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La consommation problématique d'alcool en maisons de repos

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 78 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 17/12/2010
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    L’alcool est un véritable fléau et sa consommation problématique n’épargne personne. Ceux qui souffrent d’un problème d’alcoolisme représentent un danger non seulement pour eux mais également pour leur entourage. Cette situation est ainsi souvent délicate à gérer, dès lors qu’il s’agit de personnes vivant en communauté.

    Madame la Ministre peut-elle me dire s’il a été procédé à une évaluation de la problématique de la consommation d’alcool par les résidents hébergés en maisons de repos en Région wallonne ?

    Quel est le nombre de cas problématiques d’alcoolisme des résidents recensés en Région wallonne au cours de ces dernières années ?

    Quelles sont les solutions qui sont proposées par les dirigeants de ces maisons de repos aux résidents souffrant d’un problème d’alcoolisme ?

    De quelle formation dispose le personnel encadrant afin de détecter les cas de problèmes d’alcoolisme ?

    Enfin, en dernier recours, certaines maisons choisissent parfois de recourir à l’expulsion du résident problématique. A la connaissance de Madame la Ministre, quel est le nombre d’expulsions qui ont eu lieu en Région wallonne en vue de résoudre un problème d’alcoolisme problématique d’un résident ? Quelles sont les autres mesures et autres pistes proposées par les maisons de repos ayant un résident souffrant d’alcoolisme ?
  • Réponse du 10/01/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    L'alcoolisme est à considérer sous l'angle de la santé comme une maladie.

    Cette assuétude a - je le reconnais - des conséquences sociales pour la personne qui en souffre mais aussi pour son entourage, son comportement pouvant s'en trouver affecté, en particulier dans une communauté de vie.

    A ce jour, aucune évaluation de la consommation d'alcool n'a été réalisée, à ma connaissance, dans les maisons de repos wallonnes. Ce type de recensement s'opposerait d'emblée au respect de la vie privée ou du secret médical. Il m'est donc impossible de répondre aux questions que l'honorable membre me pose sur le nombre de situations éventuellement recensées, les solutions proposées par les dirigeants (qui sont probablement spécifiques à chaque situation particulière). La Région wallonne ne dispose pas non plus d'information sur la formation du personnel encadrant ni sur les exclusions liées à ces problématiques et autres mesures.

    Il apparait utile de souligner que l'entrée en maison de repos concerne une population généralement de plus de 80 ans. Or, la plupart des personnes souffrant d'alcoolisme parviennent rarement à ce grand âge, leur décès intervenant de manière plus précoce dans la majorité des cas.

    En revanche, certains résidents atteints du syndrome de Korsakoff généralement lié à la consommation excessive d'alcool, terminent leurs jours en maison de repos: des demandes de dérogation pour entrée en maison de repos sous l'âge de 60 ans sont fréquemment adressées à l'administration pour y permettre leur hébergement, leur état neurologique n'autorisant plus leur maintien à domicile et nécessitant des soins et une surveillance constante.

    Enfin, le règlement d'ordre intérieur des établissements est remis avant l'entrée en institution et fixe les règles de vie dans la communauté: il appartient à chacun d'être vigilant quant au respect de ce règlement. Il est certain que certains résidents souffrant d'une telle pathologie risquent de ne pas s'y conformer et, en conséquence, de se voir infliger la résiliation de la convention d'hébergement. A cet égard, le rôle des médecins généralistes est essentiel mais, comme pour toutes les pathologies de cette nature, dès lors que le patient ne veut pas se soigner, il est extrêmement difficile d'envisager une amélioration.

    Comme l'honorable membre le sait, une troisième table ronde sera bientôt consacrée aux assuétudes en étroite collaboration avec mes collègues de la Communauté française et de la Commission communautaire française: elle vise à définir un plan concerté entre les autorités. Je serai attentive à la question de la prise en compte de la consommation excessive d'alcool chez les personnes de tous âges.