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Les statistiques du chômage wallon d'octobre

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 183 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 21/12/2010
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports
    Alors que régulièrement Monsieur le Ministre annonce des baisses du chômage, les statiques d'octobre publies par le FOREM le contredisent.
    Si en rapport à 2009, le taux de chômage passe de 11,8 a 12 %, le taux se trouvait à 11,2 % en 2008.

    Comment Monsieur le Ministre analyse-t-il cette dégradation ? N'est-elle pas contraire aux déclarations emportées régulièrement annoncées par Monsieur le Ministre ? Monsieur le Ministre ne redevient-il pas plus le ministre du chômage que celui du travail ?
    Quels sont les causes de cette dégradation ?

    L'augmentation du taux de chômage est-elle uniforme sur tout le territoire wallon ou se concentre-t-elle sur des bassins plus sensibles ? Lesquels ? Des mesures particulières sont-elles envisagées par Monsieur le Ministre ? Lesquelles ?
  • Réponse du 26/01/2011
    • de ANTOINE André

    Les chiffres que l'honorable membre reprend dans sa question sont ceux relatifs aux taux de chômage européen harmonisé calculé selon l'Enquête Force de Travail.

    Je ne vais pas une fois de plus repréciser les 3 méthodes pour identifier le chômage et renvoie l'honorable membre à la réponse que j'ai apportée à Monsieur Eerdekens (question écrite 70). Que l'honorable membre sache cependant que les définitions appliquées dans ces enquêtes donnent des taux généralement plus bas que les 2 autres taux qui considèrent dans leur définition du chômage (numérateur) un public plus large et dans leur définition de population active (dénominateur) une population plus restreinte.

    Pour être considéré comme chômeur par le BIT, il faut à la fois ne pas avoir travaillé (ne serait-ce qu'une heure) pendant la semaine de référence et chercher activement un emploi et être disponible dans les quinze jours pour occuper un emploi. Cela signifie donc aussi que le nombre de travailleurs actifs reprend tous les travailleurs qui ont travaillé ne fut-ce qu'une heure pendant la semaine de l'enquête ...

    Quoi qu'il en soit, l'honorable membre me demande pourquoi les chiffres que j'avance régulièrement montrent une diminution du chômage alors que les chiffres servant aux comparaisons européennes montrent une augmentation entre 2008 et 2009.

    La réponse est fort simple, nous ne parlons pas de la même période de référence.

    Quand j'annonce une diminution du chômage, je fais référence depuis plus de 8 mois consécutifs maintenant à une diminution de 2010 comparé à 2009 et non pas de 2009 comparé à 2008.

    Si j'utilisais les mêmes références temporelles, c'est-à-dire des périodes plus anciennes, (mais l'honorable membre conviendra que ce qui nous importe c'est l'évolution actuelle et non l'histoire), l'honorable membre verrait que les tendances sont les mêmes quels que soient les taux utilisés.

    Selon l'enquête EFT
    - au 1e trimestre 2009, le taux était de 11,8 % et au 1e trimestre 2010 il était de 12 %;
    - le taux moyen annuel 2008 était de 10,1 % et de 2009 de 11,2 %.

    Cette tendance correspond a ce qui est observé au niveau des évolutions de la demande d'emploi en Wallonie, soit une hausse de l'écart entre le premier trimestre 2008 et 2009 et une hausse annuelle entre l'année 2008 et l'année 2009. En effet, 2009 a été une année fortement marquée par les effets de la crise économique.

    Par contre, la demande d'emploi en Wallonie a commencé à diminuer dès le mois d'avril 2010 et cette diminution s'est poursuivie jusqu'à présent, soit après le premier trimestre 2010.

    Fin novembre 2010, la Wallonie (hors la Communauté germanophone) dénombre 2,9 % en moins de demandeurs d'emploi demandeurs d'allocations et de jeunes en stage d'attente qu'en novembre 2009, soit 6 400 personnes en moins.

    L'honorable membre m'interroge aussi sur la répartition de ce chômage. Ceci ne peut se faire sur base des études EFT qui basées sur un échantillon ne permettent pas de déclinaison sous-régionale pour des raisons de représentativité, sans parler du fait qu'elles ne sont disponibles que trimestriellement et non mensuellement.

    Les données du Forem relatives aux demandeurs d'emploi demandeurs d'allocations et jeunes en stages d'attente, montrent en novembre que :
    - trois directions régionales (D.R.) regroupent la moitié des D.E. demandeurs d'allocations et jeunes en stage d'attente: 21,1 % dans la D.R. de Liège, 18,1% dans la DR de Charleroi et 10,7 % dans celle de Namur;
    - seule la D.R. d'Arlon reste orientée à la hausse à un an d'écart (+ 0,5 %). Les autres D.R. sont toutes en recul. Les diminutions les plus importantes du nombre de D.E. demandeurs d'allocations et jeunes en stage d'attente concernent les D.R. de Charleroi (-5,4 %), de Liège (- 3,7 %) et de Mouscron (- 3,6 %).

    Enfin, l'honorable membre me demande quelles mesures j'ai envisagées pour lutter contre la dégradation du chômage entre 2008 et 2009. Je parlerais plutôt des mesures mises en place qui expliquent, du moins partiellement, la diminution du chômage depuis 2009. J'en citerai trois:
    - les mesures de création d'emploi tels les APE et d'encouragement au travail indépendant;
    - les mesures visant à augmenter l'offre de formation professionnelle notamment en alternance;
    - les mesures liées à l'accompagnement individualisé.