été approchée auprès des· communes par le biais d'une analyse visant à mieux percevoir, au niveau des conseillers en environnement et des responsables communaux, les intérêts prioritaires en matière d'environnement et de développement durable.

    L'éco-consommation et l'éducation du consommateur font l'objet de nombreuses démarches coordonnées avec diverses organisations environnementales, comme je puis l'exposer à l'honorable Membre.

    Plusieurs conventions-cadre ont été signées cette année avec des organisations qui agissent auprès de différents publics-cibles. De plus, diverses subventions récurrentes sont accordées à des organismes qui ont reçu également pour mission de sensibiliser leur public-cible. Je soutiens ainsi des actions auprès des élèves dans les écoles (COREN et GREEN), auprès des Communes (Union des villes et communes de Wallonie, conseillers en environnement, ... ), auprès du "grand-public" (Inter-Environnement Wallonie ... ). Certains de ces organismes ont pour seule mission de diffuser des conseils plus spécifiques pour les éco· consommateurs (asbl écoconso) ou pour la formation des conseillers en environnement (Institut EcoConseil).

    Pour sensibiliser à l'environnement et au développement durable les enfants, les familles, les mouvements de jeunesse, les CPAS, les entreprises ... et de façon générale la population, onze Centres régionaux d'initiation à l'environnement (CRIE) sont répartis sur l'ensemble du territoire wallon et sont subsidiés par la Région pour susciter le respect de valeurs et de savoir·être essentiels tels que ta solidarité, la tolérance, la responsabilité, l'esprit d'initiative, l'esprit critique ... et l'éco-consommation. Ces changements de comportement au niveau du citoyen sont également encouragés par le biais d'importants moyens financiers octroyés pour diverses actions de sensibilisation plus ciblées. L'exemple de l'exposition SOS Planet à Liège fait partie de ces initiatives.

    Enfin, l'éducation relative à l'environnement est une démarche prioritaire qui fait l'objet d'une coopération de plus en plus intense avec la Communauté française. Des moyens financiers ont été libérés pour encourager un réseau, lui aussi travaillant, tout au moins en partie, sur l'éco-consommation.

    Comme l'honorable Membre peut le voir, la question environnementale et les principes fondamentaux du développement durable, dont celui de l'éco-consommation, font l'objet d'un ensemble coordonné d'actions multiples via de nombreuses organisations. Le CRIOC est un des maillons de cet effort.

    Afin d'améliorer l'efficacité des actions entreprises, j'ai accordé une aide financière à ce Centre pour la promotion de l'éco-consommation. Il convient de maintenir cet effort dans les années qui viennent. Ainsi, pour 2011, j'ai demandé au CRJOC de réaliser, parmi plusieurs activités, celle de poursuivre l'évaluation de la perception et des comportements des Wallons et de mesurer les représentations, attitudes et pratiques d'éco·consommation.

    La convention-cadre en cours de finalisation avec le CRIOC a, parmi les missions prévues, celle de « sensibilisation du public à l'environnement en général et à l'éco-consommation ». Il est donc clair qu'il s'agit d'œuvrer en coopération avec les organisations de consommateurs pour éduquer ceux-ci dans le sens de l'éco-consommation. Les études entreprises permettent aux autorités publiques wallonnes de disposer d'outils utiles aux politiques d'éco-consommation et de déchets. Elles permettront ainsi de mieux coordonner encore les différentes actions faites conjointement avec l'ensemble des partenaires environnementaux concernés.