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L'espérance de vie d'un SDF

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 55 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 07/12/2010
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Dans La Libre Belgique du 26 novembre 2010, nous lisons qu’un SDF a une espérance de vie de 30 ans en moins que le Belge moyen. Si le Belge atteint en moyenne l’âge de 79 ans, le SDF a une espérance de vie de 45 à 50 ans.

    Avons-nous une idée du nombre de SDF qui vivent en Wallonie ?

    Les symptômes dont ils souffrent sont très variés. Cela varie de troubles de la santé et de l'hygiène (infections respiratoires, affectations dermatologiques, …) jusqu’aux agressions, pollutions ou blessures.

    Souvent, on entend des travailleurs sociaux se plaindre qu’ils ont tenté de stabiliser le SDF en lui offrant une demeure, des repas chauds … mais que celui-ci, à peine l’aide consommée, retourne chez lui, à savoir dans la rue.

    Quelles sont les observations de Madame la Ministre en la matière ? Comment se fait-il que bon nombre de SDF, une fois qu’ils le sont devenus, restent SDF ? Est-ce un manque d’aide ? Ou un manque d’aide appropriée à cette population ?
  • Réponse du 06/01/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    L'espérance de vie des personnes sans abri serait de 45 à 50 ans contre 79 ans en moyenne pour la Belgique.

    Aucun recensement de personnes sans abri n'est actuellement opéré en Belgique. On estime toutefois le nombre de personnes concernées à 25 pour 10.000. Les chiffres dont je dispose concernent la fréquentation des dispositifs mis en place par mon département.

    Les travailleurs sociaux observent que les personnes sans abri ont tendance à minimiser leurs problèmes de santé. Elles se dirigent rarement de manière spontanée vers les services médicaux où elles se confrontent par ailleurs parfois à des attitudes de rejet et d'exclusion.

    Ce constat est d'ailleurs à l'origine des Relais santé mis en place au sein des Relais sociaux en Wallonie. Ils ont pour objectif de favoriser l'accès aux soins de santé des personnes en situation de précarité sociale aiguë en agissant tant au niveau de la personne que du réseau de soins. Il s'agit de garantir aux personnes sans abri l'accès aux circuits de soins existant et non de créer une médecine de « seconde zone ».
    Dans le cadre du travail de rue développé par les Relais sociaux, des maraudes socio-sanitaires, dont l'utilité n'est plus à démontrer, sont organisées en lien avec les Relais santé de manière régulière. Ce travail de rue permet aussi de créer ou recréer un lien, souvent le seul, avec les organismes sociaux.

    Une très grande partie des personnes sans abri souffre de rupture des liens sociaux à l'origine de la situation vécue. La vie dans la rue est un facteur de renforcement de cette désaffiliation et d'un sentiment de méfiance envers les dispositifs d'aide proposés.

    Le nombre de services œuvrant pour les plus précarisés est très élevé. La désaffiliation est telle que la réinsertion d'une seule personne nécessite de mobiliser énormément de ressources avec un risque d'échec élevé. Souvent, les sans-abri sont confrontés à une multitude de difficultés.

    Le processus d'aide à la réinsertion est lent, souvent long, et parsemé d'embûches. Il n'est donc pas rare qu'une personne, malgré de multiples tentatives de réinsertion, retourne dans la rue en la contraignant ainsi à tout recommencer à zéro.
    Contrairement à d'autres pays, l'aide contrainte n'est pas prévue en Belgique et que chaque personne garde la liberté de refuser toute aide proposée.