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La définition d'isolant naturel

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 132 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 07/12/2010
    • de COLLIGNON Christophe
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Différents articles de presse ont dernièrement mis en cause le caractère trop flou de la définition d'isolant naturel élaborée par la Région wallonne en matière d'isolation.

    Le texte de la Région reprend notamment qu'il s'agit « de matériaux constitués de 80% minimum de fibres végétales, animales ou de cellulose, dont la masse volumique ne peut excéder 150 kg par mètre cube ».

    Cette définition apparaît particulièrement technique et peu porteuse pour les candidats bâtisseurs ou rénovateurs qui souhaitent s'inscrire dans une démarche « verte » et bénéficier des primes et surprimes mises en place par notre Région pour l'isolation de leurs habitations.

    Elle a, par ailleurs. pour conséquence d'amener un amalgame important de produits et techniques dernière ce vocable « isolants naturels », de niveler ainsi par le bas les critères établis et enfin de créer une situation de confusion tant auprès des acteurs professionnels du secteur qu'auprès des concitoyens.

    Compte tenu de ce qui précède, Monsieur le Ministre peut-il m'informer s'il envisage de définir de manière précise et « compréhensible » la définition « d'isolant naturel » ? La mise en place d'un label wallon en la matière est-il envisageable ? Dans l'affirmative, quelles seraient les principales orientations ?
  • Réponse du 23/12/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    J'ai moi aussi lu avec attention l'article paru dans le Soir Immo du 25 novembre dernier duquel l'honorable membre tire la substance de sa question.

    Dans le cadre des primes relatives à l'isolation thermique des bâtiments octroyées par la Région wallonne, une surprime de 3 euros/m2 est appliquée lorsque des matériaux isolants naturels sont utilisés.

    Conformément à la définition reprise dans l'arrêté ministériel du 22 mars 2010, celle-ci s'applique « aux matériaux constitués à concurrence de 80 % minimum de fibres végétales, animales ou de cellulose et dont la masse volumique ne peut excéder 150 kg par m3 ».

    A la base, cette définition se voulait volontairement restrictive de manière à faire référence aux valeurs de conductivité thermique reprises dans la norme NBN - EN 60-002.

    Consciente de la complexité de la vérification du critère « naturel », l'administration a souhaité être épaulée dans ce travail par la cellule d'Architecture et Climat de l'UCL. En effet, cette équipe a eu l'occasion d'approfondir ce sujet dans le cadre d'une étude portant sur le cycle de vie des matériaux de construction. Celle-ci est en cours d'impression et devrait être publiée très prochainement par la DGO4.

    Cette étude apporte un appui à l'administration dans le cadre de l'analyse des critères permettant de vérifier le caractère « naturel » d'un matériau tel que défini dans l'arrêté ministériel relatif à l'octroi des primes énergie, en fonction des données disponibles dans la documentation technique, chez les fabricants, ainsi que dans les labels ou agréments octroyés dans les pays étrangers.

    A la suite de cette étude, deux propositions ont été apportées par rapport à la définition actuelle. Elles concernent les critères relatifs à la masse volumique et au pourcentage de fibres exigé. La masse volumique ne constitue pas une exigence pertinente dans le cadre de l'analyse du caractère naturel d'un isolant. C'est pourquoi, la suppression de cette exigence a été suggérée. De plus, il est proposé d'augmenter le pourcentage de fibres de 80 à 85 %. Les arguments invoqués sont: d'une part, le peu de matériaux naturels qui se situent sous les 85 %; et·d'autre part, une manière de stimuler les fabricants. Ces propositions seront intégrées aux modifications de l'arrêté ministériel, qui prendront cours le 1e janvier 2011.

    D'autre part, parallèlement à cette démarche à court terme, l'étude d'Architecture et Climat comporte une partie dans laquelle est menée une analyse plus approfondie des critères de définition des matériaux isolants naturels.

    Cette étude permettra entre autre d'alimenter les réflexions en cours à propos de la labellisation des bâtiments. En outre, elle constituera une base de réflexion indispensable pour le remaniement des primes à l'énergie prévu pour le début de l'année 2012.

    Enfin, consciente que cette problématique est amenée à évoluer, l'administration a souhaité associer les professionnels du secteur à cette démarche. C'est pourquoi, une réunion d'information concernant les matériaux d'isolation naturels a été organisée ce 30 novembre 2010 à Jambes pour les fabricants et acteurs du secteur.

    Le but de cette première rencontre était de présenter les critères en vigueur ainsi que l'étude en cours afin d'initier une collaboration indispensable pour avancer sur cette problématique.

    En conclusion, actuellement les critères relatifs à la définition se révèlent volontairement restrictifs. Consciente de la complexité du sujet, l'administration est soutenue dans les vérifications actuelles par l'équipe d'Architecture et Climat et a tenu à associer le secteur à cette démarche.

    Néanmoins, une réflexion plus large est en cours par le biais d'un volet approfondi de l'étude abordant des critères se basant sur l'ensemble du cycle de vie de l'isolant.